Eugène BOUDIN:LE PORT DE CAMARET.

« Eugène BOUDIN LEPORTDBC A Camaret, en Bretagne, où il passe l'été 1872, Boudin peint quinze toiles.

Le site l'enchante tellement qu'il y reviendra l'année suivante pour une campagne encore plus fructueuse.

Boudin pensait qu'« il fallait désormais rechercher les beautés simples de la natùre dans leur variété et leur fraîcheur».

Aussi fut-il durant toute sa vie profondément attaché à la mer, qu'il représenta inlassablement, ou risque d'y laisser sa san té.

Peignant en plein air, il était en effet sujet à de terribles migraines, qui l'empêchaient de travailler aussi longtemps qu'il l'aura it voulu.

L'HOMME Soucieux de bien foire, tel apparaît Boudin, qui, à près de cinquante ons, commence à entrevoir la fin de ses problème s matériels.

«Nous avons autant de succès que nous pou­ vons en désirer.

Nous vendons notre mar­ chandise dès le déballage.

On nous courtise comme un gros bonnet de la peinture .

Que pouvions-nous espérer de plus? Sans doute, il y a bien quelquefois le lourd souci du pro­ grès, du bien faire si difficile dans notre mé­ tier, mais tout cela fondrait facilement si le bonhomme était solide et ferme dans les arçons comme le vieux père Corot qui nous surpasse tous en vaillance à près de quatre­ vingts ans», écri t-il à un ami à la fin de l'année 1872.

LE CONTEXTE Penda nt que Boudin arpente la Bretagne, les impressionnistes se sont installés à Paris et dons les environs: Pissarro habite Pontoise, Cézanne, attiré par le docteur Gachet, a déménagé pour Auvers-sur-Oise, Sisley est à Louveciennes et Monet à Argenteuil.

Seuls Degas, Manet et Renoir sont restés à Paris.

En 187 4, lors de la première exposition impres- LA COT E Une huil e su r t oile, Ca ma ret, la baie d e l'E lorn, a trouvé preneur à Lo ndr es en 1 99 4 pour 40000 livres, soit 344000 FF (6 5000 dollar s).

On tro u ve bea ucoup de p as tels e ntr e 10000 F F (1800 dollar s) et 100000 FF (18000 dollars).

sionniste, Boudin exposera avec eux chez Nador, boulevard des Capucines.

L'ŒUVRE Rarement Boudin a peint des toiles de cette dimension, se contentant généralement de petits formats .

Par sa composition, le tableau fait penser aux marines hollandaises: l'ar tiste a en effet abaissé au maximum la ligne d'hori­ zon et a disposé les embarcations selon un rythme très équilibré.

Mois cette œuvre traduit en même temps la modernité de son siècle par le réalisme de la scène.

Boudin semb le avoir mis une grande partie de son talent dans l'étude des nuages, utilisant toutes les nuances de gris, sons oublier la luminosité de l'ea u, dont il s'est appliqué à rendre les reflets.

C'est grâce à sa femme, Bretonne d'origine, que Boudin découvre les charmes de cette province où il voit «des fêtes de couleurs à en donner la fièvre».. »