Eugène BOUDIN:ANVERS, BATEAUX SUR L'ESCAUT.

« Eugène BOUDIN ANVERS, BATEAUX SUR L'ESCAUT Le séjour de Boudin à Anvers était motivé par des raisons financières.

Il comptait en retirer «force commandes et d'assez bons prix, seule considération qui nous fasse patienter et prendre courage».

Immens e port situé s ur l' E scout , Anver s o co nnu autrefoi s deux périod es de prospérit é i n tense: ou X lii" siècle , lor sque la ville fai sai t p arti e de la Ligue h a n séa tique (assoc ia tio n de marchands de l' E ur ope d u N ord ), et ou XVI" siècl e, quan d e lle était l'u ne des p lus puis ­ santes places co mm erciales euro pée nnes.

Elle étai t alors la plus gr onde vill e du monde, et ou XIX• siècle son port é tai t encore l'un des plus act ifs de la r ég io n.

LE CONTEXTE Bou din arrive à Anve rs le 5 juillet 1872, po ur en repar tir le 20 ooû t.

« C est pendant ces six semaines qu'il produit l'une de ses plus belles séries, la première en date .

C est là d'abord qu'il donne la mesure complète de son art, et les belles toiles solides de Dordrecht (1884), ses blondes séries d'Antibes ou ses subtiles visions de la dernière période ne dépassent peut-être pas en qualité la série d'Anvers », noten t G.

jean-Aubry et R Schmit, biog raph es de Bo udin.

L'ŒUVRE T o ute la subtilit é de la tec hni q ue propr e à Bo u­ din pour r estituer les nuages et l' eau transparaî t ici.

Le pe intre - q ui dit dons l'un de se s corn ets « montrer un entêtement extrême à rester dans l'impression primitive qui est la bonne» - cher c he avant t out à ren dre la vérité , et c'est p o urq uo i ses toiles trad uisent une t elle a uth enti­ cité.

Mani festan t un grand souci de la compo­ siti on, Boudin o re présent é à droite le fo isonnement d es bate aux à qu o i, e n brossant LA COTE Deux huiles sur toile de cette époque se sont vendues à Londres en 1993.

L 'une, peinte en 1870-1873, a trouvé pr eneur pour la somme modique de 400 000 FF (73000 dollars), tandis que l'autre , intitulée Camaret, le portet brossée en 1873, atteignait 1,37 million de francs français ( 249000 dollars).

Eugène BOUDIN 1824-1898 • Anvers, bateaux sur l'Escaut • Huile sur panneau 38,3 cm x 56,5 cm • Inscrit, signé et daté en bas, à droite, «Anvers E Boudin 72» • Peint en 1872 • Localisation : collection particulière • Exposition : Londres, 1958 dan s la pa rt ie gauche du ta ble au une vue plus aérée, plu s dégagée.

Aprè s des étud es faites sur pla ce, l es toiles étai e nt ré alisées e n atelier.

Il s'est attardé à noter les ref l ets do ns l'eau , le l eu des nuages et du cie l, les diff ére n ces d e umière à l a surfa ce du fleu ve .

Çà el là, il op­ po se des no t es de co uleur v ive «pour réveiller un coin de la toile» (Aub ry).

L'HOMME « Vos conseils m'ont fait tel que je suis », lui avoue ra Monet.

Pe u d e chos es disti nguen t Boudin d es impressionni st es.

Comm e e ux, il courait le m o tif et divisait la t o uche.

Pour ce qui est de l'âge, il n'éta it qu e de six an s l'aî né du plus v ie ux d' entr e e ux : P issarr o.

A l' instar de Monet, qui fut son élève, Boudin ne rechignait pas à partir en. »