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Fédération de Malaisie (1998-1999)

Publié le 19/09/2020

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« Fédération de Malaisie (1998-1999) Criminalisation de l'ancien "dauphin" Pour la première fois depuis 1985, la Fédération de Malaisie a connu une récession économique.

En 1998, la production industrielle a chuté de 9,4 %, 75 000 personnes ont été licenciées, le ringgit a été dévalué de 60 %, la Bourse a perdu les deux tiers de sa capitalisation et les prix à la consommation ont augmenté.

Les projets d'investissements étrangers (- 12,5 %) et nationaux (- 68 %) ont fortement diminué.

Le principal obstacle à la reprise était la pénurie de financements pour recapitaliser les banques, dans un contexte de déficit budgétaire (6 % du PIB).

La méfiance des investisseurs tenait pour sa part autant aux interrogations sur la politique économique volontariste engagée depuis l'été 1998 qu'aux soubresauts engendrés par les rivalités pour le pouvoir.

Après avoir décidé de mener, non sans succès, une politique monétaire hétérodoxe en imposant un strict contrôle des changes (1er septembre 1998), le Premier ministre Mahathir bin Mohamad s'est engagé dans une spectaculaire épreuve de force politique avec son "dauphin" Anwar Ibrahim, qu'il a destitué de ses fonctions de vice-premier ministre et de numéro "deux" de l'UMNO (Organisation nationale des Malais unis).

Son éviction puis son incarcération, le 20 septembre, ont entraîné des manifestations populaires de septembre à novembre.

A l'issue d'un premier procès (77 jours), Anwar, qui s'est déclaré victime d'une conspiration, a été condamné, le 14 avril, à six ans de prison pour corruption et abus de pouvoir, motifs destinés à dissimuler des actes homosexuels présumés.

Le 27 avril, un nouveau procès était engagé.

Ces procès ont été l'occasion de dénoncer certaines pratiques abusives de la police contre les opposants ; des poursuites judiciaires ont été engagées contre l'ancien chef de la police, accusé de sévices sur Anwar pendant sa détention. Pour conserver à Anwar un rôle politique, son épouse, Wan Azizah, a pris la tête du Parti de la justice nationale (Keadilan) qui entend constituer le pivot de l'union de l'opposition pour les élections générales devant se tenir au plus tard en avril 2000.

En dépit de la popularité d'Anwar, le Dr Mahathir a su contrôler la contestation au sein de l'UMNO, notamment en reportant de dix-huit mois son congrès électif.

Au sein du gouvernement, le Dr Mahathir a opéré quelques ajustements aux postes de ministres des Affaires étrangères, de la Défense et des Finances.

Le poste de vice-premier ministre a été attribué au ministre des Affaires étrangères, Abdullah Ahmad Badawi, le 8 janvier 1999, avant qu'il ne devienne vice-président en février.

Artisan de la victoire de l'UMNO lors de l'élection partielle du Sabah (12-13 mars 1999), Badawi apparaît comme le successeur du Dr Mahathir, qui lui a abandonné le portefeuille de l'Intérieur. A l'extérieur, la maîtrise de cette crise fut tout aussi délicate, y compris au sein de l'ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique).

Mais c'est avec les États-Unis que les tensions ont été les plus vives, comme lors du 6e sommet de l'APEC (Coopération économique de la zone Asie-Pacifique), du 14 au 18 novembre.

Le vice-président américain Al Gore appela en effet les Malaisiens à la "reformasi", terme employé d'ordinaire par les opposants au Dr Mahathir.. »

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