Eugène BOUDIN:DEAUVILLE.

« Eugène BOUDIN DEAUVILLE Abandonnant pour un temps ses chères marines, Boudin s'offre le luxe d'une promenade dans les environs de Deauville pour peindre cette lumineuse scène champêtre, où le vert tendre de la prairie le dispute à l'azur du ciel...

Les stations balnéaires de Deauville et de Trouville étaient très à la mode sous le Second Empire.

Les Parisiens y venaient en masse, descendant dans les hôtels chics, fré­ quentant les casinos et les plages de sable fin.

A partir du milieu des années 1860, Bou­ din partagea son temps entre Paris el Trou­ ville, où il se fit construire une villa en 1884.

LE CONTEXTE Durant ces années, le peintre voyage beau­ coup, cherchant à capter la lumière, allant partout «chercher son rayonnement, la condenser, la poursuivre dans sa chaleur».

Cette longue traque le mène de la Norman­ die à la Bretagne, puis à Dunkerque el à Bruxelles, avec un crochet par Anvers el par Paris..

En juin 1 871, il perd sa mère, qui lui a été d'un réel soutien.

L'ŒUVRE Délaissant les bords de mer qui lui vaudront sa renommée, Boudin a planté son chevalet dans un endroit vallonné, en plein cœur de la Normandie, qu'il connaît si bien.

Un jeune berger veille sur ses moulons non loin d'une Les compositions de Boudin reposent souvent sur les mêmes structures, comme en témoigne cette Vallée de la Touques.

Des animaux animent le premier plan, tandis qu'un bâtiment se profile à l'horizon.

Eugène BOUDIN 1824-1898 • Deauville • Huile sur toile 55 cm x 82 cm • Signé en bas, à droite, « E.

Boudin Deauville» • Peint en 1870-1874 • Localisation : collection particulière église, cependant que dans le lointain se des­ sine la station de Deauville.

L'herbe d'un vert tendre, le moutonnement des nuages, le bleu du ciel, tout concourt à mettre en valeur ce paysage champêtre el poétique.

LA CRITIQUE A propos d'une exposition consacrée à Bou­ din, le critique Claude Roger-Marx écrivit: «L'art de Boudin traversera victorieusement les siècles car il est fait d'amour, de charme et de modestie.

Il montre la /'oie avec laquelle un peintre se mêle aux é éments, accom­ pagne la nature dans ses moindres mouve­ ments et reconstitue, instant par instant, l'éternel.

«Chaque tableau d'Eugène Boudin est comme une petite fenêtre qui s'ouvre sur l'infini.

Tant que des hommes aimeront se perdre dans la contemplation, demander au ciel un brin d'innocence, une évasion, ce «Maître», plus fort que les modes picturales qui s'entretuent, verra, comme Corot, s'élar­ gir le cercle de ses admirateurs.» LA COTE Il existe de nombreuses toiles de Boudin sur le marché.

Pour une huile sur toile, il faut compter entre 180000 FF (33 000 dollars) et 3,2 millions de francs frança , is (580000 doUars).

Un dessin au crayon vaut de 5 000 FF (900 dollars) à 50000 FF (9000 dollars) et une aquarelle de 34000 FF (6200 dollars) à 140000 FF (25 000 dollars).. »