Explication linéaire – Colette, Sido, « Sido et les cerises » En quoi ce texte est-il un hommage vibrant de Colette à sa mère ?
Publié le 25/06/2024
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Explication linéaire – Colette, Sido, « Sido et les cerises »
En quoi ce texte est-il un hommage vibrant de Colette à sa mère ?
Introduction
Colette, en 1930, âgée de 57 ans, entreprend un travail de remémoration et
d’hommage au monde de l’enfance en publiant Sido, un récit largement
autobiographique.
Elle cherche surtout à faire revivre sa mère, qui est la figure
centrale de ce récit.
La première partie lui est entièrement consacrée et son
influence sur le reste de la famille est perceptible dans la deuxième et la
troisième parties consacrées au père et à la fratrie.
Dans l’extrait étudié,
Colette tente de faire comprendre la singulière personnalité de sa mère.
//
LECTURE // À travers l’évocation d’une anecdote originale, nous verrons que
Colette rend un hommage vibrant à sa mère.
Dans un premier mouvement (l.
1
à 3), Colette fait une présentation globale de sa mère, qui fait déjà apparaître
sa singularité.
Puis, de la ligne 3 à 6, elle exprime de l’admiration pour cette
femme mystérieuse et exceptionnelle.
Enfin, des lignes 6 à 24, la narratrice
nous raconte une anecdote savoureuse et éclairante.
I.
Ligne 1 à 3 : Une vue d’ensemble
Présentation...
Colette évoque sa mère avec une certaine distanciation en la désignant par un
déterminant démonstratif et par son origine « cette Française » (l.
1).
Elle nous
propose un sommaire de l’existence de sa mère.
En trois lignes elle résume ainsi
les principales étapes de son existence : « son enfance dans l’Yonne » (l.
1), « son
adolescence » (l.
1) en Belgique, puis sa vie d’épouse dans l’Yonne.
Le passé
simple donne un aspect révolu, mais rappelle aussi les formulations d’un conte
(elle « vécut » l.
1).
Au cœur de cette longue phrase, une énumération évoque le milieu culturel et
artistique dans lequel elle a évolué en Belgique : « parmi des peintres, des
journalistes, des virtuoses de la musique » (l.
1-2).
Mais cette phrase est encadrée
par le complément circonstanciel doublé « dans l’Yonne » (l.
1 et 3), la
Bourgogne est donc mise en valeur.
Ainsi Sido a, en toute connaissance de cause,
choisit d’y retourner.
Elle apparaît triplement singulière par ce choix : elle renonce à la vie urbaine en
Belgique pour la province, elle renonce à vivre proche de ses frères ainés et enfin
elle renonce à un environnement culturel.
La dernière et brève proposition « s’y
maria deux fois » (l.
3) intrigue également le lecteur.
Transition...
II.
Ligne 3 à 6 : Colette exprime son admiration pour sa mère
Présentation...
Colette renonce à la distance : irruption du pronom « je » et éloge de sa mère
avec deux GN mis en valeur dans un chiasme (tournure en miroir abba) « sa
rurale sensibilité, son goût fin de la province » (l.
3-4) : ce chiasme semble
souligner que la finesse de Sido est le résultat de sa vie à la campagne.
Toutefois, la narratrice s’interroge sur l’origine de ces qualités à l’aide de 2
interrogations directes partielles : « d’où, de qui lui furent remis [...] ? » qui
cultivent le mystère autour de cette singulière personnalité, d’autant plus qu’elle
échoue à répondre, comme l’exprime la brève phrase négative: « Je ne saurais
le dire » (l.
4).
Ces ? montrent que l’écriture offre le moyen à Colette de réfléchir
et de s’interroger sur son parcours et celui des êtres chers.
Elle évoque son projet
littéraire : il s’agit de célébrer sa mère, le CCManière en souligne la modestie («
Je la chante, de mon mieux.» l.
4-5).
Les 2 verbes au présent d’énonciation,
définissent l’art de Colette : rendre hommage en utilisant les ressources musicales
du langage.
L’hommage est perceptible dans une métaphore filée qui oppose « la clarté
originelle » (l.
5) de la mère aux autres, qualifiées très péjorativement, par
Sido elle-même via la citation entre guillemets « "commun des mortels" ».
Sido
se place au-dessus des autres, approuvée par Colette qui caractérise leurs
lumières par 1 adjectif péjoratif (« petites » l.
5) et 1 adverbe négatif («
péniblement »).
Sido refuse les convenances et la médiocrité.
Sa liberté et sa
sagesse sont caractérisées dans une métaphore laudative (« clarté originelle » l.
5), qui souligne son authenticité.
Et son pouvoir est signalé par les deux verbes
« refoulait » et «éteignait» l.
5).
Transition...
III.
Ligne 6 à 24 : Une anecdote comique et lyrique à la fois
Présentation...
L’anecdote cocasse permet de comprendre comment Sido se démarque du «
commun des mortels ».
En l’occurrence, il s’agit d’un voisin caractérisé de manière
comique, dans une métonymie qui le réduit à sa localisation « l’Ouest » (l.
7) et à
ses salves « d’éternuements » (l.
8).
Il s’efforce de protéger son....
»
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