Exemple de Dissertation de Philosophie : La vie suffit-elle ?
Publié le 06/03/2024
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«
DEVOIR MAISON DE
PHILOSOPHIE
La vie suffit-elle ?
Depuis l'Antiquité, les hommes se demandent si la vie elle-même suffit
pour accéder au grand bonheur ou si nous devons bien vivre et par conséquent,
utiliser certaines de nos capacités afin de le conquérir.
Bien évidemment, chaque
philosophe va illustrer son propre courant de pensée sur cette question complexe.
La
vie suffit-elle ? Selon la philosophie, la vie est l'ensemble des conditions qui permet
la reproduction, la croissance et l'adaptation à leur milieu des végétaux et des
animaux tels que les étudie la biologie.
Aristote dira qu'il s'agit de la capacité de se
nourrir, de croître et de dépérir.
La vie semble être un concept tout à fait naturel car à
l'intérieur de celle-ci, on y retrouve la naissance et à sa fin, la mort.
La Nature est le
lieu de naissance mais aussi de mort de tous les êtres vivants.
Alors la nature suffitelle ? Peut-on vivre dans la Nature aisément ? Nous montre-t-elle le bon chemin à
emprunter ? Si ce n'est pas le cas, alors comment atteindre ce qu'on souhaite ? Pour
Aristote, le bonheur est le but ultime de la vie humaine et s'obtiendrait par une
certaine activité rationnelle ce qui mettrait donc en avant les capacités de l'être
humain qui devrait ainsi fournir des efforts.
Voilà le problème auquel nous voulons
répondre : la vie est-elle suffisante pour se sentir accompli ? Dans un premier temps,
nous verrons si nous pouvons être heureux à l'état de Nature, avant de nous attarder
sur la manière d'atteindre ce bonheur.
Comme dit en introduction, la Nature est un symbole de la vie.
A première
vue, celle-ci semble sortir une allure positive.
En effet, quelqu'un qui est trop éloigné
à la Nature, sera considéré comme sauvage.
Chez les grecs anciens, la Nature est un
principe normatif, elle nous montre la norme à suivre.
Aristote dira même que la
Nature est l'équivalent de Dieu.
La Nature semble bien faire les choses car dans les
mécanismes de reproduction, elle ne se trompe jamais.
Selon Aristote, il faut suivre la
Nature et il n'est pas le seul à adopter ce courant de pensée.
Si les hommes sont
malheureux, c'est parce qu'ils n'écoutent pas la Nature qu'il y a en eux, selon Epicure.
s'éloigner de la nature leur infligerait des désirs déréglés et des peurs délirantes.
Epicure est un atomiste : il considère que toutes les matières et que tout ce qui existe
est composé d'unité élémentaire et indivisible, les atomes.
Sa définition du désir
intègre donc celle de l'atome.
Le désir est l'expérience douloureuse d'un manque ou
d'un trou plein d'atome.
Le désir est une souffrance mais une souffrance nécessaire
pour qui veut se maintenir en vie.
Dans La Lettre à Ménécée, Epicure va distinguer
deux types de désirs : les désirs naturels et non naturels.
Les désirs naturels sont ceux
dont on ne peut pas faire l'économie si on veut vire ou bien vivre.
La faim, la soif ou
le repos sont les exemples les plus simples.
Les désirs non naturels sont ceux qui
provoquent le malheur des hommes.
En effet, les désirs sociaux rendent littéralement
fous les hommes car ils viennent de la société.
Le désir de gloire, de richesse, de
l'immortalité sont des désirs non naturels qui plongent les hommes dans le désespoir.
Ainsi, la Nature est la mesure de la vie.
Plus un homme s'éloigne de la Nature, plus il
s'éloigne du Bonheur et de la vie elle-même.
C'est en restant au contact de la Nature
qu'il peut demeurer heureux et épanoui.
Le bonheur ne consiste absolument pas à
jouir sans entraves et à s'oublier soi-même dans une pratique du divertissement.
Au
contraire, cette voie et un des meilleurs moyens pour se condamner à la souffrance
de l'insatisfaction.
Cependant, la Nature est quelque part une source de révolte qui n'inspire
pas la mesure ou la norme de la sagesse.
C’est le cas dans la pensée tragique où dans
celle-ci, on nous explique pourquoi la Nature est une forme sauvage et terrifiante qui
menace toujours l’ordre que les hommes ont cherché à créer.
Dans La Thégonie de
Hésiode, on nous présente une violence originelle qui est celle de la nature mère.
Contre elle, les hommes contre les Dieux de l’Olympe vont chercher à fabriquer un
ordre dans lequel, il y a de la justice, des lois, de l’harmonie.
Ils vont donc installer à
coté de la Nature, un cosmos (un monde) qui est donc un principe d’organisation et
de hiérarchisation dans lequel il y a un ordre.
Dans la Nature, il n'y a pas d'institution,
de loi, de principe, ce qui est donc le contraire du cosmos où dans celui-ci, la loi
s'applique à tous, c'est à dire qu'elle rend les choses et les gens égaux.
Aristote nous le
fait très bien comprendre dans la politique : « Dans la Nature, il n' y a que des êtres
non égaux » .
Ainsi, dans le cosmos, on rencontre des êtres hypocrites et socialisés
tandis que dans la Nature, on a affaire à des hommes bruts.
Ils n'ont aucun
vocabulaire, intellectuellement très limité et leurs deux passions fondamentales sont
le désir et la peur.
La peur dans l'état de Nature, c'est la peur de mourir et le désir est
très mimétique.
De plus, au cœur de la Nature, les différences se neutralisent très
rapidement.
En effet, un homme ne peut pas être le plus fort longtemps.
L'état de
Nature serait donc un état infernal.
Dans Le Leviathan, Hobbes dira même : « Une
guerre de tous contre tous, un état dans lequel l'homme est un loup pour l'homme ».
Comment peut-on se contenter de vivre, si la vie elle-même est déjà chaotique ? Nous
constatons bien que ce n’est pas au sein de la Nature que nous arriverons à bien vivre.
Le Bonheur semble inaccessible là-bas, il faudrait donc sortir de l’état de Nature car
ce n’est pas du tout le chemin à suivre.
Par conséquent, si la vie ne suffit pas à
atteindre le bonheur, alors l’au-delà nous le permettrait-il ?
Selon Pascal, nous ne pouvons pas être heureux et cela tient à des raisons
ontologiques, c’est à dire à notre propre nature.
Tout le malheur des hommes est
causé par tout ce qui ne peut demeurer en repos.
Nos pensées sont tournés vers le
passé ou l’avenir car le présent nous blesse.
En effet, soit il est désagréable et nous
cherchons donc à le fuir, soit il est agréable et nous le contaminons par la peur de le
voir s’en aller.
Dès que je me dis « Profite ! », j’arrête de profiter et cette disposition
d’esprit fait de l’être humain un être insensé.
L’homme est un spectre qui vit entre
deux néants : le passé et l’avenir.
En effet, le passé n’est plus donc il n’est pas et
l’avenir n’est pas encore donc il n’est pas.
Ainsi, l’homme reste coincé dans le
présent comme s’il était frappé par une malédiction.
L’expérience du présent, c’est
celle de l’ennui que Pascal considère même comme un avant goût de la mort.
Durant
l’ennui, l’homme est submergé par des idées obscures qui l’étouffent : dépit,
désespoir, sentiment d’inutilité.
Ainsi, pour éviter l’ennui, l’homme va se réfugier
dans les divertissements : le travail, le jeu, l’amour.
Cependant, un homme qui occupe
l’entièreté de sa vie avec des divertissements ne vit pas vraiment.
Pascal propose une
solution théologique.
Le contraire du divertissement, c’est la conversion et selon lui,
cela signifie un retour à soi par Dieu ce qui représente l’au-delà.
Ainsi, Pascal oppose
un ici et un là-haut.
« Ici » fait allusion au monde et donc également à la Nature, et
« là-haut » fait écho à la mort.
Le bonheur semble donc encore une fois inaccessible.
L’ascète, lorsqu’il médite dans sa chambre, n’est pas heureux.
Il se prépare au
bonheur, c’est à dire à l’au-delà.
Ainsi, vivre dans ce monde et également dans la
Nature est tout à fait possible mais si nous voulons bien vivre, nous ne pouvons pas
nous contenter de la vie elle-même, il faut réfléchir,....
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