Félix VALLOTTON:LA MALADE.

« Félix VALLOTTON LA MAL A DE Une servante apporte une tisane à une jeune malade ...

Vallotton brosse cette scène banale avec un sens du détpil stupéfiant.

Quelque temps après, en rejoignant Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel et Maurice Denis, il adoptera le style décoratif cher aux nabis.

D'origine helvète, Vallotton a été influencé l ·usqu'au début des années 1890 par le réa­ isme de la peinture suisse.

Pour cette toile, il s'est d'ailleurs inspir~ du Petit Déieuner, de son compatriote Jean-Etienne Liotard .

L'ŒUVRE la malade alitée n'est autre que la compagne de l'artiste, Hélène Chatenay, jeune femme d'origine modeste que le peintre avait connue trois ans plus tôt et qui lui a également servi de modèle dans La Cuisinière.

Curieusement, Vallotton ne nous laisse voir la jeune femme que de dos.

C'est d'autant plus surprenant que la logique voudrait que l'on dorme dans l'autre sens.

Vallotton cherche en fait à resti­ tuer une ambiance et à montrer le dévoue­ ment de la servante pour sa maîtresse.

la scène elle-même est légèrement apprêtée: la servante entre en effet dans la chambre en regardant droit devant elle, au lieu de jeter un coup d'œil à la malade.

Vallotton crée ainsi une impression d'immobilité presque dérouta n te.

On est frappé par la minutie du A l'époqu e du «flou impressionniste » l'hyperrealisme de V allo tton trou blait les esprit s.

Sa précision toute photo graphique est étonnamment m od erne.

Félix V ALWTTON 1865-1925 .LsMIJiode • HuRe sur toile 74cmx: lOO cm • Signé bord droit «F.

Vallotton » • Peint en 1892 • Localisatlon: Lausanne, galerie Vallotton, collection partkulière coup de pinceau de l'artiste: les plis du tablier de la servante, la finesse de la dentel­ le sur la chemise de nuit de la mala de et les reflets sur les bouteilles.

Tous les o bj ets sont rendus avec un tel réa lisme qu'on croit regar­ der une photographie.

Mais le Vallo tton nabi renoncera vite à cette technique ...

LA CRIT IQUE le peintre ne fut guère compris de son vivant.

les critiques qualifiaient en effet son style de «sec» , « froid », « sans poési e» et «lourd» , et insistaient sur son « ~érédité calvin iste» .

D'autres étaient rebutés par ses œuvres d'une « austérité qui glace ».

Ce n'est que dans les années 50 et 60 que de grandes rétrospec­ tives de son œuvre furent orga nisées.

Et, même à cette époque, la critique ne lui rendit pas tout à fait justice .

L'HIS TOIRE le tableau a fait partie de la co llection Paul Vallotton , avant d'ent rer dans la galerie du même nom à lausanne.

LA COTE Une œuvre plus tardive, Baigneuse au rocher, s'est vendue 514000 FF (95 000 dollars) dans une vente aux enchères à Zurich, en 1992.

On peut acheter une huile du peintre à partir de 75000 FF (13700 dollars).

Ses gravures sur bois, très prisées, coûtent entre 8000 FF (1500 dollars) et 130000 FF(23600 dollars).. »