Fantasmes
Publié le 15/05/2020
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«
1 / 2 20 mars 1968 Série D-21 Fiche N• 2302
Fantasmes
1.
Le terme de fantasme désigne habituellement en psychanalyse un scénario
imaginaire où le sujet est présent.
Par là même, le fantasme se rattache au méca
nisme du rêve, bien qu'il semble plus profond et plus archaïque encore.
On distingue
trois sortes de fantasmes: les fantasmes conscients, inconscients et originaires.
2.
Freud est le premier à avoir reconnu l'existence de ces formations psychiques
inconscientes.
Il les comprend tout d'abord comme des oppositions au principe de réalité.
Celui qui ne peut trouver dans le monde réel la satisfaction de ses pulsions
est contraint d'avoir recours à des formations substitutives qui s'enracinent dans la vie imaginaire.
Aussi dans son essai ..
Formulations sur les Deux Principes des
Fonctions psychiques" (1911), Freud identifie-t-il les fantasmes aux satisfactions symboliques.
L'exploration de l'inconscient devait l'amener rapidement à reconnaître la spécificité du fantasme.
Celui-ci n'est assimilable, ni à un souvenir déformé, ni à
une simple négation de la réalité; c'est une entité autour de laquelle s'articule
l'inconscient, et que fait surgir l'analyse.
3.
Il faudrait donc admettre que l'inconscient possède un certain nombre de " schèmes structurants " qui transmettent des bribes d'histoire, transcendent tout
vécu personnel, d'une manière quasi-héréditaire.
C'est ainsi que l'on pourrait rendre
compte de l'étonnante
similitude des fantasmes découverts par l'analyse.
Ces images
archétypiques, transmises par l'inconscient collectif, s'articuleraient ensuite en
termes de désirs, dans la problématique individuelle du sujet.
Cette conception
aboutit à reconnaître l'existence de fantasmes originaires.
4.
Ce fut l'analyse d'un névrosé obsessionnel, « L'homme aux loups», qui confronta
Freud à l'existence de ces fantasmes.
Lè plus important sera celui de la « scène
primitive " (Urszene).
Il s'agit d'une scène de rapports sexuels entre parents dont
l'enfant aurait été témoin dans ses premières années et qui semblerait avoir conservé
une force traumatisante décisive dans l'apparition d'une névrose ultérieure.
Freud
devait, après de nombreuses recherches, reconnaître que cette scène était toujours
reconstruite fantasmatiquement et non réellement vécue.
C'est encore chez les
obsessionnels qu'il rencontre le célèbre fantasme masochiste et sadique de fustiga
tion, désigné par l'expression:
«On bat un enfant" (1913).
Le sujet ne peut jamais
dire qui est l'enfant que l'on bat, ni qui est le tortionnaire.
1·1 est probable que ce
fantasme joue un rôle décisif dans la genèse de l'homosexualité, sans qu'il soit
possible d'en préciser l'articulation exacte.
5.
Depuis Freud, la psychanalyse s·~st efforcée d'avancer plus profondément encore
dans l'étude du fantasme.
Les travaux de Mélanie Klein et de Jacques Lacan, cflrecteur de I'Eco·le freudienne de Paris, semblent permettre de réaliser une nouvelle
approche du fantasme.
Celui-ci serait déterminant dans l'apparition des plus graves
parmi les maladies mentales, les p.iychoses.
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