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Explication de texte Alexis de Tocqueville

Publié le 03/03/2025

Extrait du document

« Philosophie Le régime démocratique garantit la liberté, or cette liberté n’est jamais totalement assurée. En effet, à mesure que le peuple devient de plus en plus individualiste et centré sur ses intérêts personnels, son indifférence et sa passivité face aux affaires publiques permettent au pouvoir d’agir à sa guise, sans réelle opposition. Dès lors, nous nous trouvons devant un problème qui énonce qu’en tant que régime de liberté la démocratie peut se changer en despotisme. Ne nous faudrait-il pas, alors, pour résoudre ce problème savoir comment la démocratie peut dégénérer en despotisme nouveau. Après avoir examiné l'individualisme au sein de la société politique avec Tocqueville, nous analyserons ensuite l'action de l'État sur les citoyens, avant de conclure par l'étude du despotisme en démocratie. Dans ce texte Tocqueville part d’une hypothèse.

En effet il déclare qu’ : il veut imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde.

L’utilisation du conditionnel, associée à l’expression « traits nouveaux », suggère que ce despotisme n’existe pas encore dans la société de son époque.

Il décrit ensuite les caractéristiques de la démocratie, notamment l’égalité et la similarité des individus avec les expressions « hommes semblables et égaux ».

Toutefois il insiste sur le fait qu'ils sont « semblables » mais surtout « égaux » en droits et en biens sans distinction, puis en écrivant ceci « foule innombrables d’hommes semblables », Tocqueville désindividualise les citoyens.

Cependant cette égalité matérielle, notamment en biens, n’est pas acceptée par les individus, ce qui amorce le processus d’individualisation.

Après cela, l’auteur utilise l’expression « tournent sans repos sur eux-mêmes » dans le but de montrer que les citoyens ne s’ouvrent plus sur une généralité et qu’ils ont le regard borné.

Cela mène donc à un rétrécissement de leur horizon, par le fait que les citoyens s’instaurent un rempart qui les limitent à leur famille et leurs amis.

Ainsi, les citoyens se détournent des autres et laissent un pouvoir central agir à leur insu.

Le fait qu' en se bornant le regard, ils cherchent « de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme » illustre cette logique d'autosuffisance et de consommation, signe d'un individualisme croissant et de la perte de solidarité.

Cet individualisme, qui entraîne un rétrécissement du point de vue, peut être comparé au roman de Balzac Peau de chagrin, où une peau exauce tous les vœux, mais se rétrécit à chaque souhait formulé.Tocqueville continue en détaillant cette tendance à l’isolement avec l’expression « chacun d’eux», soulignant que les individus « retiré à l’écart », exprimant une ablation à la collectivité et rappelant qu’ils « tournent sans repos sur euxmêmes ».

Un individu par rapport au reste de la société devient alors «étranger » à la chose publique mais aussi «à la destinée de tous les autres » ce qui par conséquent l’individualise une fois de plus.

D’autre part il limite sa vision de l’humanité à « ses enfants et ses amis », réduisant ainsi sa notion d’espèce humaine à un cercle très restreint soit le cercles familial, qui représente pour lui « toute l’espèce humaine ».

En opposant sa famille au reste « de ses concitoyens », il montre qu’il est physiquement proches des autres citoyens ( qui un terme un peu superficiel car il ne les connaît pas bien) :« à côté d’eux », « il les touche », mais qu’ils ne partagent aucune proximité réelle, « ne les voient pas » et « ne les sentent point ».

Ici Tocqueville joue l’association antithétique des sens et de la défaillance de ceux-ci comme dans l’expression « il les touche mais ne les sent point » afin de mettre en lumière cette absence de proximité.

Tout cela traduit donc un manque d’échange de sentiments et d’empathie.Cette atomisation sociale, puisque les citoyens sont dispersés comme des atomes, conduit à une société composée uniquement de familles nucléaires, où les liens sociaux se dissolvent progressivement, laissant l’individu vivre « en lui-même et pour lui seul ».

Cette isolation ne touche plus seulement l’individu, mais aussi ses proches, comme le suggère l'incertitude exprimée par Tocqueville :« S’il lui reste encore une famille ».

Cependant, l'incertitude évoquée précédemment laisse place à une certitude déjà existante : « on peut dire qu’il n’a déjà plus de patrie » qui révèle la perte de tout sentiment patriotique et d’amour de sa nation, soulignant que l’individualisme a conduit à une rupture des liens sociaux et à l’érosion du lien national. Après avoir mis en évidence la manière dont le peuple se comporte économiquement, socialement, politiquement… Il examine l’emprise du pouvoir sur le peuple. Tocqueville commence immédiatement par instaurer un rapport de puissance déséquilibré avec l’expression « Au-dessus de ceux-là », mettant ainsi en lumière l’asymétrie entre les individus et le pouvoir qu'il décrit comme étant « immense et tutélaire ».

L’adjectif «immense » souligne la disproportion entre la sphère d’action des citoyens, limitée à leur famille et leurs amis, et la puissance qui domine tout.

Ce pouvoir est également présenté de manière anonyme avec l’utilisation du déterminant indéfini « un », accentuant son omniprésence et sa capacité à intervenir partout sans être réellement identifié.

Nous pouvons donc utiliser l’analogie du parapluie: « le pouvoir immense et tutélaire » protège les citoyens, tout en les surplombant.

Selon Tocqueville, ce pouvoir veille à la sécurité des individus, mais au prix de leur liberté, comme le rappelle sa citation : « Un peuple qui est prêt à sacrifier sa liberté pour sa sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre » (De la démocratie en Amérique).

Ensuite, une forme de paternalisme émerge à travers l'expression « assurer leur jouissance », ce qui implique que, par conséquent, ce pouvoir choisit comment les citoyens doivent prendre du plaisir .

Ce pouvoir agit donc en tant que figure paternelle en infantilisant et déresponsabilisant les individus.

Toutefois, ce pouvoir semble protecteur, visant le bonheur des gens et agissant comme un « père ».

Cependant il représente également une forme d’intrusion chez les gens, qui eux, ne s’en rendent pas comptent, il souhaite ainsi « veiller sur leur sort », ce qui indique que ce pouvoir est soucieux.

Cette intrusion est invisible pour ces derniers, qui ne se rendent pas compte qu’ils sont sous surveillance constante puisqu’une surveillance discrète est plus précise.

Ce pouvoir est décrit avec une énumération d’adjectifs qualificatifs : il est « absolu », une caractéristique du despotisme, fort mais pas nécessairement autoritaire ; il est « détaillé », prenant en compte toutes les existences et surveillant les individus à tous les étages ; il est «régulier», s’exerçant selon des lois pour ne pas en abuser ; il est « prévoyant », anticipant les besoins de la société, qu’il s’agisse de l’économie (emplois) ou de la défense (service militaire) ; et il est « doux »,.... »

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