Eugène BOUDIN:PARDON EN BRETAGNE.

« Eugène BOUDIN PARDON EN BRETAGNE Pour découvrir et aimer la Bretagne, Boudin avait un guide de choix: Marie-Anne Guédès, sa femme, une Finistérienne pour qui rien ne pouvait se comparer à sa terre de granit.

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C'est en 185 5 qu e Bo udin déco uvre la Bre­ tagne, une prov ince qui est long te m ps res té e isolée du res te de l a Fro nce du f a it de la le n­ teur et de l'inconfort des moyens de commu ni­ ca tion.

Ma is, de p ui s 18 39, une lia is on mari time a été étab l ie entre Le Hav re e t Mo r­ lo i x, lig ne q u 'em pru nte ra régu lière me nt le peint re LE LIEU Les pr e miers séjours de Boud in en Bretagne ne susc itent pas chez lui un gran d e nthou siasme, attac hé qu'il est à sa chèr e Normandie • « Je suis en bonne santé, courant tous les coins du Finistère sans pouvoir trouver un coin qui me convienne et qui vaille seulement nos côtes», écrit- il à son frère.

«J'ai trouvé une petite rivière dont les bords sont jolis mais je pour­ rais avoir beaucoup mieux à Caudebec ou dans les parages( ...

).

Les femmes de la cam­ pagne ont de beaux costumes, c'est tout ce qu'il y a d'intéressant .» Tou t de mêm e, le cha rme pui ssa nt de la Bre­ t agne comme nce à agir sur lui, cor il fini t par avo ue r q ue lq u es m ois plus lo rd : « Impossible de regretter la Normandie, ce pays est enco­ re plus joli.» LE CONTEXTE U ne régi on où les tradition s sont en co re si viva ces n e pou vait q ue séd ui re un p e in t re qui aimait saisir la v ie e t le mouve me nt.

Ic i, tout l' intéresse: les trava u x d es champs, les scè ­ n es de mar ché, les p ardon s, le s mari ag es.

« Les costumes étaient splendides.

On boit, on mange et danse en plein air au son du bi- LA COTE Pou r une huile sur toile de la même ép oq ue, il faut c ompter en viron 200000 FF (36000 dollar s), tandis que l es aquar elles se négocient aux alent ou rs de 80 000 F F (14 500 doll ars).

Pour un pa ste l, il faudrait d ébourser 150 00 0 FF (27 300 doll ars).

Eugène BOUDIN 1824-1898 • Pardon en Bretagne • Huile sur toile 31 cm x 53,5 cm • Signé en bas, à droite, « E.

Boudin » • Peint vers 1862-1864 • Localisation : collection particulière niou et du hautbois, musique très mélanco­ lique ...

Le soleil couché, le biniou se désenfle et chacun regagne son lit pour retourner le lendemain à ses rudes travaux.» Mois, par­ de ssus tou t, il ap préc ie d e v i vre loin de cette vie parisienne à laquelle il ne s'est jamais vraiment habitué.

«Est-on assez loin du bruit des pauvres humains qui s'agitent là-bas dans la capitale de bavards et de cocottes, écrit-il.

Le seul Figaro qui ait pénétré dans ce lointain est sûrement celui qui enveloppe mes souliers; il fait une drôle de figure ici, dans l'herbe ...

» LA CRITIQUE Bo udin n'av ait rien d 'un révol utionn ai re.

Toul en exposant avec les impressionnistes , il p ré­ sen tait s e s toiles a u Solon, où il finit par ob te­ nir une médaille d'o r en 1889 .

A uj ou rd'hui, c'e st la m odernit é de son trav ail qu i nou s frappe.

« Que ce soit sur les rives de la Manche ou en Bretagne, éc rit Raymond Coi­ g not, Boudin regarde toujours la nature avec la tendre attention d'un amoureux de la lumière .

Il peint moins un paysage et des personnages que la façon dont ceux-ci reçoi­ vent cette lumière et vivent d'elle.» Ce s petits bonnets blancs qui s'éloignent progressivement vers l'arrière-plan donnent de la profondeur au tableau.. »