Famille

« Fondement commun ~toute société , la f11mllle (du latin familia) représente un groupe social , généralement uni par des liens de parenté directe ou par ceux du mariage et possédant une résidence commune .

• Traditionnellement elle est composée d'un père , d'une mère et de leurs enfants , mais elle peut présenter des variantes .

• Idéalement, elle fournit ~ ses membres protection, nourriture , éducation et socialisation .

• Juridiquement c'est une institution , c'est-~·dire qu'elle sert de cadre~ un ensemble de normes appliquées aux relations d'alliance, de filiation et de succession.

La structure de la famille varie selon celle des sociétés contemporaines , mais aussi selon les différentes époques et les aires géographiques , culturelles et religieuses ~ l'Intérieur d 'une même société.

Aujourd'hui , la famille subit de multiples contraintes , économiques , politiques et sociales, notamment dans les pays industrialisés .

l'urbanisation, ainsi que l'évolution de la condition féminine modifient profondément son image .

ENTRE NATURE ET CULTURE La famille peut être considérée comme une entité naturelle , qui trad uit des réalités biologiques , celles de la sexualité , de la reproduction et du soin apporté ~ la descendance .

Cependant en tant que structure sociale , la famille représente également une entité culturelle .

En anthropologie , science des fondements sociaux et culturels des sociétés humaines , il existe plusieurs théories sur l'apparition des structures et des fonctions familiales au sein de groupes plus larges (dans ou tribus ).

On peut par exemple, supposer que, durant la préhistoire , des groupes humains constitués selon des liens de parenté assez étendus pouvaient se diviser en un~és familiales rédu~es (parents et enfants) pendant les périodes où la nourr~ure éta~ rare.

DE LA FEMME ET DE L'HOMME Monogamie et polygamie Le mllrillgll monog11mique , qui unit un seul homme ~ une seule plus commune dans le monde .

Elle est renforcée par des principes éthiques et religieux .

Quant ~ la polygamie, elle correspond au mariage d'un individu avec plusieurs partenaires du sexe opposé .

On en distingue deux formes , la polygynie et la polyandrie.

• La po/ygytlie désigne le mariage d 'un homme avec deux ou plusieurs épouses .

Elle est reconnue en droit et admise dans certains pays d 'Afrique et certaines parties du monde arabe .

Une condit ion de la polygynie est d'assurer la sécurité matérielle de toutes les épou ses.

Par conséquent, le fait d'avoir plusieurs conjointes et de subvenir à leurs besoins ainsi qu'~ ceux de leurs enfants est une marque de prestige et de prospérité.

• La polyandrie désigne l'alliance matrimoniale d 'une femme avec plusieurs hommes .

Cette forme a pratiquement disparu~ l'heure actuelle : on ne l'observe plus que dans certaines régions reculées du Népal et ailleurs dans le massif de l'Himalaya , notamment dans le nord de l'Inde .

Matrianat et patrianat Le matriarcat désigne une organisation fondée sur la filiation « matrilinéaire », système dans lequel le statut social des individu s et leur nom ne sont transmis que par leurs mères .

Les femmes ont, dans ce système social , une autorité éminente dans la famille ainsi que dans le domaine politique .

Bien qu'en régression, le matriarcat est toujours en vigueur aujourd'hui chez quelques peuples africains et asiatiques.

La patriarcat implique la domination masculine, donc le pouvoir exclusif de l'homme dans la famille et dans la sphère sociale et pol~ique ; ce système suit une filiation « patrilinéaire » .

La famille occidentale était originairement de ce type (~ l'lm~ation du pouvoir absolu du père de famille dans la Rome antique ).

Les traces de cette origine sont nombreuses, ~ commencer par la transmis sion du nom de famille , m ê me si l'évolution vers une égalité des sexes, dans et~ l'extérieur de la famille, a fortement remis en cause ce modèle.

Lors du mariage et de ce fait, lors du fondement d'une famille , la résidence fllmlll11fe permet de définir différents types de familles.

On parle de famille « virilocale » lorsque le couple s'établit 1~ où résidait l'homme avant le mariage .

On parle de famille « patrilocale » lorsqu 'il s'établit là où résident les parents de 1 'homme .

Dans une famille « matrilocale » , il s'Installe là où résident les parents de la femme.

Quand le couple réside chez l'onde de la femme, détenteur de la responsabil~é paternelle , on parle d'une famille « avunculocale » .

Si les deux conjoints déménagent dans une nouvelle résidence , la famille est considérée comme « néolocale ».

LA FAMILLE OCCIDENTALE L'OIICINE Le terme «famille » remonte à l 'antiqu~é romaine .

A l'origine, les seMeurs et les esclaves qui vivaient sous un même to~ étaient regroupés sous le terme familia (du latin famulus , «seMeur») , tandis que le terme de gens représenta~ la classe supérieure .

U~érieurement le mot familia éta~ employé pour désigner tous les hôtes de la maison, le domus, où hab~a ient d'un côté le pére de famille (paterfamilias ), la femme et les enfants et de l'autre côté, les serviteurs .

Ainsi , les membres de la gens eux-mêmes entraient dans la définition romaine de la famille .

Le système du patriarcat (statut dominant du père , transmis exclusivement aux descendants masculins) et des codes religieux stricts régissaient le fonctionnement de la famille romaine.

Avec l'arrivée du christianisme, le mariage et la maternité deviennent les thèmes centraux de la famille, qui était auparavant une unité essentiellement économique.

Au début du XVI' siècle, la déclaration d'état civil devient obligatoire lors des mariages , naissances et décès .

Dés avant la Révolution française , certains représentants du pouvoir religieux et politique avaient cherché à faire évoluer l 'organisation familiale, trop patriarcale , en obtenant une réduction des pouvoirs du chef de famille et en instaurant des lois protégeant l'enfant contre les abus de la force paternelle, ainsi que la femme contre la répudiation .

Le code Napoléon , cependant restaura l'autor~é du chef de famille , jusqu'au XX' siècle .

Le fondement de la f11mille ocddent111e tTtlditionnelle est de type patriarcal.

A l'origine, la famille occidentale se composait de l'ancêtre commun, de son épouse et de leurs fils mariés , leurs femmes et leurs enfants.

Les membres de la famille étaient rassemblés par le sol (la propriété foncière) et le sang (la lignée).

Cette forme de famill e exerçait trois fonction s caractéristiques : économique , sociale et morale .

• En ce qui concerne la fonction économique , tous les membres de la famille vivaient d'une même activité .

Le père de famille gérait le patrimoine commun.

• Du point de vue social, la famille constituait le cadre de vie de l 'individu et garantissait sa sécurité et son éducation, ainsi qu'une solidarité familiale en cas de nécessité .

• La fonction morale de la famille s'observait dans sa capacité ~ conserver des valeurs dominantes et des traditions propres, en les transmettant aux descendants .

Ce modèle de famille patriarcale est celui de la famille romaine et gallo­ romaine .

Il demeure présent de nos jours , surtout en milieu rural et artisanal, dans de nombreux pays.

Les communautés familiales traditionnelles , liées au travail de la terre ou ~ la propriété foncière, sont encore trés vivantes en Amérique latine, même si nombre d 'entre elles se trouvent affectées par l'exode rural.

LES MUTATIONS DE L'INSTITUTION FAMILIALE La composition de la famille a subi de profonds changements, notamment depuis la révolution économique et industrielle des XIX' et XX' siècles.

l'industrialisation et l'urbanisation ont bouleversé le modèle familial d 'attachement au sol : les membres de la famille sont mobiles.

des conséquences majeures sur la famille occidentale .

Jadis confinée Évolution de la taille des foyers en France Personnes seules: 11~ des foyers en 1975 ; 17~ en 1990 ; JI~ enlOOO Ménages de2à4 personnes: 61~ des foyers en 1975 ; 6]~ en 1990 ; 61~ en 2000 Ménages deplus de 4personnes (familles nombreuses) : 16~ des foyers en 1975 ; JO~ en 1990 ; ·~ enlOOO Couples non mariés en 27 grossesses : 16 quadruplés (4x4), 21 triplés (7x3)et 32 jumeaux (16x 2) Sultan Abou el-Hassan (Maroc, 1331-1349): 1862 enfants. »