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Explication: « Le cageot » Ponge, Le Parti pris des choses, 1942

Publié le 10/06/2022

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« Explication 1 « Le cageot » Ponge, Le Parti pris des choses, 1942 INTRODUCTION Francis Ponge est un poète français du XXe siècle qui publie d’abord sans succès quelques recueils de poèmes.

Il rejoint tardivement le surréalisme.

Ami des peintres et des existentialistes, il s’interroge sur les capacités du langage à exprimer le réel.

En 1942, il publie son premier grand recueil Le Parti pris des Choses dont l’objectif est de rendre compte des « choses » du quotidien à travers de courts poèmes en prose.

Le poème « Le Cageot » proposé à l'étude, est la sixième pièce sur 32 du recueil et s’impose comme une définition/description d’une réalité inerte. Il mêle une image réaliste et une évocation poétique pour dresser le portrait de cet objet. LECTURE Nous allons nous demander comment le prosaïque devient source de création poétique.

Pour cela, nous analyserons le langage qui crée l’objet poétique puis nous nous intéresserons à la remise en question de l’objectivité. I) Le langage crée l’objet poétique 1- L’objet nommé . Le titre « Le Cageot » semble annoncer un texte utilitaire, une définition ou même un article de dictionnaire.

Mais l’article défini « le » annule cette hypothèse. → On relève une allitération en [k] mêlée à des assonances en [a] et [o] avec les termes « cage », « cachot » et « cageot » (l.1-2).

Ce jeu sur les sonorités semble reproduire les coups de ces cageots qui s’entrechoquent : l’objet fredonne sa propre mélodie. → Le rapprochement de ces trois noms communs se fait par les sons mais aussi le sens : enfermement, idée angoissante.

L’objet n’est plus un simple objet pratique. = Le langage poétique fait naître l’objet qui s’impose contre toutes attentes du lecteur. 2- Un rôle, une utilité . Lignes 2-3 : Contraste entre l’évocation d’un objet insignifiant une « simple caissette » dont le suffixe en -ette à une valeur diminutive et le verbe « vouée ».

Il y a une forme d’humour sur le sens fort de ce verbe noble. → CL classique de la passion amoureuse : « transport » et « suffocation » (l.3) = mais ici utilisé dans leur sens concret le « transport » évoque le voyage et la « suffocation » l’impossibilité de respirer.

Le cageot est donc lieu d’enfermement mais aussi de protection de son contenu. Ligne 5 : expression « au terme de son usage » met le mot « terme » en première position : le poète procède à une inversion qui joue sur la polysémie de « terme » signifiant mot et fin.

Ainsi le cageot est un objet éphémère quand l’utilisation du mot « cageot » prend fin dans le poème. 3- Des émotions, des sentiments . Ligne 10 : « l’éclat sans vanité » renvoie à la constitution modeste de l’objet comme s’il y avait une volonté de sensibiliser le lecteur, de provoquer sa compassion. Lignes 11-12 : L’adjectif « ahuri » exprime un sentiment de stupeur, d’étonnement et personnifie le cageot.

Sa « pose maladroite » souligne qu’il est un peu gauche et ne semble pas bien saisir ce qui lui arrive. Lignes 12-13 : l’objet est qualifié « des plus sympathiques » comme si par son destin il provoquait un sentiment d’amitié, de chaleur. = La personnification du cageot suscite un attendrissement quant à son sort. .

TRANSITION . Le poète propose une évocation d’un objet du quotidien rendu poétique au moyen d’un langage et d’une rhétorique qui lui donne une autre vie ; ce qui dès lors le conduit à une remise en cause de l’objet.. »

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