Europoort
Publié le 16/05/2020
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1 / 2 26 mal1965 Série N• 45 Fiche N• 529
Europoort
1.
Avec un trafic maritime et fluvial de 114 millions de tonnes en 1964, Rotterdam a
confirmé sa place de premier port du monde.
Détruites pour un tiers par les bombarde
ments de la seconde guerre mondiale, la ville et les installations portuaires ont été
entièrement reconstruites.
Par rapport à l'avant-guerre, le revenu de Rotterdam a aug
menté de 275 %.
Entre 1952 et 1964, le nombre des navires qui y ont fait escale s'est
accru de 80 %.
2.
Cette expansion doit s'accélérer considérablement grâce à la construction d'Euro
poort, nouveau bassin artificiel et zone industrielle d'une superficie totale de 4000 hec
tares, dont les premiers éléments ont été mis en place en 1958.
Europoort (Porte de
l'Europe) sera un port pétrolier et minéralier, un centre pétrochimique et, par sa pro
duction sidérurgique, une "seconde Ruhr"·
3.
Déjà premier port pétrolier d'Europe (50 Dfo du trafic en pétrole, dont 25 millions
de tonnes traitées sur place par quatre raffineries), Rotterdam pourra accueillir dans
quelques années des bâtiments de 100 000 à 165 000 tonnes, ce qui permettra de déve
lopper les activités des industries pétrochimiques locales (caoutchouc synthétique,
matières plastiques, produits chimiques dérivés des hydrocarbures).
L'excédent des
livraisons continuera d'être dirigé vers l'Allemagne par l'oléoduc de
288 km.
(exploité
en commun par Caltex, Shell, Mobil Oil et Gelsenberg) reliant le port à Cologne.
4.
Après son achèvement, Europoort constituera le plus grand centre de traitement et de transbordement du mineral de 1er en Europe.
Dès 1968, sur les 200 hectares
réservés à cette activité, des cargos géants venant du Canada, des Etats-Unis et
d'Afrique occidentale y déchargeront annuellement 35 millions de tonnes de mineral
et 10 millions de tonnes de charbon.
Un groupe de sociétés sidérurgiques, dirigé par le groupe allemand Mannesmann, prévoit l'implantation de hauts fourneaux qui pour
ront produire 15 millions de tonnes d'acier par an.
Rotterdam sera alors le centre de
la région la plus industrialisée d'Europe (40 Ofo de la population européenne vit dans un rayon de 1000 km.), le complément de la Ruhr et le débouché maritime principal
du Marché commun, loin devant Hambourg et Anvers.
5.
Les gigantesques travaux qui doivent être accomplis pour atteindre ce but (outre
le creusement des nouveaux bassins et l'aménagement de la zone industrielle, il faut
approfondir les chenaux d'accès à
la mer et construire un canal qui mettra Europoort en relation directe avec la navigation intérieure) posent des problèmes de financement et de main-d'œuvre.
Pour alléger la charge budgétaire que lui impose cette énorme
entreprise et faute de pouvoir disposer d'un nombre suffisant d'ouvriers, le gouverne
ment néerlandais devra sans doute allonger sensiblement les délais d'exécution.
6.
A l'heure du Marché commun, il serait logique qu'Europoort soit un projet commun
aux six pays de la CEE.
D'autant que Rotterdam se développant vers le sud et Anvers
vers le nord, on peut prévoir que les quelque cent kilomètres séparant les deux ports
seront occupés un
jour par une zone portuaire unique, au service d'une économie
européenne supranationale.
Mais, pour le moment, Europoort est une entreprise
néerlandaise.
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