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Fiche de lecture Bouvier - L'usage du monde

Publié le 23/05/2020

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« Nicolas Bouvier, L'usage du monde (1963) Auteur & œuvre Nicolas Bouvier né en 1929 à Genève et y meurt d'un cancer en 1998.

Son père étant bibliothécaire, il lit dès 6 ans Jules Verne, Stevenson, Jack London et Henry Michaux, ce qui lui donne très tôt le goût du voyage.

Il suit néanmoins des études de lettres et de droit, et s’initie au sanskrit et à l’histoire médiévale.

Il semble alors promis à une brillante carrière universitaire.

Cependant après ses deux licences à l'université de Genève, en droit et en lettres, il choisit de prendre la route.

En 1946, à 17 ans, il part déjà seul pour l’Europe du Nord. Puis l'été 1953, à bord de sa Fiat Topolino avec son ami peintre Thierry Vernet (1929-1993), les deux amis partent en direction de l’Inde.

Ils découvrent la Yougoslavie, le Japon, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Inde et Ceylan.

Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l'Anatolie, l'Iran puis l'Afghanistan donneront naissance à l'un des grands chefs-d'oeuvre de la littérature « de voyage », L'Usage du monde , documenté en dessins et croquis par son ami T.Vernet, qui ne sera publié que dix ans plus tard. Père fondateur du « travel writing » moderne, Bouvier réussit à écrire un pur récit de voyage, dans la tradition de la découverte et de l'émerveillement, en même temps qu'une réflexion éthique et morale sur la manière d'être au monde parmi ses contemporains, sous tous les angles. Il publie surtout des récits de voyage, dont les plus célèbres sont L' Usage du monde (1963) et Le Poisson-scorpion (1982), ainsi qu'un recueil de poésie, Le Dehors et le dedans .

Grâce à ses nombreux voyages, il comble son plus grand désir : aller à la rencontre de l'autre.

Il exerce aussi, pour pouvoir vivre, le métier d'iconographe. L’écriture Le langage utilisé par Nicolas Bouvier est très précis et travaillé.

Il accorde une grande attention aux détails, à l’émerveillement continuel.

Durant tout le voyage, son esprit accessible à tout ce qui l’entoure.

Les sens ont donc une importance capitale dans son œuvre : la vue, l'ouïe, le toucher, le goût, l'odorat, sollicitent sans cesse une imagination débordante et une ouverture d'esprit sans précédent de la part du lecteur.

Chacun des mots choisis par Nicolas Bouvier traduisent sa sensibilité.

Toutes ses digressions marquent sa présence intense au monde.

L ’Usage du monde s'apparent à une suite de scènes et de tableaux pris sur le vif.

On constate que chaque pays a son style et ses couleurs : le bleu plus profond en Anatolie, se fait plus léger en Perse.

L'auteur invite donc le lecteur à se plonger dans les paysages qu'il côtoie, mais aussi dans les cultures.

En effet, il glisse au fil du texte français de nombreuses expressions pas toujours expliquées : samovar , tchaîkane , ou encore arbab. Son écriture est également musicale – musique qui fait partie intégrante du voyage – et poétique, notamment grâce à sa légèreté et sai fraîcheur qui cachent un long travail de maturation, de recherche des mots justes, l'oeuvre n'étant publiée que dix ans après le voyage. La lenteur et le voyage La lenteur est une des clés de l'oeuvre de Nicolas Bouvier, de sa vie mais aussi du voyage en généra.

En effet, il écrit dans la Route de Macédoine : « nous nous refusons tous les luxes sauf le plus précieux : la lenteur.

».

L'auteur laisse place à tous les hasards lors du voyage, car c'est en prenant le temps que l'on peut espérer toucher à l'essentiel.

« Fainéanter dans un monde neuf est la plus absorbante des occupations ». Ainsi au cours de son voyage, Nicolas Bouvier constate que l'abandon aux choses est un privilège que les occidentaux ne s'accordent pas, étant considéré comme de la passivité.

Selon lui, on devrait plus souvent se laisser porter par lui, car la dérive est comme un courant vital, que les asiatiques auraient eux bien compris. La simplicité Nicolas Bouvier prône le dénuement, autant sur le plan intellectuel que sur le plan physique. Pour être présent au monde, il faut se tenir dans un état de naïveté et d'innocence calculée. Voyager sans préjugés est la condition nécessaire pour être touché par ce qu'on rencontre.. »

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