Eugène IV1383-1447Grave, beau, d'une pureté qui illumine, d'une autorité qui domine, fier et calme, courageuxsans limite, mais aussi candide qu'entêté, tel apparaissait Eugène IV à ses familiers, tel l'afiguré Isaïe de Pise, couché sur son tombeau.
Publié le 23/05/2020
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Eugène IV
1383-1447
Grave, beau, d'une pureté qui illumine, d'une autorité qui domine, fier et calme, courageux
sans limite, mais aussi candide qu'entêté, tel apparaissait Eugène IV à ses familiers, tel l'a
figuré Isaïe de Pise, couché sur son tombeau.
La ligne droite du marbre le fait paraître
immense et ascétique ; rien n'est concédé à l'emphase, à la vanité, à l'éloquence ; toute la
force de l' œ uvre est dans le visage et dans l'esprit.
Le gisant évoque le jugement de Pie II :
“ Son grand défaut était la démesure ; jamais, pour agir, il ne considérait ce qu'il pouvait,
mais ce qu'il voulait.
”
Son élection, le 3 mars 1431, intervient au moment où la chrétienté est assaillie de toutes
parts.
En Allemagne, l'échec de la croisade conduite par le cardinal Cesarini livre la Saxe
aux Hussites.
La France et l'Angleterre poursuivent la “ guerre maudite ”.
L'Europe de
l'Est est menacée sans répit par les Turcs ; la Hongrie est devenue le “ boulevard de la
chrétienté ” ; les Balkans sont envahis ; Chypre est prise en 1426, Salonique en 1429 ;
Constantinople résiste avec peine.
Tout d'ailleurs, en cette fin du Moyen-Âge, paraît annoncer la ruine de l'Église.
Quarante
années de Schisme ont laissé des plaies que le pontificat de Martin V (1417-1431) n'est pas
parvenu à guérir.
Le désordre est partout : dans la collation des bénéfices, dans la pratique
des sacrements, dans la société, dans les m œ urs, dans les esprits.
Tout l'édifice de la
morale et de la métaphysique médiévales est ébranlé par “ une sorte de fièvre diabolique,
sorcellerie, sottise ou révolution mentale ”, disait Lucien Febvre, qui paraît s'emparer du
monde occidental.
Aux processions de flagellants, aux prédications de bégards itinérants
répond la prédilection des artistes pour les scènes d'Apocalypse, les danses macabres ou
les triomphes de la mort.
Tous ceux qui subissent les tourments de l'époque ressentent le besoin de réformer l'Église,
mais aussi de définir sa nature.
Depuis un siècle, le “ Defensor pacis ” avait donné cours à
quelques idées qui chemineront dans les milieux universitaires : ce qui a fait la fortune des
papes, disait-il, c'est leur “ appétit de domination ”, mais aussi l'ignorance et la faiblesse
des dévots.
L'Église véritable peut être hors de Rome, car elle réside dans la “ multitude
des fidèles croyant et invoquant le nom du Christ ”.
À ces thèmes, que Wyclif et Jean Huss et, avec plus de prudence, les docteurs de Sorbonne
avaient enseignés, le Schisme avait donné comme une justification concrète.
À la rivalité et
à l'“ avarice ” des papes, le concile avait opposé la voix du peuple chrétien dont l'unité,
rétablie à Constance, montrait assez qu'elle était la voix de Dieu.
Le décret “ Frequens ” du 9 octobre 1417 avait imposé la réunion périodique du concile et
le dernier acte de Martin V avait été de convoquer à Bâle les évêques de la chrétienté.
La
séance d'ouverture eut lieu le 23 juillet 1431, mais, apparemment, Eugène IV hésite.
Vénitien, il connaît mal l'Allemagne et il craint les Turcs plus que les Hussittes ; légat
d'Ancône, évêque de Sienne, son horizon familier a été l'Italie ; demeuré toujours fidèle à
son oncle Grégoire XII qui l'avait créé cardinal à vingt-quatre ans, il ne peut nourrir.
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