Étude linéaire Pour que je m'aime encore
Publié le 07/06/2022
Extrait du document
«
Étude linéaire texte n°9
Maryam Madjidi, jeune autrice du XXIᵉ siècle, a écrit quelques romans, dont des romans jeunesse.
Son dernier roman, Pour que je m’aime encore, paru en 2021, est un roman autobiographique où
elle dépeint l’exclusion sociale qu’elle a subie pendant sa jeunesse.
L’autrice nous décrit
précisément son enfance et son adolescence dans la cité de Drancy, de son collège jusqu’à son
entée en classe préparatoire.
Cette période de sa vie est fortement centrée sur son besoin
obsessionnel de s’intégrer, elle qui est d’origine iranienne, si différente physiquement et
socialement.
Ce passage se situe vers la fin du roman dans le 8ème chapitre.
La narratrice y raconte son entrée
en prépa, un milieu si différent du sien.
Par l'étude de ce passage, nous allons nous demander
comment Maryam Madjidi rend compte de son sentiment d’exclusion le jour de sa rentrée dans
une classe préparatoire d’un lycée d’excellence à Paris.
Cela à travers les 2 mouvements dans ce
texte.
L'extrait commence par la description des lieux, de l'environnement qui l 'entoure et des
élèves, puis, dans un second temps, la description de l’accueil des élèves par le proviseur.
I) La description des lieux, de l'environnement et des élèves (l.1-l.12)
L’entrée dans le lycée est magnifiée par une phrase courte au présent de narration qui met en
relief les 2 portes en bois qui s’ouvrent comme les portes du paradis… du moins à en croire la
description dans la phrase suivante avec des termes valorisants, rythme binaire, impression de
solidité ds le temps, protection (encercle) et d’élévation (ciel).
(qui marque une rupture avec son
monde)
Cependant la romancière, plus mature que la jeune femme qu'elle était, écrit à distance et met en
opposition ce paradis protégé avec son lycée de banlieue, décrit ici avec l'adjectif péjoratif
« grotesque » et un rythme ternaire dévalorisant, impression de grossièreté, de pauvreté matérielle
et d’anonymat avec le terme réplique.
Si bien que cette 2ème brève description s’oppose et met en
question la beauté surprotégée et favorisée du lycée Fénelon.
Il n’y a peut-être pas de paradis…
À la ligne 5, la narratrice protagoniste reprend le « je » dans un rythme binaire et une métaphore
qui dit le sentiment d’écrasement de celle qui vient d’une banlieue sans passé ni richesse… Cette
phrase sert de transition vers la description des élèves qui l'entourent…
Le style de MM est axé sur la clarté et la simplicité.
La 1ère phrase ligne 6 annonce le thème avec
un rythme ternaire dans la description.
Puis suit une énumération globale des élèves mais on sent monter une satire avec le partitif « de
la blondeur, des… », le péjoratif « ça sent… » et le final ironique et dépréciatif « la bonne famille et
la bouffe saine ».
(ligne 7/8)
Puis elle dégage avec ordre 2 types d’élèves : la 1ère énumération est à nouveau satirique envers
un type associé à la rigueur, à la propreté catholique..
Le 2ème type est d’emblée dévalorisé avec
le verbe dépréciatif « se la jouent »..
Ligne 11, on voit une opposition entre 3 termes qui montrent une apparence négligée et les 5
noms de marques qui prouvent leur souci des apparences.
La dernière phrase souligne
brièvement l’hypocrisie de leur rébellion avec l’antithèse : « portent la marque de façon négligée »
→ Le sentiment d’exclusion est donc bien amorcée dans cette 1ère partie qui souligne les
différences de moyens entre un lycée de banlieue et un lycée de Paris centre… puis entre la vision
d'une jeune fille qui ne sait comment s’habiller et qui se sent différente de ces jeunes gens qui
maîtrisent les codes vestimentaires de leur classe sociale… le groupe des « rebelles » qui aurait
pu lui tendre la main, apparaissent peut-être plus durs moralement dans leur hypocrisie.
II) L’accueil des élèves par le proviseur (l.13-l.24).
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