Fédération de Malaisie (2000-2001): Renforcement politique de l'opposition
Publié le 15/09/2020
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Fédération de Malaisie 2000-2001
Renforcement politique de l'opposition
Premier ministre depuis 1981, Mahathir bin Mohamad détenait, en 2001,
le record de longévité des
dirigeants asiatiques.
Mais la chute de popularité de sa formation, l
'UMNO (Organisation nationale des
Malais unis), déjà sensible lors des élections générales
du 29 novembre 1999, a continué de marquer
l'actualité politique.
Malgré son style autoritaire vis-à-vis d
e l'opposition, de la presse et des critiques
étrangers, le numéro un de la Fédération a été lui-mê
me ouvertement contesté.
En novembre 2000, notamment, au terme de l'élection partielle tenue d
ans l'État de Kedah (fief du
Premier ministre), l'UMNO a subi une défaite humiliante face au Part
i de la justice nationale (Keadilan).
Ce fait, ainsi que les blâmes publics subséquents visaient clairem
ent le "chef suprême" du gouvernement.
De même, au cours d'un rassemblement officiel de la coalition dirigea
nte (février 2001) d'abord destiné à
défendre les droits et l'unité des Malais, les 3 000 participants
ont accusé les dirigeants de l'UMNO de
népotisme et d'incompréhension face aux besoins de changement.
La condamnation de l'ex-Premier ministre Anwar Ibrahim à un total de
quinze années de détention pour
abus de pouvoir et "sodomie" (sic) n'a pas aidé à rehausser le p
restige du Dr Mahathir ni au pays ni à
l'étranger.
L'indépendance du pouvoir judiciaire a été mise
en doute à cause de l'imprécision des
accusations et des preuves.
Avec son franc-parler habituel, le ministre
émérite de Singapour, Lee Kuan
Yew, a qualifié toute l'affaire de "désastre complet".
En avril 20
01, dix autres opposants, dont Ezam
Mohamad Nor, un proche d'Anwar I., ont été détenus sans procè
s, en vertu de la Loi de la sécurité
interne ; quatre d'entre eux ont ensuite vu leur détention prolongé
e de deux ans.
Pour sa part, l'importante communauté chinoise (27 % de la populatio
n, contre 64 % de Malais et 9 %
d'Indiens) a commencé à proposer de façon directe une reconnai
ssance du mérite individuel et moins de
privilèges pour les bumiputras (Malais).
Le Dr Mahathir a tout simp
lement qualifié ces revendications
d'"extrémistes".
Le déplacement du vote chinois de l'UMNO vers le
petit parti Keadilan (dirigé par l'épouse
d'A.
Ibrahim, Wan Azizah) a été déterminant lors des électi
ons dans le Kedah.
Le renforcement politique
de l'opposition a conféré plus de poids aux tenants de l'islamisat
ion du pays.
Ils se sont regroupés autour
de l'étendard du PAS (Parti islamique malais).
Après deux mois de rumeurs portant sur un profond différend entre
les deux hommes, qui étaient
pourtant de vieux associés, l'influent ministre des Finances, Daim Za
inuddin, a remis sa démission au
Premier ministre le 1er juin 2001.
Celui-ci a immédiatement pris en c
harge personnellement le ministère,
déclarant peu après que le prochain titulaire de ce poste devrait
être un homme "propre".
Comme dans le
cas d'Anwar I., il s'est agi d'une "retraite forcée" d'un important m
inistre qui aurait eu la compétence pour
devenir le "numéro un" du pays.
Sur le plan économique, l'effort de restructuration et de consolidati
on s'est poursuivi.
Avant son départ, le
ministre des Finances, Daim Zainuddin, a orchestré la fusion des 38 i
nstitutions financières en 10 grandes
banques.
Le rachat, au double du prix du marché, des titres de la com
pagnie nationale Malaysia Airlines
(MAS) par le gouvernement a soulevé de nombreuses critiques de la p
art des parlementaires.
Les
réserves de devises étrangères ont diminué de 19 % en moins
de un an, étant ramenées à 26 milliards
de dollars en 2001.
Les prévisions portant sur la croissance (8,5 %
en 2000) annonçaient un taux de 3
%-4 % pour 2001.
Cependant, les importantes exportations vers les Éta
ts-Unis, un budget déficitaire
allouant de grosses sommes à la stimulation de l'économie, ainsi q
u'une inflation limitée à 1,5 % ont
rassuré les économistes..
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