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Fédération de Malaisie (1990-1991): Un bébé dragon

Publié le 15/09/2020

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« file:///F/dissertations_pdf/0/451113.txt[15/09/2020 14:08:48] Fédération de Malaisie 1990-1991 Un bébé dragon On peut déjà considérer la Malaisie comme l'un des nouveaux "dr agons asiatiques", se situant dans le sillage de la Corée du Sud, Singapour, Taïwan, Hong Kong, ces "nou veaux pays industrialisés" (NPI) qui ont émergé une décennie plus tôt.

A partir de 1988, le PNB m alaisien par habitant a dépassé les 2 000 dollars par an, soit un niveau supérieur de 2,4 fois à celui de la Thaïlande, mais inférieur de 3,9 fois à celui de Singapour.

Les exportations de produits manufacturés (54,7% ) en 1989 dépassent dorénavant celles des matières premières.

Au-delà d'un taux de croissance de près de 10% en 1990, le plus é levé des pays de l'ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique), l'économie malaisienne continue d e connaître des problèmes de répartition entre Malais et Chinois, au détriment des premiers, ma lgré des évolutions certaines depuis 1970.

L'absence d'une classe d'hommes d'affaires, a contrario, a largeme nt favorisé les actions du gouvernement en faveur du secteur public.

Toutefois, en quelques anné es, le rôle de l'État dans la gestion de l'économie n'a cessé de diminuer.

En effet, de 1984 à 1990, 22 entreprises publiques ont été privatisées et, en décembre 1990, un nouveau plan a prévu de po ursuivre le processus.

La libéralisation totale qui est intervenue, à partir de 1986, dans le domaine des inve stissements étrangers a eu pour effet, notamment, de doubler leur volume entre 1989 et 1990, et de perme ttre à Taïwan de devancer, comme premier investisseur, le Japon.

Cependant, le développement é conomique a eu aussi pour effet de déstabiliser la balance des paiements: les exportations ont augmen té moins vite (+16,4%) que les importations (30%) et le déficit commercial avec le Japon s'est san s cesse creusé.

Au-delà de ses succès économiques qui ont fait de la Fédé ration malaisienne l'un des quatre pays du tiers monde les plus attractifs pour les investissements étrangers, Kuala L umpur n'en a pas moins connu une situation politique difficile.

Pour la huitième fois depuis l'indé pendance, en 1957, les électeurs de la fédération étaient appelés aux urnes (20-21 octobre 1990) pour désigner leurs 180 élus à la Chambre basse (Dewan Rakyat) et les 351 membres des assemblées d'État.

A u final, peu de changements sont intervenus puisque, pour la troisième fois consécutive depuis 1981 , le Premier ministre, le Datuk Sari docteur Mahathir Mohamad, qui fit campagne à la tête du Front nati onal, coalition de dix partis, est sorti victorieux de la confrontation en obtenant 70,5% des sièges au niveau local et 70% à l'échelon des quinze États, remportant la totalité des sièges dans six d'entr e eux.

Seul celui du Kelantan est passé à l'opposition et à sa fraction fondamentaliste musulmane.

Le second su ccès de l'opposition dans l'État du Sabah (Bornéo) n'a tenu, lui, qu'à un renversement d'alliance de dernière minute.

Évolutions politiques Pourtant, le principal parti politique du pays vivait depuis plusieurs m ois une crise majeure, la Haute Cour ayant même déclaré, le 4 février 1988, que l'UMNO (Organisa tion nationale unifiée malaise) était une organisation illégale, obligeant ainsi le Premier ministre à const ituer un nouveau parti: l'UMNO-Baru (nouvelle).

Plus généralement, ces événements devaient per mettre une profonde recomposition de la scène politique nationale.

En effet, après avoir créé un nou veau parti, le Semangat '46 (L'esprit de 1946), en février 1988, Tengku Tan Sri Razaleigh Hamzah, ancien trésorier de l'UMNO, signait un premier pacte avec le Parti islam Se-Malaysia (PAS) en avril 1989 et une alliance é lectorale, le 13 février 1990, avec le Parti d'action démocratique (DAP).

L'unification de ces forces, cou vrant un éventail intellectuel très large allant des islamistes aux socialistes, n'a pourtant pas permis la victoi re de l'opposition.

Véritable empire financier ne contrôlant pas moins d'une centaine d'entreprises, pour une valeur de près de 9,5 milliards de francs, l'UMNO (1,3 million d'adhérents pour un corps électoral de 8 millions de personnes) a disposé d'un budget de dix à vingt fois supérieur à celui de l'opposition.

Le contrôle presque total des médias par l'UMNO a limité, un peu plus, les possibilité s pour l'opposition de faire passer son message.

En insistant beaucoup, pendant la campagne, sur la préémi nence des Malais sur les autres composantes ethniques de la nation, le Premier ministre malaisien a pris le risque de faire resurgir les tensions passées; un signe inquiétant pour la pérennité de l a démocratie dans le pays.

Ces évolutions politiques ont semblé n'être que les prémices de la succession du Premier ministre, en proie à des ennuis. »

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