Familles ! je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées, possessions jalouses du bonheur. André Gide, Les Nourritures terrestres. Commentez cette citation.
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 Famille / 95
1
Fa.milles, je vous hais!
Gide
~ En 1897, André Gide, alors âgé de 28 ans, publie
Les Nourritures terrestres, une sorte d'explosion lyrique
en rupture avec la littérature de l'époque.
Dans ce
livre, Gide proclame la joie des sens et la nécessité
pour chaque être de s'accomplir en ce qu'il a d'unique.
C'est en ·rapport avec cette émancipation souhaitée et
conseillée qu'il profère (Quatrième partie, ch.
I) le
fameux« Familles, je vous hais!».
Cette formule provo
catrice passa d'abord inaperçue - .comme le livre lui
même ..,....
mais elle fut ensuite mal interprétée et utili
sée contre Gide à des fins polémiques.
C'est pourquoi
il est indispensable de la situer dans son contexte :
« Il y eut un temps où ma joie devint si grande, que je la
voulus communiquer, enseigner à quelqu'un ce qui
dans moi la faisait vivre.
Au soir, je regardais dans d'inconnus villages les foyers,
dispersés durant le jour, se reformer.
Le père rentrait,
las de travail; les enfants revenaient de l'école.
La porte
de l'école s'entr'ouvrait un instant sur un accueil- de
lumière, de chaleur et de rire, puis se refermait pour la
nuit.
Rien de toutes les choses vagabondes n'y pouvait
plus rentrer, du vent grelottant du dehors.
- Familles,
je vous hais! foyers clos; portes refermées; possessions
jalouses du bonheur.
- Parfois, invisible de nuit, je
suis resté penché vers une vitre, à longtemps regarder
_la coutume d'une maison.
Le père était là, près de la
lampe; la mère cousait; la place d'un aïeul restait vide;
un enfant, près du père, étudiait; - et mon cœur se
gonfla du désir de l'emmener avec moi sur les routes.»
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Commentez cette indication d'André Gide : « Je suis un être de dialogue et non point d'affirmation. »
- Ses yeux plongent plus loin que le monde réel, mais ce monde réel, il sait, quand il veut bien, le voir et le peindre admirablement. Commentez cette appréciation d'!andré Gide sur Victor Hugo ?
- « Envier le bonheur d'autrui, c'est folie ; on ne saurait pas s'en servir » (André Gide)
- Commentez cette opinion d'André Gide :« II me semble que les qualités que nous nous plaisons à appeler classiques sont surtout des qualités morales et volontiers je considère le classicisme comme un harmonieux faisceau de vertus dont la première est la modestie. »
- Commentez cette opinion d'André Gide: Il me semble que les qualités que nous nous plaisons à appeler classiques sont surtout des qualités morales et volontiers je considère le classicisme comme un harmonieux faisceau de vertus dont la première est la modestie ?