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Explication linéaire "Nuit rhénane" (bac de français)

Publié le 13/06/2024

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« LL 12 : “Nuit rhénane”, in Alcools, de G.

Apollinaire Projet de lecture : Comment ce poème qui associe la réalité et l’imaginaire montre-t-il le pouvoir du verbe poétique ? Entremêle thèmes du chant et de l’ivresse Ce poème compte treize alexandrins aux rimes croisées répartis en trois quatrains et un monostiche (monostique) qui crée une rupture brutale.

Forme qui fait penser à un sonnet brisé. Premier mouvement : crescendo, la montée de l’ivresse correspond à celle du chant dans une confusion presque merveilleuse Deuxième mouvement : brisure énigmatique, dissipation dans un rire Explication linéaire Titre qui renvoie à un cadre spatio-temporel Lieu : le Rhin, lié à l’histoire du poète Légendes germaniques nuit : moment qui favorise l’apparition de personnages fantastiques et permet une transfiguration du réel Premier mouvement : crescendo, la montée de l’ivresse correspond à celle du chant dans une confusion presque merveilleuse Première strophe : La chanson du batelier Mon verre est plein / d’un vin trembleur / comme une flamme Rythme ternaire qui fait vibrer le vers + subtiles allitérations Ainsi est mise en valeur la très originale expression de « vin trembleur » ⇨ Qui tremble ? La main ? Le vin ? hypallage Mon : présence du sujet lyrique, spectateur et acteur de la scène Comparaison : l’analogie repose sur le tremblement et rapproche le liquide du feu évocation de l’ivresse (perception troublée de celui qui s’est enivrée). Homophones : verre /vers → Ivresse poétique ? Serait-ce la flamme créatrice ? Écoutez la chanson lente d’un batelier Contraste soudain A qui le poète s’adresse-t-il ? Cet impératif suggère la fascination du poète qui, cessant sa contemplation du vin trembleur, attire l’attention des auditeurs et du lecteur → mise en scène du pouvoir magique et du chant et du poème qui recueille celui-ci effet de syncope : 3 /3 // 2 /4 Rythme alangui des barcarolles Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes Enjambement qui enchâsse le contenu de la chanson et l’on passe de la chanson à l’image Ce vers nous introduit dans un nocturne, thème d’inspiration aimé des artistes romantiques Le chant du batelier raconte une légende, comme il en foisonne dans la vallée du Rhin + témoignage La lune vient assurer l’éclairage fantastique et ambivalent - favorable aux rêveries élégiaques - mais aussi astre traditionnellement inquiétant (qui préside à la sorcellerie évocatoire) - Les Filles du Rhin, gardiennes de l’or.

Wagner se contente de 3, Guillaume : 7, chiffre symbolique + caractéristique du culte d’Apollon (célébration le septième jour du mois) + 7 symbolise l’achèvement cyclique et son renouvellement.

(passage du connu à l’inconnu) introduction du surnaturel Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds Description des femmes Femmes inquiétantes : couleur de l’eau et des algues : nixes (in Automne malade) lieu commun poétique et légendaire Vers évocateur, c’est par une logique de l’imaginaire que les plantes aquatiques, allongées et flottantes, sont assimilées à des cheveux ou à des robes traînantes Ondines : mythologie germanique vivent au fond des fleuves dans un palais de cristal où elles attirent et gardent prisonniers pêcheurs et chevaliers. Cheveux : élément de séduction auprès des hommes Mais aussi homophone vert / vers et polysémie de « pied » Après cette incursion ou cette tentation du fantastique inquiétant, le poète revient et fait appel à des réalités plus rassurantes strophe 2 : La lutte contre l’envoûtement Debout chantez plus haut en dansant une ronde Debout : comme pour échapper à un rêve maléfique, forme de mobilisation Chantez plus haut : Injonction pour combattre et couvrir la mélodie lente de la strophe précédente Au monde trouble des légendes, on opposera une « ronde », i e une danse populaire ou enfantine (comme si l’on réalisait un cercle magique protégeant le sujet lyrique) danse qui substitue une image familière et rassurante à l’étrangeté inquiétante présence de deux chants concurrents ou en parallèle (celui du batelier et celui de ceux à qui s’adresse le poète) peut-être ? Invitation à prendre en charge le chant qui représente la création poétique Conception créatrice : d’abord écouter ce qu’ont fait les poètes précédents pour mieux trouver son propre chant Ronde : le cycle de la création qui est un éternel renouvellement.

On ne peut pas créer à partir de rien mais partir de l’ancien pour en faire du nouveau. Que je n’entende plus le chant du batelier Tel Ulysse bouchant les oreilles de ses compagnons, le poète refuse d’entendre le.... »

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