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Explication de texte – PLATON, Gorgias: Calliclès et le bonheur

Publié le 17/05/2020

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« Explication de texte – PLATON, Gorgias: Calliclès et le bonheur Le texte que nous allons étudier est un extrait de Gorgias, écrit par Platon disciple de Socrate.

Il s’agit ici d’un dialogue entre ce dernier et Calliclès, un personnagefictif.

Dans cet extrait, Socrate oppose sa conception du bonheur à celle de Calliclès.

Platon nous amène ainsi à nous demander si le meilleur moyen de parvenir aubonheur est de mener une vie sage et bien rangée ou au contraire, une vie de jouissance où l’éphémère règne en maitre, où il importe peu de garder mais où seul l’actemême du plaisir compte vraiment.

Pour Socrate, Le bonheur réside dans la tempérance, qui est la vertu caractéristique du sage, consistant à avoir une attitudecorrecte, mesurée, modérée face aux désirs, plaisirs, passions.

En revanche, pour Calliclès, le bonheur consiste à satisfaire tous nos plaisirs, à assouvir toutes nospassions, indépendamment de toute contrainte.

Dans un premier temps, nous étudierons la thèse de Socrate qu’il expose des lignes 1 à 12 puis nous examinerons celleque Calliclès lui oppose (lignes 13 à 16).

Enfin, nous analyserons successivement les deux dernières répliques des protagonistes, chacun essayant de convaincre soninterlocuteur en multipliant les images concrètes afin d’illustrer leur thèse (lignes 17-18 d’une part, 19-20 d’autre part). Dès le début du dialogue, Socrate pour convaincre son interlocuteur lui expose un exemple concret en introduisant la métaphore des tonneaux.

Il établit unecomparaison entre deux hommes : le tempérant et le licencieux.

Le premier mène une vie ordonnée, possède des barils en bon état car il sait bien les gérer, il lesentretient correctement et par conséquent, lorsqu’il doit les remplir de quelque liquide ou autre approvisionnement que ce soit, il peut les garder dans ses tonneaux,parfaitement conservés.

Il n’a plus à se préoccuper de rien car ses barriques sont pleines.

De plus, l’obtention de ses vivres est coûteuse car on se les procure au prixde nombreux efforts, non « sans difficultés et sans peine » (lignes 4 et 5).

Ainsi, sa satisfaction est accrue car il possède des produits rares et précieux ; une fois cesprovisions emmagasinées, son objectif est atteint et vit donc en toute sérénité.

Ainsi, pour Socrate, cette sérénité est l’essence même du bonheur.

L’utilisation del’adverbe parfaitement met en valeur cette façon de voir les choses.

Par contre, le deuxième homme, le licencieux qui mène une vie désordonnée, ne peut pas selon-lui connaître la tranquillité.

Ayant été incapable de s’occuper convenablement de ses tonneaux par son absence d’organisation, de rigueur et de discipline, il va êtrecontraint de travailler sans relâche « nuit et jour » (ligne 9).

Si jamais, il venait à s’arrêter, toutes ses barriques se videraient de leur précieux contenu et il s’exposeraitau manque et par conséquent il se ferait du tort.

Socrate espère que par cette comparaison, Calliclès prenne conscience que le bonheur appartient à l’hommeraisonnable et sage car il vit paisiblement, il ne s’inquiète pas à propos de ses tonneaux : tout est parfaitement réglé et organisé, son âme est sereine et calme.

Parcontre, il n’en va pas de même pour le licencieux qui, lui, méconnaît le bonheur dans le sens où il ignore la jouissance ou la satisfaction éprouvée après la réalisationd’un travail bien fait.

En fait, toute son agitation perpétuelle est due à son caractère désordonné et non à un assouvissement de ses désirs.

En outre, la métaphore deSocrate fait également référence au mythe des tonneaux des Danaïdes : les cinquante filles de Danaos, les Danaïdes, suite aux meurtres de leur cinquante épouxfurent envoyées en Enfer et condamnées à employer leur temps à remplir un tonneau au fond percé.

Par cette allusion, Socrate veut montrer que l’homme licencieuxest puni de son inconstance ; il restera insatiable et perpétuellement insatisfait par le fait même que ses barils seront toujours à moitié vides.

Son insatisfactionprovient aussi du fait qu’il dilapide inconsidérément le fruit de son labeur et se ruine par la perte de ses denrées coûteuses.

Socrate sous entend par là que cet hommene pourra jamais être heureux : il ne pourra jamais demeurer en repos car il poursuit un plaisir qui est passager.

Il s’engage dans une fuite en avant et un cerclevicieux : il n’est pas sage car il est dans la quête continuelle du plaisir.

De cette façon, il forme le projet bizarre de rechercher le bonheur par l’agitation, bonheur qu’ilne trouvera jamais car selon Socrate, il ne réside pas dans l’affairement mais dans le repos de l’âme, état qu’il n’atteindra jamais, contrairement au tempérant.

Du faitde son attitude désordonnée et de sa perpétuelle agitation, il ne pourra jamais profiter pleinement de sa vie car il sera toujours occupé à ne rien faire d’autre queremplir ses tonneaux. Socrate arrivant à la fin de sa démonstration souhaite savoir s’il est parvenu à convaincre Calliclès.

La réponse de son interlocuteur est négative : « Tu n’y as pointréussi » (ligne 13).

Ce dernier va ainsi à présent lui exposer sa propre conception du bonheur.

En effet, pour lui, Socrate n’évoque pas le plaisir quand il fait allusionà l’homme sage et ordonné.

Il concède à son adversaire qu’une fois ses tonneaux remplis, l’homme n’a plus de peine (ligne 15) mais il précise qu’il n’a égalementplus de joie et que sa vie est alors semblable à celle d’une pierre.

Cette métaphore met en exergue le profond désaccord de Calliclès avec son interlocuteur.

En effet,la comparaison de la vie de l’homme tempérant avec une pierre laisse sous entendre qu’il est comme elle, c’est à dire qu’il ne vit pas, il n’est qu’un objet dénué desentiments, de sensations, de désirs et d’ambitions.

Pour lui, son idée du bonheur est qu’il faut « verser le plus possible » (ligne16).

Il entend par là qu’il faut remplirles tonneaux car c’est ainsi que l’homme vit : en désirant sans cesse dans la recherche perpétuelle du plaisir.

Calliclès pense également que cet état que loue Socraten’est pas le bonheur mais le malheur, il n’y a aucune satisfaction dans le repos : l’homme tempérant qui ne se laisse pas aller à tous ses désirs n’a plus aucun plaisir etne ressent plus rien.A cette objection, Socrate rétorque que « c’est l’existence d’un pluvier que [son interlocuteur] [lui] propos[e], qui mange et qui fiente en même temps, non celle d’unepierre.

» (lignes 17-18).

Par cette image, il veut dire que l’homme que décrit Calliclès se comporte comme un pluvier lorsqu’il aspire au plaisir en satisfaisant unmanque, puis réanime ce manque afin de pouvoir jouir davantage.

Enfin, Calliclès conclut sur sa propre définition du bonheur, à savoir la recherche effrénée duplaisir par la satisfaction de tous les désirs, y compris nos passions les plus intenses.

En effet, pour lui, le bonheur réside dans l’éternel renouvellement du plaisir,jusqu’à son paroxysme. Ainsi, selon Socrate, nous pouvons définir le bonheur comme un plaisir au repos qui naitrait de l’absence de désir.

Lui le conçoit comme une ataraxie c’est à dire unequiétude absolue de l’esprit.

En revanche, Calliclès pense que pour atteindre la félicité, il suffit de vivre dans la jouissance, déferlement des plaisirs, satisfactionperpétuelle de tous nos désirs.

Cependant, tous les plaisirs ne nous rendent pas forcément heureux.

Quelques uns sont bénéfiques mais d’autres sont néfastes etnuisent autant au corps qu’à l’esprit.

Par conséquent, la recherche du plaisir ne doit-elle pas être fondée sur une réflexion rationnelle quant à la nature de notre désir?Il est possible de rechercher certains plaisirs mais de manière ordonnée et réfléchie, non l’inverse.. »

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