Etude Paresseux
Publié le 21/03/2022
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«
Le Paresseux – St Amant – 1631
Introduction :
Saint Amant est un poète né en 1594.
Homme de lettres raffiné, c’est un esprit libre et
libertin, il est aussi membre de l’Académie Française.
Problématique :
Mais en quoi ce poème paradoxal s’éloigne-t-il des valeurs poétiques habituelles du
baroque et révèle ainsi l’indépendance du poète ?
1) Nous allons voir de quelle façon l’auteur fait un éloge burlesque de la paresse
En effet, aux 2 premiers quatrains, le poète choisit de faire l’éloge de ce que l’opinion
condamnerait habituellement.
Dès la première strophe, il se met en scène dans une posture nonchalante.
Soulignons qu’il
se manifeste dans toutes les strophes par la marque du pronom personnel « Je » signe qu’il
assume pleinement ses propos.
Ensuite, l’épithète « accablé » du vers V1 ouvre le sonnet sur ses sentiments exprimant que
cette paresse est une charge pesante.
Par un jeu d’écho aux vers 1 et 4, le poète se met en scène dans son « lit » au vers 2, qu’il
reprend dans l’adverbe de lieu « là » du V5.
Ce lit semble l’enfermer mais participe à l’idée de
bien-être car il est le lieu de la rêverie par excellence.
Les vers sont longs et recherchés, en alexandrins, comme pour accentuer le caractère pesant
de la paresse et du temps qu’il prend à savourer ce moment sont appuyée par les
assonances en S1 et S2 : [é], [è], [o] , [i] .
Ensuite, le poète déclare qu’il fait un éloge de la paresse à travers des termes mélioratifs
comme dans l’expression anoblissante « je consacre un bel hymne » au V7 et l’image
gourmande de « pâté » au V3.
L’inactivité est marquée et renforcée par les adverbes privatifs
« sans peine » au V5 et « ni de sa royauté » V6.
La paresse pour St Amant promet donc aux
hommes une vie bienheureuse par opposition à d’autres tourments tels que les « guerres
d’Italie » V5.
Puis, aux vers 1 et 4, la théorie des humeurs laisse place à l’humour avec des comparaisons
inattendues.
L’image de la flamme suggérée par l’adjectif « fagoté » au V2 aboutit par un
enjambement à une comparaison très triviale du « lièvre » au V3 et à celle du héros troublé
qui se battait contre des moulins « Don Quichotte » au V4.
St Amant manifeste de cette façon
sa vision burlesque de la poésie en jouant sur l’autodérision et la transgression du genre
poétique.
Il s’éloigne ainsi avec humour de la tradition chrétienne pour qui la paresse est un
des 7 péchés capitaux.
Toutefois, on remarque que l’expression du début du poème « Je rêve » ancre celui-ci dans
un présent d’énonciation et que les verbes au présent « rêve, suis, dort, consacre ».
»
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