explication de texte Hobbes
Publié le 19/11/2024
Extrait du document
«
EXPLICATION
PHILOSOPHIE
D'UN
TEXTE
DE
HOBBES
&
ABR ÉGÉ
DE
SA
« La plupart de ceux qui ont écrit touchant les républiques,
supposent ou demandent, comme une chose qui ne leur doit pas
être refusée, que l’homme est un animal politique […] né avec une
certaine disposition naturelle à la société.
Sur ce fondement-là ils
bâtissent la doctrine civile ; de sorte que pour la conservation de la
paix, et pour la conduite de tout le genre humain, il ne faut plus rien
sinon que les hommes s’accordent et conviennent de l’observation
de certains pactes et conditions, auxquelles alors ils donnent le titre
de lois.
Cet axiome, quoique reçu¹ si communément, ne laisse pas²
d’être faux, et l’erreur vient d’une trop légère contemplation de la
nature humaine.
Car si l’on considère de plus près les causes pour
lesquelles les hommes s’assemblent, et se plaisent à une mutuelle
société, il apparaîtra bientôt que cela n’arrive que par accident et
non pas par une disposition nécessaire de la nature.
En effet, si les
hommes s’entr’aiment naturellement, c’est-à-dire, en tant
qu’hommes, il n’y a aucune raison pourquoi chacun n’aimerait pas le
premier venu, comme étant autant homme qu’un autre ; de ce côtélà, il n’y aurait aucune occasion d’user de choix et de préférence.
Je
ne sais aussi pourquoi on converserait plus volontiers avec ceux en
la société desquels on reçoit de l’honneur ou de l’utilité, qu’avec
ceux qui la rendent à quelque autre.
Il en faut donc venir là, que
nous ne cherchons pas de compagnons par quelque instinct de la
nature ; mais bien l’honneur et l’utilité qu’ils nous apportent ; nous
ne désirons des personnes avec qui nous conversions, qu’à cause de
ces deux avantages qui nous en reviennent.
»
H
obbes, Le Citoyen (1642)
1.
Accepté, tenu pour vrai selon les usages, la coutume.
2.
Ne manque pas.
La connaissance de la doctrine de l’auteur* n’est pas requise.
Il faut
et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension
précise du texte, du problème dont il est question.
EXPLICATION DU TEXTE
I.
DÉGAGER LA PROBLÉMATIQUE
Dans ce texte, Hobbes envisage la question de la sociabilité de
l’homme.
L’homme est-il, comme l’affirme Aristote, un « animal
politique » ?
Si l’on peut faire le constat de la sociabilité des hommes, en
revanche l’origine de cette sociabilité est discutable.
L’homme est-il
poussé à s’unir aux autres par sa nature ? Mais qu’est-ce qui, dans
sa nature, l’inclinerait vers les autres ? On pourrait supposer que
l’homme est d’un naturel aimant mais, au fond, comment le
démontrer, ou qu’une part de lui ne peut se développer que dans la
vie sociale ?
La question porte finalement sur la définition de l’essence de
l’homme : est-il un être qui ne peut se développer que par la
sociabilité, et ne peut-on trouver une autre cause à sa sociabilité ?
II REPÉRER LA STRUCTURE ARGUMENTATIVE
Dans un premier temps, Hobbes énonce la thèse (← Aristote) qu’il
va critiquer tout au long du texte, en identifiant le présupposé de
cette thèse : les hommes seraient naturellement sociables, et
amenés à mettre au point des lois régulant simplement leurs
rapports.
Dans un second temps, Hobbes remet en cause ce présupposé
portant sur la nature humaine en s’appuyant sur la distinction entre
« par accident » et « par nature ».
Si les hommes sont sociables, ditil, ce n’est pas en vertu de leur essence.
Hobbes développe alors deux arguments.
Le premier remet en cause
le présupposé selon lequel l’homme aime naturellement les autres :
mais alors demande Hobbes, pourquoi n’aimons-nous pas tous les
autres ? Il répond en affirmant que si nous choisissons certains
hommes (nos amis, par exemple) plutôt que d’autres, c’est en vertu
d’un principe de sélection.
Hobbes tire alors la conséquence de son raisonnement : si nous
sommes sociables, ce n’est pas par nature mais par intérêt.
III.
POUR ÉVITER
EXPRESSIONS
LES
ERREURS
ÉCLAIRER
LES
MOTS
&
Pour expliquer ce texte, vous devrez d’abord relever les distinctions
qui le structurent : par accident / par une disposition nécessaire de
la nature ; s’entr’aimaient naturellement / n’aimerait pas le premier
venu ; ceux en la société desquels on reçoit de l’honneur et de
l’utilité / ceux qui la rendent à quelque autre ; par quelque instinct
de la nature / pour l’honneur et l’utilité qu’ils nous apportent.
IV.
CORRIGÉ
Les titres en couleurs servent à guider la lecture et ne doivent en
aucun cas figurer sur la copie.
INTRODUCTION
Qu’est-ce qui nous pousse à vivre en société ? Si l’on peut faire le
constat de la sociabilité des hommes, en revanche l’origine de cette
sociabilité est discutable.
L’homme est-il, comme l’affirme Aristote,
un « animal politique » ?
C’est précisément la question qu’examine Hobbes dans ce texte.
L’homme est-il poussé à s’unir aux autres par sa nature ? Mais
qu’est-ce qui, dans sa nature, l’inclinerait vers les autres ? On
pourrait supposer que l’homme est d’un naturel aimant, mais au
fond, comment le démontrer, ou qu’une part de lui ne peut se
développer que dans la vie sociale ? La question porte finalement sur
la définition de l’essence de l’homme : est-il un être qui ne peut se
développer que par la sociabilité, et ne peut-on trouver une autre
cause à sa sociabilité ?
Dans un premier temps, Hobbes énonce la thèse qu’il va critiquer
tout au long du texte, en identifiant le présupposé de cette thèse :
les hommes seraient naturellement sociables, et amenés à mettre
au point des lois régulant simplement leurs rapports.
Dans un second temps, Hobbes remet en cause ce présupposé
portant sur la nature humaine.
Si les hommes sont sociables, dit-il,
ce n’est pas en vertu de leur essence.
Hobbes développe alors deux
arguments.
Le premier remet en cause le présupposé selon lequel
l’homme aime naturellement les autres.
En réalité, si nous
choisissons certains hommes (nos amis, par exemple) plutôt que
d’autres, c’est en vertu d’un principe de sélection.
Hobbes tire alors
la conséquence de son raisonnement : si nous sommes sociables, ce
n’est pas par nature mais par intérêt.
DÉVELOPPEMENT
1.
EXPOSITION DE LA THÈSE (ARISTOTE) SELON LAQUELLE
L’HOMME SERAIT PAR NATURE UN ANIMAL POLITIQUE
A.
La sociabilité de l’homme serait inscrite dans sa nature
Dans un premier temps, Hobbes expose ce qu’il identifie comme
le présupposé propre à toute une partie des philosophies politiques :
l’homme serait un « animal politique ».
Il fait ici référence à
l’expression par laquelle Aristote entend définir la nature humaine.
La sociabilité de l’homme serait naturelle, ce qui le conduirait à
vouloir vivre en société par une disposition le faisant aspirer, à la
différence d’animaux rivés par nature à leur intérêt personnel, à un
« bien commun », pour reprendre l’expression d’Aristote.
B.
La
société
civile
ne
ferait
que
répondre
à la destination naturelle de l’homme
C’est sur ce présupposé, ce « fondement », dit Hobbes, qu’un
ensemble de philosophies politiques se construisent.
Selon ces
théories, les lois, qui structurent la vie sociale, seraient des « pactes
et des conditions » permettant aux hommes de réaliser cette
disposition naturelle, en régulant leurs rapports.
« Il ne faut plus
rien », souligne-t-il, dans une telle représentation, que des lois pour
établir « la conservation de la paix » : les lois ne seraient en somme
que le moyen d’aider les hommes à réaliser leur aspiration naturelle
au bien commun ou à l’intérêt général.
2.
L’HOMME N’EST PAS UN ANIMAL POLITIQUE
A.
Le présupposé selon lequel l’homme est un animal politique est
faux
Hobbes développe sa critique et examine, à ce moment du texte, le
présupposé commun à cet ensemble de théories.
Ce présupposé,
qu’il qualifie d’« axiome », terme mathématique désignant un
principe indémontrable tenu pour vrai et sur lequel se construit une
théorie, est « faux ».
Dire que l’homme est un « animal politique »,
c’est donner pour axiome ce qui n’est qu’un présupposé dont il est
possible d’établir la fausseté.
Mais pour quelles raisons ne peut-on
pas dire que l’homme est un « animal politique » ? Et d’où viendrait
cette erreur ?
B.
La sociabilité de l’homme n’est pas inscrite dans sa nature
mais résulte d’un « accident »
Cette erreur, dit Hobbes, vient d’une « trop légère contemplation de
la nature humaine ».
Autrement dit, affirmer que l’homme est un
animal politique, c’est faire abstraction de la réalité des rapports
humains.
À un présupposé portant sur la définition de la nature
humaine, il oppose alors l’observation factuelle des rapports
humains.
Si, d’après Hobbes, « l’on considère de plus près » ces
rapports, il apparaît que les hommes s’attirent mutuellement « par
accident » et non « par une disposition nécessaire de la nature ».
Mais que faut-il entendre par là ?
3.
CE N’EST PAS NOTRE NATURE
NOUS POUSSE À VIVRE EN SOCIÉTÉ
MAIS
L’INTÉRÊT
QUI
A.
Car nous n’aimons pas toutes les autres personnes
C’est alors qu’intervient le dernier moment du texte, dans lequel
Hobbes expose son argument : la preuve que les hommes ne sont....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- exemple d'explication de texte en philosophie: Hobbes, Léviathan: le repos de l'âme
- EXPLICATION D’UN EXTRAIT DU TEXTE DE THOMAS HOBBES SUR L’EGALITE
- Explication de texte philosophique extrait tiré de La psychanalyse du feu, Bachelard
- Explication de texte : Locke, Second Traité du Gouvernement civil
- Explication de texte de Esthétique de Hegel