Fédération de Malaisie (1991-1992)

« Fédération de Malaisie (1991-1992) Il y a quelques années encore, un effondrement de la production d'étain - qui a atteint en 1991 son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale - et de caoutchouc naturel aurait été pour la Malaisie l'amorce d'une profonde crise économique.

Il n'en fut rien et, fort de la hausse de ses ventes industrielles (+19,3% en 1991), le pays a connu une croissance soutenue (+8,3% en 1991).

Néanmoins, ces excellents résultats ne doivent pas cacher la multiplication des contraintes d'infrastructure et le manque de main-d'oeuvre. Pour faire face à ce problème, les autorités ont décidé de régulariser la situation juridique des travailleurs "clandestins".

Plus inquiétant pour l'avenir, le ralentissement des investissements a nécessité une reprise des mesures incitatives pour les capitaux étrangers. Si l'amélioration des relations avec le Cambodge ou le Vietnam, où s'est rendu le Premier ministre Datuk Sari Mahathir, en compagnie d'une centaine d'hommes d'affaires (avril 1992), a ouvert la perspective de nouveaux marchés, Kuala Lumpur ne cache plus son ambition de supplanter le rôle de la colonie britannique de Hong Kong après que celle-ci aura rejoint le giron chinois en 1997.

A cet effet, la capitale malaysienne a multiplié les projets pour devenir un centre régional dans les domaines des télécommunications et de la presse. Mais l'affairisme ambiant a également eu pour conséquence de nourrir par ses scandales le débat politique.

Plusieurs personnalités de premier plan ont ainsi été mises en cause, comme le leader du Parti indien de la majorité, Samy Vellu, ou le chef de l'État du Sabah, Joseph Pairiu Kitingan, accusé de corruption.

Les familles royales n'ont pas échappé à cette polémique et le parti du Premier ministre, l'UMNO (Organisation unifiée malaise), s'est plaint des interférences croissantes de celles-ci dans la gestion politico-économique du pays, ce que la Constitution leur dénie.

Pour éviter que la crise ne s'envenime, les deux parties ont élaboré un code de conduite, mais l'enjeu est bien, depuis 1983, la place de la monarchie dans la vie politique. Le roi demeure le symbole de la nation et son voyage sur l'île de Layang-Layang (archipel des Spratleys), en mai 1992, est venu confirmer la détermination malaysienne à défendre son espace maritime face aux ambitions chinoises.

Plus que jamais, la Chine a continué d'être perçue comme la plus grande menace pour la stabilité de la région.

Par ailleurs, la Malaisie a dénoncé la destruction de son environnement forestier.. »