Exemples - commentaire Ronsard "le soir qu'amour vous fit en la salle descendre"
Publié le 30/11/2023
Extrait du document
«
Exemples d’introduction :
Les poètes de la Pléiade, tels que Ronsard ou Du Bellay sont connus pour leurs sonnets
qui s’inspirent de l’Antiquité afin de donner ses lettres de noblesse au genre de la poésie.
C’est dans
ce contexte que Ronsard publie son recueil « Sonnets pour Hélène » en 1578 dans lequel on
retrouve le poème : « Un soir qu’Amour vous fit en la salle descendre ».
Ce poème célèbre la beauté
d’Hélène suite à la demande de Catherine de Médicis qui souhaitait qu’elle comprenne qu’elle
pouvait encore inspirer l’amour.
C’est pourquoi le poème retrace un coup de foudre lors d’une
soirée de bal.
Mais alors, comment Ronsard évoque-t-il l’amour tout en s’inscrivant dans les codes de la Pléiade ?
Dans un premier temps nous nous intéresserons au thème du coup de foudre, des vers 1 à 4, puis, en
second lieu, nous analyserons l’image de la femme sublime et de sa danse, des vers 5 à 11.
Finalement, nous étudierons en quoi Hélène représente une femme hors-norme, divine, des vers 12
à 14.
Pierre de Ronsard est un poète de la Renaissance considéré comme un des plus
important du XVIème siècle.
On considère ses poèmes comme ayant permis de perfectionner la
langue française en s’inscrivant dans le mouvement de La Pléiade, groupe d’auteurs attaché à
rendre hommage aux auteurs antiques à travers la beauté de leurs textes.
C’est en s’inscrivant dans
ces nouvelles préoccupations que Ronsard rédige son recueil : « Sonnets pour Hélène ».
Parmi les
poèmes qui le composent, on trouve par exemple « Un soir qu’Amour vous fit en la salle
descendre » qui, comme son nom le laisse deviner, célèbre l’instant où l’amour naît, autrement dit
le coup de foudre.
Il nous est ainsi possible de nous demander comment Ronsard met en scène le coup de foudre dans
son sonnet.
Pour cela, nous allons en premier lieu voir comment Ronsard exprime son amour lors d’une scène
traditionnelle de coup de foudre au bal, des vers 1 à 4, puis nous verrons comment il vante les
qualités de sa bien-aimée lors de sa danse, des vers 5 à 11.
Enfin, on abordera l’annonce de la volta
qui divinise la femme aimée.
Exemples de développement :
Ronsard décrit tout d’abord le moment où il a rencontré Hélène pour la première fois.
Afin de souligner l’impact de cette rencontre, il utilise l’image du coup de foudre.
C’est pourquoi le
texte s’ouvre immédiatement sur une allégorie au vers 1 : « Amour vous fit descendre ».
Il évoque
en effet Cupidon, un mythe antique, en personnifiant le mot « Amour » avec une majuscule et en le
rendant sujet du vers.
La référence à Cupidon rend l’amour entre les deux personnages évident,
comme une sorte de destinée qui s’accomplit, on a presque l’impression que c’est Cupidon qui
descend dans la salle à la place de la jeune femme, rendant ainsi la soirée spéciale.
Cela est
également renforcé par la tournure passive « vous fit descendre » qui montre que le poète comme la
femme ne sont pas maîtres des événements.
De plus, le topos littéraire se poursuit ensuite sur le vers 2, celui de la scène de bal, thème récurrent
de la littérature qui implique souvent une rencontre amoureuse.
Il n’est donc pas étonnant de
retrouve un vocabulaire mélioratif voire hyperbolique : « danse d’artifice » ; « un beau ballet » qui
met en valeur la femme aimée notamment par l’usage de la métonymie.
On comprend en effet que
le ballet n’est rendu beau que par la présence de cette dame.
L’idée que le poète est bouleversé par son amour naissant pour Hélène est également soutenue par
l’apparition du champ lexical de la lumière, au vers 3.
En effet, la métaphore hyperbolique
« ramenèrent le jour » indique que ses yeux sont si beaux qu’ils illuminent toute la pièce.
Hélène est
donc, par sa beauté, devenue la source de lumière du poète à cet instant.
Cette lumière est mise en
opposition, par une antithèse, à la « nuit » (v.3) dans laquelle le poète vivait jusqu’à présent.
On
peut supposer que cette admiration naissante pousse le poète au respect et au vouvoiement de sa
dame, comme le montre l’utilisation du pronom « vos », héritage du respect courtois manifesté par
les poètes du Moyen-âge.
Enfin, le vers 4, dans une métaphore filée, témoigne lui aussi du coup de foudre, associant le regard
d’Hélène à des éclairs.
Ce choix rapproche la dame d’une divinité, car ses yeux ont une capacité qui
relève du surnaturel par leur beauté.
On peut ainsi constater l’évolution qui a déjà eu lieu dans cette
première strophe dans la mesure où le « beau ballet » a fait place aux beautés physiques de la
femme dont on vante le regard divin.
On ressent toute l’intensité du coup de foudre qui vient
changer le cours de la vie d’un individu.
Ainsi, nous avons pu voir dans quelle mesure la scène de bal, topos littéraire de la rencontre, a
permis la mise en scène du sentiment amoureux et de l’avènement du coup de foudre.
Une fois ce
premier regard échangé, le poète confirme ce sentiment dans un deuxième mouvement où il
s’intéresse exclusivement à la danse de la femme aimée.
(transition, je ne l’attendais pas dans vos
copies mais je l’ajoute ici pour que vous sachiez qu’elle doit apparaître entre les différentes parties)
La deuxième partie du poème est un hommage à la dame dans lequel le poète met en
valeur ses qualités hors du commun, celles-ci visibles grâce à sa danse représentée comme un
moment mystique.
Tout d’abord, au vers 5, on comprend que le poète va se concentrer sur la danse de la femme, à tel
point que c’est elle qui rend le ballet parfait.
L’adjectif ‘’divin’’ associé à la métonymie du ballet
renforce cette impression de perfection.
En effet, on peut supposer que ce n’est pas le ballet en luimême que le poète admire, mais bien la seule danse.
Cette dernière qui aurait des caractéristiques
proches de la grâce des Dieux, rendrait à elle seule la soirée extraordinaire.
On peut également
souligner que le poète poursuit l’association de la femme et de l’excellence entamée à la fin du
dernier mouvement.
Il n’est donc pas étonnant que les trois vers suivants servent à décrire en détail la danse.
L’énumération « reprendre, se rompre, se refaire, et tour dessus retour Se mêler, s'écarter, se tourner
à l'entour » aide à la visualisation de l’instant, des mouvements splendides de la femme et leur
variété.
Le fait de lister ses actions par un certain nombre de verbes souligne ainsi les qualités de la
danseuse capable de se renouveler mais aussi le caractère magique de sa danse qui semble infinie.
De plus, l’allitération en ‘’s’’ de ces mêmes vers accélère le rythme de la danse, puisqu’elle....
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