Éva GONZALÈS:UNE LOGE AUX « ITALIENS » (ANALYSE DU TABLEAU).
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Éva GONZALÈS
UNE LOGE AUX « ITALIENS »
Avec cette «Loge aux Italiens », Éva Gonzalès suit les traces d'Édouard
Manet.
Le bouquet posé sur la balustrade est ostensiblement un clin
d 'œil à
«Ol ympia », le célèbre tableau du maître de la jeune peinture.
Quand il rencontre Éva Gonzalès , en 1869 ,
Manet veut aussitôt en faire le portrait.
Au
grand dam de Berthe Morisot, son autre
modèle féminin , qui est devenue son élève et
qui est elle-même peintre.
Berthe Morisot se
plaint de la place grandissante occupée par
cette jeune femme
qui révèle rapidement
d'incontestables dons.
Il y avait une telle ani
mosité entre
les deux artistes qu'elles n'expose
ront jamais ensemble.
En revanche, Manet semblait tout à fait à
l 'aise dans ce climat de chamailleries mi
amoureuses,
mi-professionnelles .
LE TABLEAU
Un homme domine, en la fixant, une femme
au regard triste ...
Les observateurs , en décou
vrant cette œuvre ,
se perdirent en explications
psychologiques.
On ignore l:identité des
modèles, mais, comme Manet , Eva Gonzalès
aime les poses énigmatiques , qui laissent le
champ libre à toutes les interprétations.
Loin
de l'i mpressionnisme classique , qui dilue les
objets dans la lumière , l' artiste souligne avec
Par Mane t, cet étonnaJlt ~ortrait d 'Eva Gon zalè s qui rend it folle de jalo usie Berthe Mo r isot , l'autre modèle préféré âu pe intre .
Éva GONZALÈS 1849-1883
• Une loge aux Italien s
• Huile sur toile 98 cm x 130 cm
• Signé en bas , à gauche, « Eva Gonzalez » • Peint sans doute en 1874
• Localisation: Paris , musée d'Orsay
• Expositions : Paris, Salon de 1879, 1993
soin les contours de ses deux sujets.
A la pro
fondeur du noir, représenté par l'habit de
l'ho mme, s'opposent l'écl at du buste et du
visage
de la femme , qui reste le véritable
centre d'intérêt du tableau , ainsi que la touche
de couleur apportée par le bouquet.
LA CRITIQUE
Les élèves de Manet avaie nt plus de chance
que
leur professeur : leurs toiles étaient réguliè
rement exposées au Salon.
Mais, en 187 4, le
jury refusa cette Loge , peut-être pour humilier
encore une fois le maître.
Nullement découra
gée ,
Éva Gonzalès en tira même une certaine
fierté .
Exposé dans
une galerie, le tableau fut
remarqué par l'écrivain Alexandre Dumas , qui
s'exclama: « Il y a là les dessous de Velos
guez
».
En 1879 , le jury du Salon finit par
accepter
le tableau , sans doute légèrement
remanié ...
avec l'approbation de Manet.
L'HISTOIRE
Cette œuvre fit partie de la vente Éva Gonza
lès de 1885.
Devant l'insuccès de cette
vente, Henri
Guérard, le mari de l'artiste,
racheta la presque totalité des toiles.
La Loge
resta dans sa collection, et c'est son fils , Jean
Guérard , qui la légua au Louvre en 1927.
LA COTE
Éva Gonzalès étant morte à trente-quatre
ans, son œuvre
n'est donc pas très
important en nombre, et ses toiles sont
rares
sur le marché.
En 1990, la Femme
sur
la falaise, de dimension plus modestes
que la
Loge, a atteint 900000 F..
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