Explication de texte : Le Rire, Bergson: « mes sens et ma conscience ne me livrent donc de la réalité qu’une simplification pratique »

« Explication de texte : Le Rire, Bergson: « mes sens et ma conscience ne me livrent donc de la réalité qu'unesimplification pratique » Le mot conscience vient du latin cum-scientia qui signifie accompagné de savoir.

Être conscient, c'est en effetpercevoir que le monde existe.

Le fait d'être conscient constitue donc pour l'homme un événement décisif quil'installe dans le monde et lui commande de prendre position.

L'homme, dans la mesure où il est conscient, n'est plussimplement dans le monde une chose parmi les choses, un vivant parmi les vivants.

Toutefois pour Bergson le voileexistant entre nous et notre propre conscience n'est pas le même pour le « commun des hommes » et « l'artiste ».L'homme n'a, de la vie, que la perception que ses sens lui en donnent et chacun l'adapte à ses besoins. L'homme pense avoir une vision réaliste de ce qui l'entoure, la réalité lui semble universel.

Cependant sa consciencedu monde dépend de son mode de vie, de ses connaissances.

Tout homme perçoit les choses à sa façon c'est pourcela que Bergson parle de voile.

La perception des émotions et de ce qui entoure l'être humain est propre a chacun.La vie impose de ne retenir que l'utile et de sélectionner ce qui peut nous permettre de répondre à nos besoins.

Levoile ou réalité floue, déforme le réel.

L'homme adapte ses actions selon la perception qu'il a du monde pour enretirer une utilité pour sa vie.

Il apparaît évident comme pour Bergson que suivant que l'on face parti du commundes hommes ou que l'on soit poète, le voile n'a pas la même « épaisseur ».

La conscience de la réalité ne serviraitelle donc qu'à permettre d'appréhender le monde extérieur pour en tirer ce qui permet à l'homme de vivre.

Devantcette « adaptation » nous sommes inégaux en effet l'artiste percevra des émotions que le commun des hommes nepourrait percevoir, Bergson utilise la fée comme image, faisant appel à l'irréel comme pour concrétiser quelque chosed'inexplicable.

« Vivre consiste à agir » : on voit donc que l'homme est dirigé par l'instinct de survie.

C'est donc pourcela qu'il ne laisse arriver à sa conscience que le nécessaire pour avancer.De même nous n'avons qu'une connaissance imparfaite de nous même. Nos sens nous semblent vrais.

La conscience de la vue, du toucher semble universelle et pourtant chacun la ressentselon sa sensibilité ou son besoin.

L'homme se sert de ses sens suivant l'utilité qu'il en retire, le non-voyant auradonc une perception auditive plus développée que le voyant.

Les sens sont donc utiles à la perception de la viemais à la perception individuelle propre à chacun.

Ils nous permettent d'appréhender la vie en gommant au maximumles difficultés : « mes sens et ma conscience ne me livrent donc de la réalité qu'une simplification pratique ».

C'estpour cela que l'homme fait le tri de ce qui l'intéresse, « les différences inutiles à l'homme sont effacées, lesressemblances utiles à l'homme sont accentuées ».

Il ne prend en compte que les aspects qui le sert ou le dessertmais nie l'existence de ce qui ne lui sera d'aucune utilité.

Cependant la conscience ne ressent pas ce que les senspeuvent nous faire ressentir mais ce dont elle a besoin pour « éclairer [la] conduite ».

L'homme pense agir de façonconsciente mais en faite ses actions sont déterminées par le ressenti qu'il a de lui-même et la capacité à adapter savie à ses besoins.

Un homme dans le coma est dit inconscient, car ses sens ne sont plus actifs.

La conscience nepeut exister qu'à travers les sens, « ce que je vois et ce que j'entends du monde extérieur, c'est simplement ce quemes sens en extraient pour éclairer ma conduite ». Toutes les choses inutiles à la survie de l'homme sont obscurcies par le voile existant entre la réalité et laconscience.

L'auteur nous propose une théorie selon laquelle la vision du monde n'est que reflet de notre perceptionorientée par notre désir de survie.

L'allégorie de la caverne selon Platon montre que les hommes enchaînés dans lacaverne, ne voyant des choses que leurs reflets pensaient que celui-ci était la réalité.. »