ETUDE LINÉAIRE N°6 LE PRÉAMBULE Olympe de Gouges
Publié le 01/03/2025
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«
ETUDE LINÉAIRE N°6 LE PRÉAMBULE
PRÉAMBULE
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation, demandent à être constituées en
Assemblée nationale.
Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme
sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu
d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaltérables et sacrés de la
femme, afin que cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social
leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes
et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute
institution politique en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées
désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la
Constitution, des bonnes mœurs et au bonheur de tous.
En conséquence, le sexe supérieur en
beauté comme en courage dans les souffrances maternelles reconnaît et déclare, en présence
et sous les auspices de l’Être suprême, les droits suivants de la femme et de la citoyenne.
PETIT RAPPEL DE RHÉTORIQUE
Le discours classique est composé de 5 temps forts :
Exorde : attirer la bienveillance de son auditoire
La narration : celui qui assume le propos
La division : l’exposé des faits
La confirmation : les preuves, les arguments
La réfutation : la preuve de la fausseté du raisonnement de celui qui est attaqué
Cela débouche sur la conclusion ou péroraison.
Femme : individu, une personne en soi.
Citoyenne : individu dans la société, donc l’interaction avec les autres membres d’une
société et la question de la place active dans cette société.
Caractère subversif du
terme : la femme n’a précisément pas de statut de citoyenne !
Droit : obligation et devoir de la personne dans la société mais aussi la protection
qu’apporte cette société à l’individu qui y participe.
= Ce texte se veut être une chartre du vivre ensemble qui permet à tous un
épanouissement individuel et collectif.
Soit précisément « un ensemble harmonieux » (
l8)
INTRODUCTION
Lorsqu'elle écrit en 1791 la DECLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA
CITOYENNE, Olympe de Gouges n'en est pas à son premier écrit politique (et polémique !) :
elle a déjà signé un nombre important de textes engagés tels que SUR « L'ESPECE
D'HOMMES NEGRES » (1788), LETTRE AU PEUPLE OU PROJET D'UNE CAISSE
PATRIOTIQUE PAR UNE CITOYENNE (1788), LE CRI DU SAGE PAR UNE
FEMME (1789), etc.
Avec cette DECLARATION, Olympe de Gouges fait entendre une
nouvelle fois des revendications féministes, mais elle propose aussi une véritable refondation
de la société française, soulignant du même coup combien les femmes ont été les grandes
oubliées de la Révolution française.
La déclaration se veut une réponse à la harangue du texte qui précède le préambule « les
droits de la femme » où elle montre que l’ homme qui se comporte en tyran , c’est-à-dire qui
prend un pouvoir de manière illégale, l’auteure propose donc de faire une « déclaration »
c’est-à-dire d’annoncer officiellement un état de fait, et ici, il s’agit de revendiquer des droits
aux femmes.
Ce texte est donc la réponse, la solution au problème mis en avant dans
l’exhortation.
Les mouvements :
1er mouvement : l’objectif d’Olympe de Gouges
2ème mouvement : le raisonnement de l’auteure
-A QUEL AUTRE DOCUMENT EST-IL FAIT ALLUSION ? QUEL PROBLÈME CELA POSE ?
Le titre « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » est la reprise directe de la
« déclaration des droits de l’homme et du citoyen », soit le texte fondateur de la Révolution
qui permet la fin de l’Ancien Régime et la naissance de la démocratie.
Or, les hommes ont
perverti l’esprit même de la Révolution.
→ Est-ce une parodie ? si les femmes en sont exclues, le texte originel perd toute valeur !
Olympe reprendrait donc le même schéma pour s’en moquer mais avec le risque de perdre en
efficacité.
→Est-ce une réécriture ?
l’assemblée.
Le texte serait donc complémentaire de celui produit par
-QUEL EST LE BUT D’OLYMPE DE GOUGES ?
Olympe s’inscrit dans le processus législatif puisqu’elle demande « à décréter » donc un
décret (= terme de droit, décision émanant de l’autorité souveraine)
par l’Assemblée
Nationale soit le groupe qui légifère en France.
Elle suit le procédé sur lequel repose la jeune
démocratie.
Les textes de loi sont performatifs : une fois formulé, la loi est effective.
Mais il
n’y a pas de femme dans l’assemblée ! Comment faire que la parole décrétée puisse être
performative ?
Problématique :
En quoi la déclaration des droits de la femme s’inscrit dans un combat politique et sociétal?
1ER MOUVEMENT : L’OBJECTIF D’OLYMPE DE GOUGES
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation, demandent à être constituées en
Assemblée nationale.
- Olympe de Gouges ne se met pas en avant et s’exprime au nom de la gente féminine qui
passe par une énumération «les mères, les filles, les sœurs ».
- A travers cette énumération, on voit apparaitre le statut des femmes : mère, des filles et
sœurs.
- Le dernier terme montre une affinité particulière puisqu’en dehors de la sphère familiale, il y
a des sœurs (sororité).
- la synecdoque « représentantes de la Nation » se veut plus précise pour ouvrir ce préambule
portant sur le droit des femmes (le terme femme en dehors du titre n’est pas mentionné).
Elles
représentent toutes les autres femmes.
- L’enjeu est complexe pour l’auteure qui doit s’adresser à plusieurs publics alors même
qu’elle appartient au public des femmes mais en écrivant elle assume le rôle attribué aux
hommes.
(n’oublions pas que feu Olympe de Gouges sera considérée comme une « femme –
homme » par le procureur de la Commune de Paris , Chaumette qui y voir l’ennemi de
l’ordre naturel à savoir la femme s’occupe du foyer !)
-Que signifie la périphrase « représentantes de la nation » ?
Les Etats généraux convoqués par le roi Louis XVI ont donné naissance à la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen.
La liberté d’expression a permis aux femmes de se
constituer en club, en société de femme… Les femmes ont participé activement à la
Révolution (n’oublions pas les marches de la faim) Elles sont « représentantes de la nation ».
Cette périphrase rappelle donc le rôle actif de la femme dans la naissance de la nation.
Pour autant, c’est aussi un refus d’être des « citoyens » secondaires.
N’oublions pas que
peuvent agir selon la DDHC les hommes libres et indépendants de plus de 25 ans et
pouvant payer l’impôt.
En d’autres termes, les esclaves, les femmes, les pauvres sont
exclus de fait ! Cette périphrase est donc une revendication et un rappel.
( on retrouve la
tension de la double adresse)
- L’emploi de l’indicatif s’impose ici comme un prédicat avec....
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