Etude linéaire: La Mort de Manon.
Publié le 07/06/2024
Extrait du document
«
La Mort de Manon.
Introduction : Ce roman publié en 1731 met en scène une passion fatale dont
l’issue ne peut-être que tragique.
Le récit est conduit par Des Grieux, quelques
années après la disparition de Manon.
Après de sulfureuses aventures dans une
société parisienne corrompue, les amants ont échoué en prison.
Manon est déportée
à la Louisiane avec un convoi de filles de mauvaise vie.
Des Grieux suit sa
maîtresse.
Il la voit bientôt mourir d’épuisement dans le désert où ils ont dû fuir à
la suite d’un duel dont elle était la cause.
Problématique = Comment le récit de Des Grieux parvient-il à sublimer la mort de
Manon ?
Les mouvements : - Un appel de détresse de Des Grieux.
(1er paragraphe)
- Un impossible et douloureux récit.
(2ème paragraphe)
- La mort de Manon : un tableau pathétique.
- Le retour au silence de DG.
PREMIER MOUVEMENT : Un appel de détresse de DG.
DG est montré comme un amant dévoué, consacré corps et âme à la survie
de son amante.
Appuyer par le COI « à veiller » qui montre se dévouement
et les CCT « la nuit entière » et « à prier » qui montrent qu’il a pris soin
d’elle tout le temps, cela indique la durée de l’épreuve.
L 2-3 : Il y a un champ lexical de la religion (« à prier » et « mes voeux »)
alors qu’il n’en a pas parler de tout le roman.
On peut se demander s’il veut
se racheter de ses pêchés.
S’il est de retour sur la voie de la raison.
Il y a une
tournure exclamative (« ! », » ! », » ! ») qui traduit la souffrance morale de
DG.
Dans la religion chrétienne, on rachète ses péchés dans la souffrance.
Mais ce n’est pas un chrétien docile car il renonce au jugement de Dieu,
Manon ne méritait pas de mourir selon lui, il ne se remet pas en question.
DEUXIEME MOUVEMENT : Un impossible et douloureux récit.
DG fait une prière à l’impératif : « pardonnez si j’achève un peu de mots un
récit qui me tue ».
On voit qu’il lui est très difficile, même après coup, de
revenir sur ce tragique évènement.
Par ailleurs, les mots de cette première phrase contiennent peu de syllabes (1
ou 2) ce qui peut suggérer les sanglots du personnages, ou tout du moins des
difficultés d’élocution liées à sa peine.
Le pronom « vous » est intéressant car il brouille la frontière entre le
marquis de Renoncour, véritable destinataire du récit, et le lecteur.
Cela
confirme donc l’hésitation qui peut être perçue par l’utilisation de la
deuxième personne du pluriel pour le premier verbe.
Des Grieux annonce donc sa volonté de narrer la mort de Manon, mais sans
parvenir à le dire directement.
Aussi nous verrons que Manon n’est nommée que très tard, et qu’avant cela,
sa mort est désignée par des périphrases : « un récit qui me tue », « un
malheur qui n’eut jamais d’exemple ».
De plus, ces périphrases ont
également une valeur d’hyperbole ce qui renforce la tristesse de DG.
On peut également noter que les champs lexicaux du récit et de la tragédie
sont associés dans le premier paragraphe pour souligner la difficulté pour
DG de revenir sur ces évènements : « récit », « raconte », « exprimer »,
« malheur », « pleurer », « horreur ».
Enfin, on voit que DG ne se sent pas capable de tourner la page.
Il affirme :
« toute ma vie est destinée à pleurer », puis, « je le porte sans cesse dans ma
mémoire ».
Ici, le présent d’habitude et la négation « sans cesse » insistent
sur le fait que DG est constamment rappelé à son deuil.
Pourtant, c’est bien ce terrible récit que le narrateur s’apprête à livrer dans le
paragraphe suivant.
CCL = Dans ces mots empreints de douleur et de regret, l'auteur fait part de
l'ampleur de son chagrin, exprimant la difficulté de mettre en mots un
malheur si profondément ressenti.
À travers cette confession poignante, il
dévoile la singularité et la gravité de son malheur, qui semble surpasser toute
mesure.
TROISIEME MOUVEMENT : La mort de Manon : un tableau disgracieux.
On remarque d’emblée le changement de temps (« avions passé » = plus que
parfait ») qui indique le début du récit au passé.
De plus, le pronom « nous »
projette le lecteur dans un temps où Manon était encore en vie.
La première phrase donne une image paisible grâce à l’adverbe complément
circonstanciel de manière « tranquillement ».
Cette tranquillité est confirmée par la douceur du propos qui suit : « je
croyais ma chère maîtresse endormie ».
On remarque que Manon est ici
désignée par une périphrase qui insiste sur son importance pour Des Grieux.
Cependant, le verbe modalisateur «....
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