Explication de texte bac de français : La cloche fêlée, Les Fleurs du Mal, Baudelaire
Publié le 23/05/2024
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«
Etude de texte n°8 : « La Cloche fêlée », Baudelaire
LA CLOCHE FÊLÉE
1
Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,
D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s’élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume.
5
Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente !
Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
10
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,
Il arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts,
14
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts !
Introduction :
Les Fleurs du Mal sont le recueil le plus célèbre de Charles Baudelaire, poète
majeur de la littérature française qui se situe au carrefour du romantisme et du
symbolisme.
L’univers de Baudelaire est marqué par la tension entre le Spleen, qui exprime
l’angoisse et le mal-être du poète, et l’Idéal qu’il cherche à atteindre.
« La cloche fêlée » est un sonnet en alexandrins qui se situe dans la section
« Spleen et Idéal » et témoigne de cette tension permanente qui tiraille le poète.
Ce sonnet fait la transition entre la douceur mélancolique de certains poèmes,
et l’horreur croissante du spleen qui envahit le poète.
Problématique :
Comment ce sonnet fait-il l’éloge d’une cloche pour mieux souligner le spleen
du poète ?
Plan :
Nous pouvons distinguer quatre étapes dans ce sonnet correspondant aux quatre
strophes.
Baudelaire exprime au premier quatrain des souvenirs heureux (I).
Dans le
second quatrain, il fait l’éloge d’une cloche personnifiée (II).
Puis, il s’assimile
à une cloche fêlée dans le premier tercet (III), et à un blessé agonisant dans le
second (IV)
Conclusion :
Le sonnet « La cloche fêlée » rend compte de la tension entre le spleen, et
l’idéal qui tiraille le poète.
A la personnification de la cloche s’oppose la réification du poète accablé par le
spleen, jusqu’en mourir.
Ce sonnet restitue bien le sentiment d’invincible impuissance qui accable le
poète et que l’on retrouve également dans le poème « Spleen » (« Quand le ciel
bas et lourd… »).
Mouvement 1 : Un moment de plaisir
(Vers 1 à 4)
-adjectifs antithétiques -) ambiguïté au cœur du poème
-CCT -) obscurité et froid du poème, puis réchauffée par le contraste
réconfortant
-assonance en « i » et allitération « f » et en « p » -) chaleureux crépitement des
flammes
-cadre agréable -) musique résonne jusque chez le poète, mais expérience
synesthésique puisque le son des carillons lui permette « d’écouter » des
« souvenirs »
-personnification + adverbe -) atmosphère douce et sacrée
-présent de l’indicatif + verbe à l’infinitif -) impression d’un moment hors du
temps bercent le poète dans une éternelle mélancolie
-phrase -) le quatrain est constitué d’une seule phrase agréable stabilité
Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,
D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s’élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume.
Mouvement 2 : L’éloge de la cloche énergique
(Vers 5 à 8)
-personnification -) éloge de la cloche
-rejet -) balancement musical de la cloche
-v.6 -) le poète salue l’énergie de....
»
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