Explication de texte: extrait au début du chapitre XVIII, Thérèse Raquin, Emile Zola
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
--- Informations sur l'utilisateur ---
Nom : Lisa Poretti
E-mail : [email protected]
Id user : 115636
Pour visualiser son profil suivez ce lien : http://www.devoir-de-philosophie.com/compte/Sissa Banana.html
--- Informations sur le document transmis ---
Titre : Zola: Thérèse Raquin.
Explication de texte du début du chapitre XVIII
Catégorie: Littérature
Envoyé par téléchargement
--- Contenu du document: ---
Explication de texte: extrait au début du chapitre XVIII, Thérèse Raquin, Emile Zola
L'extrait que je vais analyser signe le commencement d'une partie très importante du roman : le remords des deux meurtriers.
En effet Thérèse et Laurentcroyaient qu'ils auraient été libres de s'aimer et de s'épouser, après avoir tué C amille, le mari de Thérèse, qui était le seul obstacle à leur amour passionné.Pendent les mois tout de suite après le meurtre les deux amants avaient évité de se rencontrer, de crainte que quelqu'un ne découvrît leur liaison.
En toutcas ils se sentaient de plus en plus tranquilles et ils espéraient retrouver de nouveau leur bonheur, en se mariant.Quinze mois après l'homicide, Laurent demande à Thérèse de passer la nuit avec elle, cependant celle-ci se refuse, sous le prétexte de vouloir d'abord semarier avec lui.
Laurent vit une nuit, tourmentée de cauchemars et de visions, décrite dans le chapitre XVII, lequel précède directement le passage, qui estl'objet de mon explication.J'ai l'intention de subdiviser ce passage en trois parties, afin de faciliter mon analyse.
La première partie occupe les deux paragraphes initiaux du chapitreXVIII, et on y raconte la « nuit de fièvre » de Thérèse, très semblable à celle de Laurent.
Puis, la deuxième partie comprend le troisième paragraphe, et elleexplique la terrible « parenté de sang », qui s'est instaurée entre les deux amants.
Enfin, la troisième partie, qui englobe le quatrième paragraphe, révèle queles deux meurtriers sont désormais « à jamais attachés l'un à l'autre ».De la première partie de mon découpage, la caractéristique, qui m'a le plus frappé est la présence de mots liés au feu (« fièvre », « brûlante », « cuire »).Pour exprimer l'amour de Thérèse envers Laurent, dans le chapitre VII, Zola avait écrit que « sur son visage, couraient des lumières ardents » et qu'elleavait son « sang qui brûlait ».
Il me semble aussi intéressant de noter que l'auteur reprend presque la même image, au niveau sémantique : « des flammess'échappaient de sa chair » dans le chapitre VII (page 791) et « la chair s'était mise à lui cuire » dans le chapitre XVIII.
Toutefois cette chaleurépouvantable, dans l'extrait, n'est sûrement plus une métaphore pour décrire la passion amoureuse de Thérèse.
En effet, les sentiments de celle-ci ontbeaucoup changé après le meurtre ; l'ardeur, qu'elle éprouvait en premier lieu, était le symbole positif de sa passion amoureuse et de son désir, tandis quedeuxièmement cette ardeur devient négative.
Ce second feu brûlant, à mon avis, pourrait représenter la peur ou, surtout, le remords.
C e dernier est causé,entre autres, par l'apparition continuelle de Camille, qui semble être évoqué par la mauvaise conscience des deux amants (« visitée par le spectre deCamille », « avait vu se dresser le noyé »).
La deuxième partie décrit le lien, qui est devenu une « parenté de sang » entre les deux amants.
C ela s'explique grâce à la « théorie des humeurs »d'Hippocrate, qui a été l'une des bases de la médecine antique.
Selon cette théorie - qui a eu une grande influence sur les lettres et sur les arts, et que Zolareprend partiellement dans Thérèse Raquin - le corps de l'être humain est formé par quatre humeurs : le sang, le flegme, la bile jaune et l'atrabile.
Cescomposants, selon leur prédominance, déterminent les quatre tempéraments fondamentaux : le tempérament sanguin, où prédomine le sang, le tempéramentflegmatique, où triomphe le flegme, le tempérament colérique, où prévaut la bile jaune, et le tempérament nerveux, où règne l'atrabile.
Thérèse est décrite,au cours du roman, de façon que le lecteur s'aperçoive qu'elle est de tempérament nerveux (par exemple : « en riant d'un rire nerveux » (chapitre II, page561), « ses instincts de femme nerveuse » (chapitre VII, page 791).
Laurent, en revanche, au début de l'histoire était « d'une beauté sanguine » (chapitreV, page 691), mais après le meurtre son tempérament devient de plus en plus nerveux, comme celui de Thérèse [« Laurent quitta le passage, l'esprit tendu,la chaire inquiète » (chapitre XVII, page 1411), « Roidi, irrité, il resta là, le cou rongé, les dents claquants de peur » (chapitre XVII, page 1441), « Laurents'habilla lentement, avec une irritation sourde » (chapitre XVII, page 1471)].
C'est pourquoi les deux meurtriers se retrouvent désormais à jamais liés l'unà l'autre.
On peut trouver beaucoup d'expression, qui soulignent, à l'intérieur de l'extrait, cette « parenté de sang » (par exemple « Il y avait eu, [...] chezcette femme et chez cet homme, une sorte de détraquement nerveux », « Ils frissonnaient des mêmes frissons », « fraternité poignante », « mêmesangoisses »).
Le narrateur du roman, qui est absent mais impliqué, révèle que « cette pénétration mutuelle » est un fait psychologique et physiologique.La troisième partie de l'extrait rend le lien entre Thérèse et Laurent encore plus fort, en utilisant une métaphore : la captivité (« la chaîne rivée à leursmembres », « ces deux forçats »).
Au lieu de pouvoir être libres, les deux meurtriers sont condamnés à subir des peines atroces.
Ils sont trop tourmentés deleurs remords pour réussir de nouveau à s'aimer.
Selon moi, la métaphore de la captivité pourrait ressembler à une sorte de « loi du talion », qui prévoit pourle coupable un châtiment identique à l'offense commise.
En effet ils étaient tombés amoureux, l'un de l'autre, lorsque la situation conjugale de Thérèsel'empêchait.
Leur passion sinistre les avait poussés jusqu'au meurtre du mari de Thérèse, mais cette solution, ensuite, s'est révélée malheureuse.
Lepassage explique très bien qu'ils pourraient être plus contents, sans se voire ; cependant leur destin les a unis et les rend prisonniers l'un de l'autre.
À mon avis, l'extrait que j'ai analysé signe des changements profonds entre la relation des deux amants.
En premier lieu, l'ardeur, qu'ils éprouvent, nereprésente plus une passion brûlante, mais elle est devenue le symbole de leur terrible remords.
Ensuite, la transformation du tempérament de Laurent lieles deux meurtriers dans une « fraternité poignante ».
Et finalement leur liaison est comparée à une « chaîne rivée à leurs membres », qui les attacheradésormais l'un à l'autre jusqu'à la mort.En définitive je pense que cet extrait est le début d'une longue souffrance, qui conduira enfin Thérèse et Laurent à se haïr, au point de vouloir se tuer l'unl'autre..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- A partir du corpus de texte comprenant ( un extrait de : La princesse de Clèves de Madame de La Fayette, Le Rouge et le Noir de Stendhal , Thèrèse Raquin d'Emile Zola , Une Vie de Guy de Maupassant , Un amour de Swann de Marcel Proust et L'accroche -coeur d'Emma Jane Spenser ( Harlequin)) , vous tenterez de répondre à la question : A quelle conditions un roman s'articulant autour d'une histoire d'amour est-il intéressant selon vous?
- explication de texte: John Locke a écrit en 1690 un essai philosophique concernant l’entendement humain, nous allons analyser un extrait du livre II, chapitre 27, paragraphe 26
- Dans son roman, les Faux-Monnayeurs, Gide prête à son personnage de romancier, Edouard la réflexion suivante : « Il se dit que les romanciers par la description trop exacte de leurs personnages, gênent plutôt l'imagination qu'ils ne la servent et qu'ils devraient laisser chaque lecteur se représenter chacun de ceux-ci comme il lui plaît ». Partagez-vous ce jugement ? Vous expliquerez et discuterez le point de vue énoncé par André Gide en vous appuyant sur vos lectures personnelles et l
- Zola, Thérèse Raquin, Chapitre IV: Thérèse jouait avec une indifférence qui irritait Camille
- Emile Zola affirmait que la description est une nécessité de savant et non un exercice de peintre. En vous référant aux romans que vous connaissez et ce que vous savez du naturalisme vous disserterez sur cette conception. [L'Assommoir, L'Oeuvre, Thérèse Raquin et la nouvelle Un mariage d'amour].