Faites une apologie, une défense de la technique ?

« [L'intérêt matériel de la technique]Pour les défenseurs ardents de la technique que sont les académiciens, « il ne suffit pas qu'on se résigne aux gainsde la technique comme à un mal nécessaire ».

Elle a, en réalité, bien des avantages ; les progrès de la médecine,par exemple, sauvent des vies humaines (greffes, prothèses...).

On pourrait également citer les capacités nouvellesde miniaturisation et de robotisation qui améliorent les qualités de travail et de vie de chacun.

Un ouvrier, même s'ilreste enchaîné à sa table de travail, profite des machines-outils à sa disposition ; mais, surtout, la tenue d'unménage et le confort d'une maison ont été considérablement améliorés par les lave-linge, les réfrigérateurs, lesdifférents robots.

N'est-il pas clair que l'on pourrait énumérer sans fin les avantages matériels procurés par latechnique, et surtout en cette fin du xx° siècle ? [L'intérêt intellectuel]De plus, les innovations techniques offrent des possibilités intellectuelles accrues ; les ordinateurs permettent auxchercheurs de libérer leur réflexion de calculs fastidieux et répétitifs, et de lui donner plus de rapidité.

De plus, neperdons pas de vue qu'un progrès en permet un autre, comme la découverte du microscope a permis un jour d'isoleret de détruire certaines bactéries.

Enfin, comme le rappelle Jean Rostand, c'est la technique qui apporte auxarchéologues des méthodes de datation, qui leur permettent de retracer scientifiquement l'évolution de l'homme.Dans un autre domaine, ce sont peut-être les machines qui ont donné l'idée à la littérature surréaliste de créerautomatiquement leur écriture, grâce à l'ordinateur oulipien de Raymond Queneau, par exemple. [L'intérêt moral]Il faut parler à présent de l'aspect le plus important des avantages de la technique.

Jean Rostand parle de « charité».

C'est le bénéfice moral de la technique qu'il évoque.

Nous pouvons mieux comprendre sa pensée lorsque l'onconsidère quel type d'aide les pays développés apportent au tiers monde ; ce n'est pas l'argent ou les vivres qui leurprocurent un véritable espoir mais des techniques adaptées à leur situation : les puits artésiens de l'Afrique en sontun exemple ; l'utilisation de ces techniques, bien qu'anciennes, est le fruit d'une collaboration récente entrecontinents. [Conclusion]Il paraît donc évident, à présent, que, loin d'être un danger et encore moins un inconvénient, la technique et sesprogrès constituent un bénéfice avéré pour l'humanité.. »