FEN

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Avant 1914, Il n'y a guère qu'une poignée d'instituteurs (le noyau de •l'Ecole émancipée •, de tendance syndicaliste révolutionnaire) pour s'intégrer au mouvement syndical qui est, à cette époque, à base spécifiquement ouvrière.

Entre les deux guerres, le syndicalisme enseignant fait un bond considérable.

Une petite minorité est organisée, eprès la scission syndicale de 1921, à la CGTU (è prépondérance commu­ niste).

Mais la grande majorité se groupe au sein de la CGT, dans la FédéraUon générale de l'enseignement (91 000 cotisants en 1932), elle-même partie de la Fédé­ ration des fonctionnaires.

Après la troisième scission de la CGT (1947), les syndica­ listes de l'enseignement se partagent en différentes tendances, mals évitent leur propre scission en constituant une organisation autonome: la Fédération de l'éduca­ tion nationale (FEN), qui compte aujourd'hui 350 000 adhérents.

2.

Le syndicalisme enseignant a été et reste encore marqué par l'esprit de caté­ gorie.

La FEN est constituée par une série de syndicats nationaux correspondant aux deux principales divisions de la fonction enseignante.

A cOté du puissant syndicat naUonal des Instituteurs (SNI), plus de 200 000 adhérents, on trouve le syndicat national de l'enseignement secondaire (SNES), plus de 40 000 adhérents, le syndicat national de l'enseignement technique (SNET), mais aussi un syndicat de proviseurs, un syndi­ cat de professeurs d'écoles normales, un syndicat de professeurs d'éducation phy­ sique, etc.

3.

Il est vrai qu'il existe aussi des aecUona départementales regroupant toutes les catégories, mais elles sont surtout animées par les instituteurs.

Les enseignants du second degré ont également des sections académiques.

Le taux de syndlcallaatlon est certainement le plus élevé du syndicalisme français (80 è 90 °/o).

4.

La vie intérieure de la FEN repose sur la distinction en tendances, représentant diverses orientations.

La tendance majoritaire est la tendance autonome (A), qui a pour principe l'indépendance du syndicalisme et dont les dirigeants sont surtout soucieux de préserver leur syndicat de la pression de l'actuelle CGT.

En second rang vient la tendance dite B, dont les adhérents désirent au contraire la reconstruc­ tion de l'unfté syndicale.

La tendance de l'• Ecole émancipée" subsiste, mais elle est très minoritaire.

5.

Outre la défense des revendications des diverses catégories d'enseignants, qu'Il est parfois difficile d'harmoniser, la FEN se préoccupe des problèmes pédagogique& et mène un combat permanent pour la défense de la lalclté.

Occupant une position charnière entre les centrales ouvrières, elle a joué, ces dernières années, un rôle politique important, prenant l'initiative d'actions communes contre I'OAS, contre la guerre d'Algérie, etc., se montrant nettement hostile au régime actuel.

Elle vient de condamner la réforme de l'enseignement de M.

Fouchet. 2 / 2. »