explication de texte La Bruyère "de la cour"

« Explication n°13 Jean De la Bruyère est un moraliste important du 17ème siècle qui a observé ses contemporains afin d’en tirer des portraits souvent critiques, ce qui fait de lui un témoin important de la société de son temps.

Les Caractères publiés en 1688, s’inspirent des caractères du philosophe grec Théophraste ce qui rattache L B au mouvement du classicisme (les auteurs s’inspirent des textes anciens).

L B centre son œuvre sur l’idéal de l’honnête homme (homme tempéré et vertueux). L’extrait étudié appartient au chapitre « de la cour » dans lequel LB présente la cour de Louis 14 comme une société superficielle soumise au culte de l’apparence.

Cet extrait décrit l’ascension puis la chute d’un personnage ainsi que la réaction des courtisans qui vont manquer d’humanisme, d’honnêteté et de réflexion. Problématique : Nous verrons comment LB, à travers la description de la cour, dénonce-t-il l’hypocrisie et l’aliénation de ses contemporains ? Je vais maintenant procéder à la lecture de l’extrait … L’analyse du texte s’organise en 3 mouvements : - Un 1er mouvement → ligne 8 dans lequel on assiste à une pluie de louanges à la suite de la promotion d’un noble. - Puis un 2ème mouvement → ligne 13 où l’individu promu est gêné et honteux. - Et enfin un dernier mouvement dans lequel la déchéance du noble s’accompagne d’un vent de critiques. Mouvement 1 : Une pluie de louanges fait suite à la promotion d’un noble.  -« vient-on de placer quelqu’un dans un nouveau poste , » : verbe au présent de vérité générale : on assiste à la promotion d’un noble qui est un évènement banal à la cour. C’est le déclencheur des réactions disproportionnées des courtisans.  -« vient-on », « c’est » : structure binaire avec cause et conséquence : les évènements se sont succédés de façon soudaine et brutale.  Les réactions sont excessives : -« louanges en sa faveur » : c’est la surenchère d’éloges et le zèle des courtisans -« qui inonde ….appartement » : métaphore filée de la crue : les éloges ne s’arrêtent plus, tout le monde est submergé par le flot ininterrompu des paroles. -« on en a au-dessus des yeux, on n’y tient pas » : hyperbole : tout le monde se noie dans les paroles et les flatteries, on ne peut pas résister. -« tous se laissent entrainer … point » : tout le monde est obligé de suivre et de se conformer à l’opinion commune, de laisser de côté son propre jugement.  LB montre que tous les courtisans font opinion commune : -« il n’y a pas 2 voix différentes », « tous » : absence de jugement personnel -« ce qu’ils en pensent ou ce qu’ils n’en pensent pas » : mise en opposition de 2 subordonnées complétives : les courtisans s’adaptent en fonction de leur intérêt donc manque d’honnêteté. -« louer souvent ce qu’ils ne connaissent point » : LB confirme le manque d’honnêteté des courtisans, il est ironique et l’adverbe souvent montre que c’est une attitude fréquente (banale) des courtisans. LB rend compte du mouvement unanime et impulsif de la cour lors de la promotion d’un noble.

Il critique le comportement.... »