Eugène BOUDIN:PLEINE MER (ANALYSE DU TABLEAU).

« Eugène BOUDIN PLEINE MER Seul le spectacle de la mer peut apaiser la douleur de Boudin après la mort de sa femme.

Il se remet alors au travail, inlassablement, et réalise quelques toiles d'une mer tourmentée et lumineuse ...

Lorsque certains lui reprochaient de trop peindre , Boudin leur répondait: «Je puis cer­ tainement me restreindre et limiter le nombre de mes tableaux pour les vendre plus cher .

Mais que ferais - je pendant les intervalles? Je m'ennuierais .

Peindre est mon seul plaisir .» Et c'est ainsi qu'il peindra jusqu'à son dernier souffle, malgré des névralgies faciales de plus en plus fortes, dues à ses stations prolongées en plein air.

LE CONTEXTE Au début de 1889 , la femme de Boudin tombe si gravement malade qu'elle ne quitte plus le lit.

Celle qui a soutenu le peintre durant toutes ces années de lutte finira par succom­ ber le 24 mars 1889.

L'amour que Boudin éprouve pour la nature est seul susceptible de lui apporter la paix après cette épreuve .

«Je vais bientôt sentir, écrit-il à son am i Martin , après cette secousse terrible, le besoin d'aller communier devant la nature consolatrice .

Là, je trouverai sans doute le calme du cœur et un peu de santé , cor "j'ai blanchi du poil et ridé mon visage".

Tu os raison , mon cher, nous outres enragés de travail, nous nous tuons réellement ( ...

) Le Vers la fin de sa vie, les toiles de Boud in dev iennent de plus en plus légères , presque éthérées, comme en témoigne cette Plage à Trouville .

Eugène BOUDIN 1868-1940 • Pleine Mer • Huile sur toile 41 cm x 55 cm • Signé et daté en bas, à gauche, « E Boudin 89 » • Peint en 1889 • Localisation : collection particulière corps est rompu et le cerveau vague de la tension où on le tient durant des jours entiers.» LA SITUATION Par une cruelle ironie du sort, en cette année 1889 , la pei nture de Boud in commence à être en vogue.

En août, Durand-Ruel organise une exposition de ses œuvres qui rencontre un grand succès .

Puis , à l' Exposition universelle, le peintre reçoit une médaille d'or, ce qui fait d i re au critique polonais Theodor de Wyze­ va : «On voit là, comment un peintre français peut travailler un demi-siècle , atteindre au suprême degré d'habileté technique, créer cent œuvres Cl' un art toujours ferme et vivant, sons gue les critigues s'avisent de le louer ou les ministres de le décorer.» L'ŒUVRE D 'après le catalogue raisonné de l'œuvre peint , cette toi le fut sûrement réalisée en Nor­ mandie , mais sans que le lieu puisse être pré­ cisé.

Des vagues couleur de nacre où é voluent quelques voiliers, un petit bateau sous un ciel serein mais chargé de nuages , et voici le spectateur soudain entraîné, subissant les assauts du vent, qui paraît assez fort.

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LA COTE Les prix des huiles sur toile de Boudin sont très variable s.

Ils v ont de 100000 FF à 3 ,2 millions de franc s françai s (18000 à 580000 dollar s).

Pour acquérir un pa s tel, il faut compter de 55000 à 100000 FF (10000 à 18000 dollar s).

Mais on trou ve des dessin s pour 5 000 FF (900 dollars ).. »