Etude sur Les Fleurs du Mal
Publié le 10/03/2024
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«
Anthologie
Mort sur un cheval pâle, John Hamilton
Mortimer, 1760
J’ai choisi ce dessin car je trouve qu’il est très représentatif du poème.
En effet, dans la
première strophe, le poète parle tout d’abord d’une «lutte» qui est ici illustrée par le mort
portant une arme dans sa main droite et la scène de conflit qui se déroule autour.
Dans
cette même strophe, on parle aussi d’un «cheval» qu’on retrouve aussi ici.
Dans la
troisième strophe, on retrouve la présence du «Temps» qui l’ «engloutit minute par
minute».
Cette notion est à son tour exprimée ici par le squelette, le mort qui s’est fait
emporter par le temps.
LXXX
Le goût du néant
Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
L’Espoir, dont l’éperon attisait ton ardeur,
Ne veut plus t’enfourcher ! Couche-toi sans
pudeur,
Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute.
Résigne-toi, mon cœur ; dors ton sommeil de
brute.
Esprit vaincu, fourbu ! Pour toi, vieux maraudeur,
L’amour n’a plus de goût, non plus que la
dispute ;
Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la
flûte !
Plaisirs, ne tentez plus un cœur sombre et
boudeur !
Le Printemps adorable a perdu son odeur !
Et le Temps m’engloutit minute par minute,
Comme la neige immense un corps pris de
Je pense que ce poème est le plus représentatif de la
section Spleen puisqu’elle traduit d’un ennui, d’un
dégoût de la vie et d’une forme de mélancolie.
Or,
dans ce poème, on constate un abandon de la vie
avec par exemple le vers 5 «Résigne-toi […] dors ton
sommeil de brute.» ou encore le dernier vers dans
lequel cette notion d’abandon est plus visible «veuxtu m’emporter dans ta chute ?».
Les nombreuses
négations montrent l’absence d’envie de vivre,
l’absence de plaisir pour l’amour ou même pour la
guerre ce qui est vraiment caractéristique du Spleen.
Impression, soleil levant, Claude
Monet, 1872
J’ai choisi ce tableau pour illustrer le poème LIII «L’invitation
au voyage» car c’est celui qui me paraissait le plus parlant.
Comme dans le poème, on retrouve la notion de voyage grâce
au lac et aux bateaux, signe de déplacements/transports ce
qui invite donc au voyage.
De plus, ceux-ci sont cités dans le
tableau par «canaux» et «vaisseaux» aux vers 29 et 30.
Le
soleil du tableau fait aussi référence aux «soleils couchants»
qui apparaissent dans le texte au vers 35.
Alors que dans le
poème, «le monde s’endort dans une chaude lumière» aux
vers 39 et 40, dans le tableau il s’agit d’un soleil levant comme
l’indique le titre mais celui-ci convient aussi parfaitement au
soleil couchant.
Pour moi, ce tableau est le plus approprié puisqu’il me fait
penser à un véritable voyage et laisse place à l’imaginaire
LIII
L’invitation au
voyage
Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre
ensemble !
Aimer à loisir
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les
charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs
larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et
beauté,
Luxe, calme et volupté.
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de
l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et
beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est
vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du
monde.
-Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient
notre
J’ai choisi ce
texte pour représenter la section
Là, tout n’est qu’ordre et
chambre
;
Idéal car pour moi c’est celui qui exprimait le
beauté,
Les plus
rares
fleurs
plus la
notion
justement d’un idéal à atteindre.
Luxe, calme et volupté.
A travers cette invitation au voyage, on y
découvre un autre monde merveilleux qui
semble absolument parfait comme le montre les
deux vers qui reviennent en boucle le long du
poème comme un refrain et qui exprime
l’harmonie de cet endroit merveilleux que le
Le soir, les maisons de jeu n’ont qu’une poésie
vulgaire, mais dont l’effet est assuré comme celui d’un
drame sanguinolent.
Les salles sont garnies de
spectateurs et de joueurs, de vieillards indigents qui
s’y traînent pour s’y réchauffer, de faces agitées,
d’orgies commencées dans le vin et décidées à finir
dans la Seine.
[…] Les murs couverts d’un papier gras
à hauteur d’homme n’offrent pas une seule image qui
puisse rafraîchir l’âme.
Il ne s’y trouve même pas un
clou pour faciliter le suicide.
Le parquet est usé,
malpropre.
Une table oblongue occupe le centre de la
salle.
La simplicité des chaises de paille pressées
autour de ce tapis usé par l’or annonce une curieuse
indifférence du luxe chez ces hommes qui viennent
péri là pour la fortune et pour le luxe.
[…] Trois
vieillards à têtes chauves étaient nonchalamment assis
autour du tapis vert ; leurs visages de plâtre,
impassibles comme ceux des diplomates, révélaient
des âmes blasées, des cœurs qui depuis longtemps
avaient désappris de palpiter, même en risquant les
biens paraphernaux d’une femme.
[…] Ces désœuvrés
étaient là, silencieux, immobiles, attentifs comme l’est
le peuple à la Grève quand le bourreau tranche une
J’ai choisi cet extrait car je trouvais qu’il avait beaucoup
de points communs avec le poème XCVI « Le jeu ».
En
effet, les deux scènes se déroulent dans une salle de jeu
et on y trouve à chaque fois des marginaux, des
personnes dans une détresse surtout financière.
On y
retrouve les mêmes lieux «sales» et les mêmes types de
personnes qui viennent jouer dans le désespoir.
Je trouvais donc cette comparaison avec le texte de
Baudelaire plus frappante qu’une illustration visuelle du
poème.
XCVI
Le jeu
Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles,
Pâles, le sourcil peint, l’œil câlin et fatal,
Minaudant, et faisant de leurs maigres oreilles
Tomber un cliquetis de pierre et de métal ;
Autour des vers tapis des visages sans lèvres,
Des lèvres sans couleur, des mâchoires sans dent,
Et des doigts convulsés d’une infernale fièvre,
Fouillant la poche vide ou le sein palpitant ;
Sous de sales plafonds un rang de pâles lustres
Et d’énormes quinquets projetant leurs lueurs
Sur des fronts ténébreux de poètes illustres
Qui viennent gaspiller leurs sanglantes sueurs ;
Voilà le noir tableau qu’en un rêve nocturne
Je vis se dérouler sous mon œil clairvoyant.
Moi-même, dans un coin de l’antre taciturne,
Je me vis accoudé, froid, muet, enviant,
Enviant de ces gans la passion tenace,
De ces vieilles putains la funèbre gaieté,
Et tous gaillardement trafiquant à ma face
L’un de son vieil honneur, l’autre de sa beauté !
Et mon cœur s’effraya d’envier maint pauvre
homme
Courant avec ferveur à l’abîme béant,
Et qui, soûl de son sang, préférerai en somme
La douleur à la mort et l’enfer au néant.
J’ai choisi ce poème pour représenter la section Tableaux
Parisiens car je trouvais que c’était celui qui parvenait le
mien à mettre en place une véritable description de la
société parisienne aussi bien au niveau des lieux que de
ces habitants dont il dresse la détresse.
Le buveur d’absinthe, Viktor Oliva,
1889
J’ai choisi ce tableau car j’y retrouve le cadre défini dans le poème
CVI «Le vin de l’assassin».
Dans ce poème, un homme qui vient de
perdre sa femme se met à boire jusqu’à être ivre avant d’avoir une
hallucination de sa femme.
C’est exactement ce que l’on retrouve
dans ce tableau.
Grâce aux yeux rouges et plutôt gonflés du
personnage mais aussi grâce à la bouteille/tonneau renversé sur la
table on devine qu’il est soûl.
De plus, la femme assise sur la table
est peinte de manière à paraître translucide comme une....
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