Explication linéaire Acte I Scène 3 Ruy Blas
Publié le 19/06/2022
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Ruy Blas, Acte I scène 3
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Introduction :
Victor Hugo est le chef de fil du romantisme du XIXe siècle.
Il s’illustre dans les
différents genres littéraires dont le théâtre notamment, genre qu’il innove en
introduisant le drame romantique.
En opposition au théâtre classique, le drame
romantique en rejette les règles et mélange le sublime et le grotesque.
Il a aussi
des visées politiques, philosophiques et morales.
Ruy Blas donc, drame romantique en 5 actes et en vers, paru en 1838, met en scène
dans l’Espagne du XVIIe siècle la vengeance de Don Salluste sur la reine Dona Maria
de Neubourg, qui l’exile pour avoir eu un enfant illégitime d'une de ses suivantes.
Il va pour cela utiliser l’amour que son valet Ruy Blas nourrit envers la reine, et
qu’elle partage.
La scène étudiée est un extrait de l’Acte I, scène 3 de Ruy Blas dans laquelle il
avoue ses sentiments pour la reine et son désir de devenir quelqu’un d’autre.
C’est
une confrontation entre Ruy Blas et Don César, deux anciens amis qui se retrouvent
dans la demeure de Don Salluste, dont l’un est le laquais et l’autre est le cousin.
L’extrait constitue presque une tirade à peine interrompue par quelques hémistiches
de Don César.
LECTURE
Problématique et mouvements :
Nous verrons alors en quoi cette scène de double aveu est révélatrice du conflit
intérieur de Ruy Blas, incarnation du héros romantique.
Nous diviserons l’extrait en trois mouvements :
Ruy Blas, un héros romantique déclassé (v.1 à 6)
Un amour douloureux et criminel condamné par la fatalité (v.7 à 26)
L’aveu d’une jalousie envers le roi (v.27 à 44)
Ier Mouvement :
Cette scène nous offre d’emblée le portrait du héros romantique ; Ruy Blas apparaît
comme l’archétype de ce héros tourmenté par ses passions et prisonnier d’un milieu
qui ne lui sied pas.
En effet, Ruy est le patronyme aristocratique espagnol tandis
que Blas est un nom populaire ; le nom même suggère un déchirement entre ces deux
positions sociales au sein du jeune homme partagé entre son éducation et ses
inspirations nobles, et sa condition de valet qui le rabaisse.
Il se plaint dans la
première réplique de sa condition servile : le fait qu’il doive être au palais très
tôt (“Avant l’aurore” v.2) et doive porter la livrée qu’il qualifie d’”habit
odieux” (v.4).
Ruy Blas souffre alors de sa marginalisation au sein de cette haute société, qu’il
ne mérite pas puisque Don César, un noble, le considère à son égal comme le montre
la didascalie lui serrant la main
IIe Mouvement :
L’amour que porte Ruy Blas à la reine est un amour douloureux et violent, mais
surtout interdit qui le fait plus souffrir qu’autre chose.
C’est un thème récurrent
chez le héros romantique qui est déchiré par ses passions.
Le fait de garder son
amour secret, de devoir l’intérioriser renforce cette douleur.
Ruy Blas est bien conscient que cette passion est de mauvaise augure car il
pressent déjà la fatalité qui pèse sur sa destinée de valet.
Tous ces éléments sont des caractéristiques de la tragédie classique que Hugo
remanie à la manière du drame romantique.
Tout d’abord on peut noter une reprise de la thématique du héros déclassé et la.
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