étude linéaire, jean Anouilh, Antigone
Publié le 21/12/2021
Extrait du document
«
1 / 2 Séquence 1 – Juste la fin du monde , Jean-Luc Lagarce (1990)
Séance 3 – une rupture inévitable
Pour l’introduction
Mouvement : 1 ère
partie (1-16) : un dialogue de sourds (ironie tragique car Ismène ignore qu’Antigone a déjà désobéi)
2 ème
partie (17-36) : la quête d’absolu d’Antigone, une quête tragique
Problématique : Montrer que cette scène fait d’Antigone une héroïne tragique / montrer que cette scène actualise le mythe
Etude de détail
1 ère
partie (1-16) : un dialogue de sourds (ironie tragique car Ismène ignore qu’Antigone a déjà désobéi)
ISMÈNE – Tu sais, j’ai bien pensé, Antigone.
ANTIGONE – Oui.
ISMÈNE – J’ai bien pensé toute la nuit.
Tu es folle.
ANTIGONE – Oui.
ISMÈNE – Nous ne pouvons pas.
ANTIGONE , après un silence, de sa petite voix .
– Pourquoi ?
ISMÈNE – Il nous ferait mourir.
ANTIGONE – Bien sûr.
A chacun son rôle.
Lui, il doit nous faire
mourir, et nous, nous devons aller enterrer notre frère.
C’est
comme cela que ç’a été distribué.
Qu’est-ce que tu veux que
nous y fassions ?
ISMÈNE – Je ne veux pas mourir.
ANTIGONE , doucement .
– Moi aussi j’aurais bien voulu ne pas
mourir.
ISMÈNE – Ecoute, j’ai bien réfléchi toute la nuit.
Je suis l’aînée.
Je réfléchis plus que toi.
Toi, c’est ce qui te passe par la tête
tout de suite, et tant pis si c’est une bêtise.
Moi, je suis plus
pondérée.
Je réfléchis.
ANTIGONE – Il y a des fois où il ne faut pas trop réfléchir.
* champ lexical de la raison => Ismène se présente
comme la grande sœur, détentrice d’une autorité que lui
confère son aînesse //* champ lexical de la déraison =>
Antigone se laisse dominer par ses désirs => mise en danger
* apostrophes « tu sais » ; « écoute » => posture d’adulte /
enfant
* longueur des répliques (Antigone parle peu) => partie du
dialogue dominée par Ismène
*(8-10) vocabulaire du théâtre + auxiliaire « devoir » +
question rhétorique => inscription dans la fatalité, mais
Antigone la vide de son sens transcendant
* didascalies => résignation d’Antigone à son sort
*(12) emploi du conditionnel passé = irréel du passé =>
allusion d’Antigone à sa mort prochaine ; comprise par le
lecteur (qui sait qu’elle a déjà désobéi), mais pas par Ismène
=> ironie tragique
Relation déséquilibrée entre les 2 sœurs : Ismène adulte qui affirme son autorité / Antigone enfant, dans une posture
d’effacement ; Ismène ne sait pas / Antigone sait => déjà tragique
Antigone soit refuse d’entrer dans la discussion, soit s’oppose aux propos de sa sœur => le dialogue est impossible ;
l’incompréhension est indépassable ; le conflit ne sera pas réglé
1
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Lecture linéaire « Le Bal des voleurs » Jean Anouilh
- Quelles sont, dans la pièce que vous avez étudiée cette année (Antigone de Jean Anouilh), les relations entre le mythe et le tragique ?
- Jean Anouilh, Antigone, 1944. Commentaire
- Commentaire sur le prologue d'Antigone de Jean Anouilh
- Sujet: Jean Anouilh, Antigone, (1944). Commentaire