Fédération de Malaisie (1993-1994)
Publié le 19/09/2020
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Fédération de Malaisie (1993-1994)
Le chef héréditaire de l'État de Negeri Sembilan - Jaafar Abdul Rahman - a été
intronisé, le 26 avril 1994, dixième roi de la Fédération.
Symbole de l'unité
interethnique et protecteur de l'islam, ce roi, élu pour cinq ans, n'a pas
hérité du même pouvoir que ses prédécesseurs, mais a semblé entretenir avec le
Premier ministre, Datuk Seri Mahathir Mohamad, des relations meilleures que son
prédécesseur, le sultan Azlan Shah.
La crise politique née de la tentative gouvernementale de réduire le pouvoir et
les privilèges aristocratiques a mis en évidence la détermination de l'un des
nouveaux "hommes forts" du régime, le ministre des Finances, Anwar Ibrahim,
devenu également vice-premier ministre en décembre 1993.
Il s'est imposé chaque
jour davantage comme le successeur possible du Premier ministre.
Alors que la victoire aux prochaines élections générales de son parti, l'UMNO
(Organisation unifiée malaise) semblait assurée - les dernières élections
locales ayant montré une désaffection de la population pour les partis
d'opposition -, le Premier ministre a pu se consacrer librement à certains
dossiers de politique étrangère.
Son projet de l'East Asian Economic Caucus
(EAEC), présenté en 1990, a été accepté lors du sommet de l'ANSEA (Association
des nations du Sud-Est asiatique) de 1993.
Mais la Fédération de Malaisie
n'était pas représentée au sommet de l'APEC (Coopération économique de la zone
Asie-Pacifique) en novembre 1993 à Seattle.
Cette absence a été à l'origine d'un
nouveau contentieux diplomatique avec l'Australie, très engagée dans le projet.
C'est toutefois avec le Royaume-Uni que le différend diplomatique a été le plus
sérieux.
Des affaires de pots-de-vin, de détournement d'aide, associant les deux
pays ont été révélées par la presse britannique, qui a également évoqué un délit
d'initié impliquant le beau-frère du Premier ministre.
En réaction, Kuala Lumpur
a décidé de ne plus accorder des contrats publics aux entreprises britanniques.
Une nouvelle baisse de la production d'étain de 28%, la contraction de 37,6% des
investissements étrangers, la stagnation à partir de 1991-1992 des
investissements japonais, un taux de croissance de 5,5% en 1993 et les
réticences de la communauté d'affaires chinoise relatives au financement de
l'UMNO ont semblé devoir adoucir cette résolution.
En annonçant l'achèvement de
l'islamisation du système financier, le souhait de la part d'un État de la
Fédération, le Kelantan, d'adopter la charia (législation islamique) ou encore
en affichant sa solidarité islamique avec la cause bosniaque (1 500 Malaisiens
au sein des "casques bleus" de la Forpronu), le pays a radicalisé une nouvelle
fois son discours et pris le risque d'être montré du doigt par les Occidentaux.
La présence de 800 autres "casques bleus" en Somalie et d'un général à la tête
de la mission Onusom II n'a pas semblé pouvoir corriger cette impression
d'"indépendantisme" malaisien.
En outre, le pays a acquis simultanément, contre
toute raison technique, des avions de combat russes (MIG-29) et américains
(F-18)..
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