Eugène Ionesco

« Eugène Ionesco Illustrant la conception existentialiste de l'absurde, le théâtre de Ionesco brise la cohérence du langage et dépeintun univers d'où la logique est absente.

» Une vocation tardive.Né en Roumanie, d'un père roumain et d'une mère française, Eugène Ionesco passa toute son enfance à Paris, où safamille s'installa en 1913.

En 1925, il retourna dans son pays natal pour y faire des études.

Ses premiers écritsfurent des poèmes et des articles.

Revenu définitivement en France en 1938, il vécut à Marseille, puis à Paris, où ilexerça la profession de correcteur.

Il ne débuta comme auteur dramatique qu'en 1950, avec L a Cantatrice chauve(jouée pratiquement sans interruption depuis cette date).

Suivirent une trentaine de pièces, parmi lesquelles LaLeçon (1950), Les Chaises (1951), Amédée ou comment s'en débarrasser (1954), Rhinocéros (1958), Le Roi se meurt(1962), ainsi que quelques volumes de souvenirs et de réflexions {Journal en miettes, 1967).

Il a été élu àl'Académie française en 1970. Le théâtre de l'absurde.Ionesco appartient à la génération de l'après-guerre, marquée par l'existentialisme et la pensée de Camus.

Sonœuvre appartient au théâtre de l'absurde et reflète la solitude de l'homme dans un univers dépourvu de sens, sansDieu.

Ce sentiment d'absurdité métaphysique se traduit d'abord, chez Ionesco, par une désarticulation du langage,comme dans La Cantatrice chauve, où le dialogue, reproduisant les phrases stéréotypées d'un manuel deconversation en langue étrangère, s'engloutit dans un déluge de lieux communs.

Il se marque aussi par latransformation progressive du monde ordinaire en univers de cauchemar.

Dans Rhinocéros, les habitants d'une villedeviennent tous des rhinocéros et, à la fin, seul le protagoniste résiste à la "rhinocérite" ("Je suis le dernier homme,je le resterai jusqu'au bout !").

Rhinocéros est aussi une parabole montrant la montée et l'emprise irrésistible desidéologies totalitaires - que ce soit la fascisme ou le communisme - et la transformation des individus en "fanatiquesimbécillisés".

Dans une telle pièce, le problème philosophique se double d'une dénonciation politique, si bien qu'on apu qualifier l'œuvre de Ionesco de théâtre engagé. Témoignages."Nous avons le passé derrière nous, l'avenir devant.

On ne voit pas l'avenir, on voit le passé.

C'est curieux car nousn'avons pas les yeux dans le dos." "Le remords : je me sens coupable d'avoir fait du tort aux autres.

Regrets : je me sens coupable de m'être fait dutort à moi-même.

J'abandonne les regrets pour les remords, puis les remords pour les regrets.

C'est cela êtreemmuré, c'est cela la prison." Journal en miettes. »