Eugène BOUDIN:MARCHÉ AUX BESTIAUX A DAOULAS.

« Eugène BOUDIN MARCHÉ AUX BESTIAUX A DAOULAS Boudin n'a pas peint que les plages normandes ! Il aimait également la Bretagne, avec ses foires, ses pardons et ses sorties de messe ...

En 1869 , Boudin o encore du mol à vendre ses tableaux, bien qu'il participe à des expo­ sitions à Pou et à Roubaix.

«Je passe pour un des rares peintres qui vendent après les dix ou douze noms consacrés.

On voit bien par-ci, par-là un Boudin, pourtant qu'est-ce que cela produit au chapitre des recettes, une dizaine de toiles de cinquante à cent francs au plus», écrit-il avec une certaine amertume .

Il exécute quelques commandes, mois il a du mol à gagner sa vie.

Ce n'est qu 'à partir de 1 871 que ses tableaux com­ mencent à être appréciés par quelques ama­ teurs éclairés.

A près de cinquante ons, il acquiert enfin une notoriété qui lui permet de .

travailler avec beaucoup plus de sérénité.

L'ŒUVRE Boudin transforme une banale scène campa­ gnarde en une oeuvre à la fois puissante et tout en finesse.

La construction ne manque pas d'originalité: sur la gauche, les toits d 'ardoise des maisons dessinent une ligne de fuite en diagonale, qui donne une gronde profondeur de champ au tableau.

Un petit groupe de Bretonnes arborant la coiffe tradi­ tionnelle anime la partie gauche de la toile Sur la droite, un troupeau de bestiaux se masse à l'ombre de quelques arbres, sous l'oeil distrait de femmes en plein conciliabule.

Au premier plan, quelques poules picorant du grain et deux chiens immobiles renforcent le réalisme de la scène.

On est frappé par les subtiles harmonies de tons sourds et mots : les verts, les bruns et le LA COTE Un tab leau de la même ép oq ue, Rivage à Pl ouga ste l, a été ac heté 130 000 FF (24 000d ollars ) lors d'une vente aux e n chères à Pa ris e n 1 993.

Un e hu ile du p ei ntre coûte en génér al e ntre 100 000 FF (180 00d ollars) et 3milli ons de fr ancs fr ançai s (545 000 dollars).

On peut ach et er une aq uar elle de l'art iste à partir de 20 0 00 F F ( 3 600 doll ars) .

Eugène BOUDIN 1824-1898 • Marché aux bestiaux à Daoulas • Huile sur panneau 31,5 cm x 45,7 cm • Signé et daté en bas , à droite, « E.

Boudin 69» • Peint en 1869 • Localisation : collection particulière • Expositions: Rennes, 1964; Paris, New York, 1965 blanc se marient parfaitement , alors que des touches rouges éparses égaient agréablement le tableau.

Boudin a réalisé une aquarelle de la même scène, sons que l'on sache si elle est antérieure ou postérieure à l'huile .

LA CRITIQUE En 1 869, Boudm est déJà remorqué par la cntrque «Les plans sont bien assis, s' enchaî­ nent bien.

Les personnages qui animent, s'il y a lieu, l'endroit sont indiqués dans leur intention de mouvement et dans la caracté­ ristique de leur costume.

J'insisterai sur ( ...

) des pardons, des marchés, où le noir usé des robes s'allie finement au blanc des coiffes», écrit Philippe Burty .

Dans cette scène de pardon breton, Boudin fait preuve d une extrême minutie dans la représentation des innombrables personnages.

Comme dans les scènes de mer, il les aligne horizontalement sous un ciel clair et dégagé.. »