Explication linéaire (perso)-Confinement « Le Lion s’en allant en guerre » in Fables de Jean de La Fontaine. Livre V, 19. 1
Publié le 22/06/2021
                            
                        
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                                                                                                                            Objet d’Etude n°3   : la littérature d’idées 
et la presse du XVI ° siècle au XXI° siècle
                          Texte et Explication  linéaire 
(perso)-Confinement
                 «   Le Lion s’en allant en guerre   » in 
Fables  de Jean de La Fontaine.
                                                            
                                                                                
                                                                    Livre V, 19.
1.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le lion dans sa tête avait une entreprise : 
Il tint conseil de guerre, envoya ses prévôts, 
Fit avertir les animaux.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Tous furent du dessein, chacun selon sa guise : 
5.L'éléphant devait sur son dos 
Porter l'attirail nécessaire, 
Et combattre à son ordinaire ; 
L'ours, s'apprêter pour les assauts ; 
Le renard, ménager de secrètes pratiques ; 
10.Et le singe, amuser l'ennemi par ses tours.
                                                            
                                                                                
                                                                    
« Renvoyez, dit quelqu'un, les ânes, qui sont 
lourds, 
Et les lièvres, sujets à des terreurs paniques.
                                                            
                                                                                
                                                                    
- Point du tout, dit le roi ; je les veux employer : 
Notre troupe sans eux ne serait pas complète.
                                                            
                                                                                
                                                                    
15.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'âne effraiera les gens, nous servant de 
trompette ; 
Et le lièvre pourra nous servir de courrier.
Le monarque prudent et sage 
De ses moindres sujets sait tirer quelque usage, 
Et connaît les divers talents.
                                                            
                                                                                
                                                                    
20.Il n'est rien d'inutile aux personnes de sens.
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----------Remarques   :-  En introduction, pensez à 
définir le genre de la  fable  qui appartient à celui, 
plus large, de l ’apologue ==) cf.
                                                            
                                                                                
                                                                    dans votre 
manuel, p.429   : «   l’apologue permet d’exprimer 
ses idées sous le masque de la fiction.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les 
Aventures de Télémaque  de Fénelon (1715), qui 
raconte les errances du prince Télémaque et de 
son guide Mentor, est un ouvrage didactique à 
l’intention de l’héritier du trône, sur le pouvoir et 
le bon gouvernement.
                                                            
                                                                                
                                                                    La fable: tirant ses origines 
de l’Antiquité, le genre apparaît avec les récits en 
prose du Grec Ésope (VIIe-Vie siècle av.J.-C.) et 
se développe  avec les poèmes du Romain 
Phèdre(Ier siècle).
                                                            
                                                                                
                                                                    Il se présente sous la forme 
d’un court récit vivant   et dynamique, mettant en scène des hommes, 
des animaux ou des végétaux humanisés, le plus 
souvent accompagné d’une moralité qui énonce 
la leçon à tirer de l’histoire racontée.
                                                            
                                                                        
                                                                    Jean de 
La Fontaine, au XVIIe siècle, a fait la célébrité de 
ce genre, où la dimension apparemment 
didactique cache souvent une ambition 
argumentative ou polémique   ».
-  voici une des rares fables de La Fontaine (outre 
«   Le Lion et le Rat   ») qui met en scène un Roi aux
réelles qualités de monarque   : il est juste envers 
ses sujets qu’il connaît, qu’il maîtrise dans leur 
unicité et leurs relations, qu’il calme parce qu’il 
est investi de son projet et qu’il examine la 
situation.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il est omnipotent, dans une clémence 
pleine de noblesse, et omniscient, par conséquent.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Il correspond à l’idéal classique, majestueusement
solaire, apte à dominer cette situation tout en 
ayant accepté l’expression divergente d’un de ses 
sujets.
-Le poème alterne octosyllabes et alexandrins   : les
premiers sont surtout au service de faits exposés 
de façon assurée, sans détail superflu, émanant 
d’un narrateur qui va à l’essentiel   ; les seconds, 
surtout présents dans les prises de parole, 
permettent l’argumentation autour d’une position.
-La proportion de la morale (que l’on appelle aussi
«   l’âme   » d’une fable, selon La Fontaine) est 
importante et est en deux temps   : 3 vers(17 à 
19)pour affirmer les qualités d’un bon roi   ;le 
dernier vers qui est une maxime, valorisant  plus 
généralement les effets de 
l’intelligence(«   fonctions mentales d’organisation 
du réel   », à opposer à l’instinct, selon la définition 
du TLFI) et ce, pour tout un chacun.
L’explication linéaire  -Le titre de cet 
apologue est, de prime abord, remarquable 
puisque son participe présent nous fait entrer in 
medias res dans le vif narratif   : nous partons avec 
le roi (et ses troupes), dans un combat futur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Est-ce
seulement celui sur terrain des armées ou sur 
celui, plus philosophique, contre l’étroitesse 
d’esprit et l’exclusion des différences, que le roi, 
seul, mène   ?
-Cependant, la lecture du 1 er
 vers atteste que seul 
le projet (attention à «   entreprise   »=il avait envie 
de se lancer dans la guerre et de l’entreprendre) 
est là   ; certes, l’imparfait affirme la maturation de.
                                                                                                                    »
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