Explication linéaire Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791) Extrait n°1 : Le préambule et les articles 1 et 2
Publié le 13/11/2023
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Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)
Extrait n°1 : Le préambule et les articles 1 et 2
•
Présentation du texte (voir cours)
•
> Lecture à voix haute
•
> La composition du texte :
1.
Les motifs et le contexte d'écriture de la Déclaration
2.
Les objectifs de la Déclaration
3.
Une présentation audacieuse des articies
4.
Des articles réécrits au féminin
•
Projet de lecture: Comment cette réécriture de la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen accorde-t-elle une nouvelle place aux femmes ?
•
Explication linéaire
1) Les motifs et le contexte d'écriture de la Déclaration des droits de la femme et
de la citoyenne
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d'être
constituées en Assemblée nationale.
• Le Préambule annonce d'emblée le projet d'Olympe de Gouges : mettre en avant les
femmes sur la scène politique.
Dès la 1ère phrase, l'autrice modifie et enrichit la
formule « Les représentants du peuple français » de la DDHC:→ l'énumération « les
mères, les filles, les sœurs» met en avant le rôle familial des femmes, tout en
valorisant leurs revendications communes par l'emploi du bluriel.
Elle souligne les
liens du sang qui unissent naturellement les femmes aux hommes - mais ne mentionne
pas les épouses, considérant le mariage comme un lien social plus contestable ;
→ la féminisation « représentantes de la nation » relève du vocabulaire politique.
En effet, les représentants sont des citoyens élus pour porter dans les assemblées
la voix de la nation qui réunit le peuple français.
L'emploi du terme «
représentantes » est donc provocateur puisqu'il attribue aux femmes un rôle qui
leur est encore refusé en 1791;
→ la tournure verbale « demandent d'être constituées » rappelle que les femmes sont
exclues de l'Assemblée formée par la Révolution.
L'ajout du verbe « demander »
invite donc l'Assemblée des hommes à les accueillir en son sein.
» Les femmes, réduites à la sphère privée, réclament donc un rôle politique dans la
sphère publique.
Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les
seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements,
L'autrice continue d'exposer les motifs de sa Déclaration des droits de la femme et
de la citoyenne, lesquels reposent sur l'oubli des femmes dans les textes et
instances depuis la Révolution :
→ en remplaçant l'énumération « l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de
l'homme » par « l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme », Olympe
de Gouges rappelle que les femmes sont absentes de la Déclaration de 1789, rendues
invisibles derrière le terme général homme qui ne renvoie qu'aux personnes
appartenant au sexe masculin.
→ l'autrice exprime également une idée nouvelle, en présentant l'inégalité entre
les femmes et les hommes (« l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la
femme ») comme la cause des dysfonctionnements sociétaux, soulignés par les
expressions péjoratives « malheurs publics » et « corruption des gouvernements ».
(elles) ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels,
inaliénables et sacrés de la femme,
Olympe de Gouges présente au nom des femmes son projet de Déclaration :
→ le verbe ont résolus souligne la détermination des femmes à obtenir une nouvelle
place dans la société.
Cette revendication est d'autant plus forte qu'elle se
présente sous la forme d'un texte de loi.
C'est une déclaration solennelle»: cet
adjectif souligne bien le caractère sérieux et officiel du texte ;
→ l'énumération et la gradation contenues dans l'expression « les droits naturels,
inaliénables et sacrés de la femme » insistent sur le caractère fondamental de ces
droits, puisqu'ils viennent de la nature (« naturels»), ne peuvent être retirés aux
êtres humains (« inaliénables ») et ont une dimension religieuse (« sacrés »).
» La rédaction de ce texte répond donc à la nécessité de reconnaître dans la
société les droits fondamentaux des femmes, oubliés par la Révolution.
2) Les objectifs de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne afin
que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social,
leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs,
afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant
être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en
soient plus respectes,
afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes
simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution, des
bonnes mœurs, et au bonheur de tous.
• Les objectifs de cette déclaration sont précisés : l'anaphore « afin que »
introduit trois propositions circonstancielles de but qui énoncent ses différents
buts :→ cette déclaration « rappelle» d'abord leurs « droits » et les « devoirs» à
« tous les membres du corps social »: cette dernière périphrase désigne la société
entière, englobant hommes et femmes.
Ici, Olympe de Gouges reprend mot pour mot les
termes de la DDHC, mais elle leur donne une signification plus large dans le cadre
de sa réécriture au féminin; la déclaration doit aussi permettre aux « actes du
pouvoir des femmes et là] ceux du pouvoir des hommes » d'être" plus respectés ».
La
conjonction de coordination «et affirme l'égalité entre femmes et hommes dans ce
nouveau partage du pouvoir politique - alors que....
»
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