Extrait du chapitre II – Voyage au bout de la nuit
Publié le 04/11/2023
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«
Extrait du chapitre II – Voyage au bout de la nuit :
Introduction :
Auteur : Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinant Céline est un auteur, écrivain, médecin et collaborateur
français du Xxème siècle né le 27 mai 1894 à Courbevoie et mort le 1er Juillet 1961 à Meudon.
Œuvre : Il a écrit l’œuvre Voyage au bout de la nuit après la Première Guerre mondiale et cherche à le faire
publier en 1932.
Celui-ci est un récit écrit à la 1ère personne, très inspiré de la vie de Céline et raconte l’histoire
de Bardamu, un homme qui découvre l’horreur du monde à travers la guerre, les colonisations, les usines Ford,
qui jette un regard très noir sur les conditions de vie humaine.
Extrait : Aujourd’hui, nous allons donc étudier un extrait du chapitre 2, dans lequel Bardamu réalise pour la 1ère
fois l’horreur de la guerre dans toute son étendue.
C’est un moment de basculement.
Jusqu’ici, il voyait bien des
soldats mourir, mais cette fois-ci, la compréhension est plus globale, plus profonde : en voyant l’inconscience de
son colonel, Bardamu réalise que la bravoure est à l’origine d’un mécanisme tragique qui va mener
implacablement toute l’humanité à sa perte.
Problématique : Comment et par quel moyen Céline dénonce-t-il la guerre et l’héroïsme ?
Plan :
I.
Ligne 1 à 16, La dénonciation très violente de l’héroïsme.
II.
Ligne 17 à 21, La naïveté de l’auteur.
III.
Ligne 22 à 32, Le retour sur la scène de guerre.
Lecture !
Analyse linéaire :
Mouvement I.
La dénonciation très violente de l’héroïsme :
Ligne 1 :
« Le colonel, c’était donc un monstre ! »
- Le colonel est comparé à un monstre = métaphore → montre le côté inhumain → c’est subversif (provocateur :
qui veut déstabiliser le côté inhumain).
Car il s’attaque à la hiérarchie/l’institution militaire.
Ligne 1 à 2 :
« A présent j’en était assuré, pire qu’un chien, (…) son trépas ! »
- Comparaison du colonel en un chient, il se comporte comme s’il ne savait pas qu’il allait mourir (comme le font
les chiens).
→ Céline s’attaque à la hiérarchie (institution), subversif.
Ligne 3 :
« Je conçus en même temps qu’il devait y en avoir beaucoup des comme lui dans notre armée, des braves, et puis
tout autant sans doute doute dans l’armée d’en face.
»
- Ironie → quelque chose de subversif, contre l’institution de l’armée, la hiérarchie, et aussi le genre épique.
Ligne 4 :
« Qui savait combien ? »
- Question rhétorique + question qui n’apporte pas de réponse, elle est utiliser pour provoquer → on a un texte
argumentatif : Bardamu défend une thèse.
Ligne 4 à 5 :
« Un, deux, plusieurs millions peut-être en tout ? »
- Gradation qui amplifie un grand nombre de braves (fous) → Céline insiste sur l’idée que ces fous/braves sont
partout → la mort sera partout.
Ligne 5 :
« Des lors ma frousse devient panique.
»
- « Des lors » = connecteur logique de conclusion → on est bien dans une argumentation.
- Passage de « frousse » à « panique » → gradation → Céline montre l’effet de cette multitude de braves : la
panique.
Ligne 6 :
« Jamais je n’avais senti plus implacable la sentence des hommes et des choses.
»
- Voc.
Très fort, définitif avec le mot « jamais » et « implacable » → visison négative de l’humanité, Bardamu se
positionne comme seul face à tout le reste (hommes, choses…).
- Conclusion de sa première idée.
Ligne 8 :
« Serais-je donc le seul lâche sur la terre ? »
- Question rhétorique + hyperbole → Bardamu se positionne seul face à toute la terre.
- Baradmu valorise la lâcheté comme étant une qualité.
- Démarche contre le genre épique (ref.
à Candide).
Ligne 8 à 9 :
« Et avec quel effroi !… Perdu parmi deux millions de fous héroïques et déchaînés et armés jusqu’aux
cheveux ? »
- « fous héroïques » = oxymore → dénonce l’héroïsme comme une maladie mentale.
- « armés jusqu’aux dents » → « armés jusqu’aux cheveux » → Céline insiste sur le danger de ces fous.
Ligne 10 à 12 :
« Avec casques, sans casques, sans cheveux, sur motos, hurlants, en autos, sifflants, (…) enfermés sur la terre,
comme dans un cabanon, »
- Longue énumération (ref.
à Rabelais), des fous et dangereux soldats (détailler) → Céline imite Rabelais dans ses
grandes énumérations délirantes → jouissance des mots.
- Allitérations en (k), (t), (d), ® → sons très durs → pour nous faire entendre la violence,....
»
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