FERNAND LEDOUX.

« FERNAND LEDOUX.

Parce qu'il est entré, un jour, dans la peau de GOUPI - MAINS ROUGES, cet ex-sociétaire du Français, traîne depuis, sur ses pas, des bouffées de senteurs forestières, et l'odeur des feuilles mortes.

Il s'épanouit loin des villes.

Le braconnier de la tribu "Goupi" tend ses mains ensanglantées au maire montagnard, dépassé par L'ASSASSINAT DU PÈRE NOËL, à l'auvergnat des hauts plateaux hypnotisé par les SORTILÈGES.

Taciturnes.

Aussi taciturnes que le sont, par ailleurs, d'autres héros moins recommandables, enfouis sous leurs secrets.

L'assassin de LA BÊTE HUMAINE qui dé vore son remords entre son bureau de chef de gare et la lampisterie ; l'aiguilleur qui, de sa cabine fouettée par la pluie, voit l'HOMME DE LONDRES qu'on assassine et croit la for - tune à sa portée ; l'austère Porey -Cave qui peut se permettre en qualité de directeur des prisons de voler la partition du LIT A COLONNES ou le "bosco" de REMORQUES qui feint de s'intéresser uniquement au jeu des vagues et à la marche du bateau.

Parfois des sourires furtifs, assaisonnés d'un soupçon de ruse, mais bonasses en fin d e compte : ceux du détective plus malin qu'on ne croit du MYSTÈRE BARTON ou du brave français moyen de PAPA, MAMAN, LA BONNE ET MOI.

Discrètement, Fernand Ledoux, venu de sa Belgique natale, a traversé le cinéma de l'hexagone de 1918 à nos jours, à partir d'une oeuvre de son compatriote Jacques Feyder : LA FAUTE D'ORTOGRAPHE.

En sifflotant, en inclinant de temps en temps son parcours en direction des productions américaines, il continue d'élaborer par devers lui et au -delà de ses personnages, quelques -unes de ces farces carabinées dont il se montre friand dans le quotidien.

RAYMOND CHIRAT. »