Fédération de Malaisie (1994-1995)
Publié le 19/09/2020
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Fédération de Malaisie (1994-1995)
Datuk Seri Mahathir, Premier ministre depuis 1981, a annoncé le 5 avril 1995 la
dissolution du Parlement (Dewan Rakyat) et la convocation d'élections
législatives anticipées (24-25 avril).
En lui accordant 63% des voix et plus des
deux tiers des sièges à la Chambre basse, les électeurs ont offert une
importante victoire à la coalition de quatorze partis formant le Bartisan
Nasional, Front national.
Les partis de l'opposition n'ont obtenu en tout que 23
sièges: 9 députés (contre 20, en 1990) pour le Parti d'action démocratique
(DAP), 8 pour le Parti Bersatu Sabah (PBD) et 6 pour le Semangat 46 de Tengku
Razaleigh Hamzah.
Si ce résultat n'a pas constitué une surprise, il a démontré
que le Premier ministre a su "faire oublier" l'interdiction (26 août 1994) de la
secte musulmane Al Arqam et l'arrestation de ses principaux dirigeants, comme
Mohammad Ashaari.
Forte de 10 000 fidèles et de moyens financiers importants,
cette secte islamique soufie était devenue un enjeu de pouvoir.
De la même
manière, le scandale fait autour de la moralité de Tan Sri Abdul Rahim Tamby
Chik, ministre en chef de l'État de Malacca et responsable des jeunesses de
l'UMNO (Organisation unifiée malaise, au pouvoir), accusé d'avoir eu des
relations sexuelles avec une mineure n'a pas porté préjudice à la majorité
gouvernementale.
Ce succès s'est construit face à une opposition plus divisée qu'en 1990, et
grâce à la limitation des moyens d'expression de cette dernière.
L'interdiction
de réunions publiques a été maintenue et Datuk Seri Mahathir a menacé de faire
arrêter le leader du DAP, Lim Kit Siang, pour incitation à la haine raciale.
Enfin, le Premier ministre a pu capitaliser les bons résultats économiques des
années précédentes.
Durant la dernière décennie, le pays a pu mobiliser 10
milliards de dollars d'investissements étrangers et le Premier ministre s'est
engagé pendant la campagne électorale à faire de la Fédération un pays
industrialisé au cours du prochain quart de siècle.
Au plan national, seul
l'État du Kelantan est resté aux mains du PAS (Parti Islam Malaysia, islamiste).
Le nouveau gouvernement n'a guère changé par rapport au précédent.
Anwar
Ibrahim, l'"héritier" de Datuk Seri Mahathir, est resté vice-premier ministre et
ministre des Finances, tandis que le ministre de la Défense, Najib Tun Razak, a
accédé à la fonction très convoitée de ministre de l'Éducation.
Un ajustement
qui ne faisait que refléter la préparation du prochain congrès de l'UMNO, en
1996.
Sur la scène internationale, la Fédération de Malaisie a continué de se
distinguer.
Au sein de l'APEC (Coopération économique de la zone
Asie-Pacifique), Kuala Lumpur a affirmé ne pas vouloir voir cette organisation
se transformer en un bloc commercial ou en un forum politique.
Il ne s'agissait
pas pour autant de se désolidariser de l'ANSEA (Association des nations du
Sud-Est asiatique), surtout avec la multiplication des incidents avec Pékin..
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