Eugène BOUDIN:SAINTE-ADRESSE (ANALYSE DU TABLEAU).

« Eugène BOUDIN SAINTE-ADRESSE Après Jongkind et Monet , Boudin retourne à Sainte-Adresse , sur les lieux de sa jeunesse dont il connaît les moindres recoins ...

A l'aube de ses soixante-dix ons, rien ne semble pouvoir freiner l' enthousiasme de Bou­ din, et seule la maladie finira par avoir raison de lui.

Peu importe la fatigue, les longues sta­ tions en plein air, bien qu'il avoue parfois: «Je trouve mon métier de plus en plus diffi­ cile, surtout depuis que je m'efforce de finir mes études dehors .» C'est que, tout ou long de sa vie, Boudin peindra à l'extérieur, ce qui lui voudra de vio lentes névralgies faciales.

Mois, contrairement à beaucoup de peintres qui n'exécutaient que des études sur le motif pour ensuite réaliser les tableaux en atelier, Boudin ne pouvait se résoudre à travailler de la sorte ...

LE CONTEXTE En avril 1894, Boudin est toujours actif: il pré­ sente huit toiles à la Société nationale des Beau x-Arts , même s'il écrit à son fils: «De plus , c'était l'ouverture du Salon et une cor­ vée pour mes vieilles jambes .

» En juillet, il va passer quelques jours dons la Somme, avant de repartir pour Deauville , où il s'est fait construire une maison dix ons plus tôt et où il séjournera jusqu'à la fin du mois d'octobre.

A cette époque, le peintre multiplie les petites huiles sur bois, mais rencontre de s difficultés avec les supports qu'il emploie: «Je crois que j'en reviendrai à l' acajou, le seul bois tranquille avec le chêne vieux .

Mais l'acajou est si lourd.

Et puis il y a un autre Boudin a abandonné sa chère Normandie pour peindre cette plage à Bayonne .

Eugène BOUDIN 1824-1898 • Sainte-Adresse • Huile sur bois 37,5 cm x 46 cm • Daté et signé en bas, à droite, «E.

Boudin 94~.

Mention de «Sainte-Adresse» en bas, à gauche • Peint en 1894 • Localisation : collection particulière inconvénient, il noircit même à travers les préparations si elles ne sont pas épaisses et à plusieurs couches.

» L'ŒUVRE Dons cette toile très colorée, Boudin nous pré­ sente un bord de mer comme il les aime tant: des barque s ou repos, la silhouette d' un pêcheur et, ou loin, la mer qui grouille de petits bateau x.

Le ciel chargé de nuages lui donne une fois de plus l'occasion de montrer son talent à l'aide de touches légères et répé­ tées , tondis que la mer est brossée dons un bleu beaucoup plus soutenu .

LE LIEU Ce tableau représente la plage de Sainte­ Adresse à l'époque où cette localité norman­ de n'est encore qu'un modeste village de pêcheurs.

A la fin du XIX • siècle, une partie de Sainte -Adresse a en effet été transformée en une station balnéaire, qui sera en gronde par­ tie détruite par les bombardements durant la Seconde Guerre mondiale.

On rencontre tou­ jours sur la plage des « pêqueux », c'est-à-d ire des pêcheurs de crevettes, qui remon tent le soir avec le produit de leur pêche.

LA COTE Deux toiles de la même époque ont changé de main à Londres en juin 1993, l'une pour 65000 livres (552500 FF ou 100 000 dollars) et l'autre pour 42000 livres (357000 FF ou 65900 dollars).. »