Faut-il rendre le vote obligatoire ?

« Faut-il rendre le vote obligatoire ? Ce printemps, les citoyens français ont été appelés à élire un président de la République, puis ils vont être appelés à voter leurs députés, qui siègent à l’Assemblée nationale.

Depuis plusieurs années, on constate une hausse de l’abstention : de moins en moins de citoyens votent lors des élections.

Devrait-on alors rendre le vote obligatoire ? L’acte électoral est devenu en France véritablement accessible à tout citoyen majeur en 1948 date du droit de vote de la femme.

Ce droit qui est devenu une norme dans notre culture occidental , ne l’était pas forcément avant , et on a tendance à le banaliser.

Mais pour maintenir une démocratie , le droit de vote est primordial , il permet aux citoyens d'exprimer leur volonté à l'occasion d'un scrutin.

Il fonde la légitimité des élus ( président de la République, députés, maires...).

À travers lui, le citoyen a le sentiment de contribuer .

Il émet une opinion qui sera évidemment prise en compte.

Le vote devient alors le symbole d’une démocratie vivante et respectueuse de chacun. Le vote n’est pas obligatoire en France, mais c’est un droit essentiel.

Au cours des siècles derniers, de nombreuses personnes se sont battues pour l’obtenir.

Aujourd’hui, voter, c’est le moyen le plus simple de participer activement au choix de nos dirigeants, et d’exprimer son avis.

Cela évite que les autres prennent, sans nous, des décisions importantes qui vont avoir un impact sur notre quotidien.

Et puis, même si c’est avec un bulletin blanc, voter est essentiel pour montrer qu’on veut que la démocratie continue.

Cette volonté de transformer le vote de droit en devoir viendrait donc d’une hausse de l'abstentionnisme ? En France, le droit de vote est un droit et non une obligation.

Certains pays comme la Belgique l’imposent, mais transformer ce devoir en obligation pourrait être contreproductif. .

Le jour de l'élection, l'imagerie révolutionnaire du peuple qui détient une part du pouvoir est toujours présente dans notre inconscient collectif.

L’espace d’une journée, elle alimente le sentiment que l’ordre hiérarchique peut être renversé.

C’est l’héritage de notre culture où le vote est l’acte unique et hautement symbolique de légitimation de la République.

Il témoigne de l’engagement de chaque électeur et atteste de la légitimité populaire de nos élus.

La loi doit donc garantir à tout électeur se rendant aux urnes d’exprimer librement son opinion.

La où chaque vote compte pour une voix Malheureusement, l'engagement démocratique de respecter l'opinion de chacun n'existe pas vraiment. Depuis 40 ans, le pouvoir est exercé par la gauche et la droite dans une alternance qui ne laisse aucun choix aux électeurs : le premier n'est élu que pour éliminer le second, et inversement.

Pendant 40 ans, le même candidat du même parti politique a prononcé le même discours, écrit par le même évangéliste. Pendant 40 ans, la même promesse a finalement fait place à la même désillusion.

La situation a suscité l'indignation des élites accusées de pratiquer une certaine forme d'auto-préservation et de maintenir un système qui exclut délibérément les citoyens.

Les citoyens ne sont pas suffisamment entendus.

En conséquence, de nombreuses personnes ne se soucient plus des élections et ne veulent pas participer, ce qui signifie qu'elles ne veulent plus voter. -Le vote obligatoire ne semble pas être une bonne chose non plus.

En France, le droit de vote est un devoir du citoyen, comme le rappelle l'inscription sur la carte électorale : "Voter est un droit et un devoir du citoyen".

La question du vote obligatoire est souvent débattue mais jamais sérieusement envisagée.

Le vote n'est en principe pas obligatoire.

Si le vote est un droit, il ne peut être exercé comme n'importe quel autre droit.

Il semble paradoxal de faire de ce droit fondamental une contrainte.

Tout comme forcer un référendum nécessite de vérifier que cette règle sera respectée.

Des sanctions pénales efficaces doivent. »