Être libre est ce vraiment une contrainte

« ætre libre, est-ce vivre sans contrainte ? Introduction [Accroche] Lorsqu'un consommateur est manipulŽ et incitŽ ˆ consommer un produit, il n'est pas contraint, mais cela suftit-il pour qu'il soit libre ? ætre libre, est-ce vivre sans contrainte ? DŽ Þnitions des termes] La contrainte est l'action exercŽe sur un individu pour le forcer ˆ agir ou l'empcher d'agir d'une certaine faon.

La contrainte est une dŽtermination extŽrieure. On peut d'abord considŽrer qu'un individu est libre lorsqu'il n'est pas contraint de l'extŽrieur ˆ agir de telle ou telle manire.

On dŽ Þnira alors la libertŽ comme indŽpendance.

Mais on peut Žgalement considŽrer qu'tre libre, ce n'est pas simplement ne pas tre contraint de l'extŽrieur mais c'est Žgalement se dŽterminer soi-mme ˆ agir d'une certaine faon.

Dans ce cas la libertŽ est celle de la pensŽe, c'est l'autonomie. [ProblŽmatisation] Est-ce que je suis forcŽment libre lorsque je fais ce que je veux sans subir de contrainte ou bien faut-il aussi que je veuille librement ce que je fais ? [Annonce du plan] Nous verrons d'abord qu'on est libre chaque fois qu'on n'est pas contraint de l'extŽrieur : chaque fois qu'on peut suivre son dŽsir, il semble qu'on est libre.

Nous verrons ensuite qu'une action vraiment libre est l'expression d'une volontŽ libre.

Nous verrons alors que toute dŽtermination n'est pas contraire ˆ la libertŽ puisqu'tre libre c'est se dŽterminer soi-mme ˆ agir d'une certaine faon. *** I.

A premire vue, il semble qu'tre libre ce soit vivre sans contrainte. En e ffet c'est la dŽ Þnition de la libertŽ comme indŽpendance : l'individu est indŽpendant lorsqu'il n'est ni forcŽ ni contraint.

Je suis libre au sens d'indŽpendant lorsque je fais ce que je veux, c'est-ˆ-dire lorsque je vais dans le sens de mon dŽsir et que je ne suis pas contraint par une force extŽrieure. Dans l'Ethique ˆ Nicomaque, Aristote (384-322 av.

J-C) propose une analyse de la libertŽ comme Ç indŽpendance È.

Le passage intervient dans une rŽ ßexion sur la punition o Aristote se demande s'il est juste de punir un jeune enfant qui aurait fait une btise sans s'en rendre compte, ou bien un fou qui aurait blessŽ quelqu'un, ou encore un Žtranger qui aurait fait quelque chose d'interdit sans le savoir.

Dans les trois cas, il considre que non car les individus ne sont pas alors Ç responsables È de leurs actes : un individu est responsable de ses actes lorsqu'il agit Ç librement È, c'est-ˆ-dire ˆ la fois volontairement (lorsque personne ne l'a forcŽ ˆ le faire) et intentionnellement (en connaissance de cause).

Par exemple, pour Aristote, celui qui, en randonnŽe dans les montagnes, traverse une frontire sans le savoir, n'est pas responsable car il ne le fait pas intentionnellement et il ne pouvait done pas rationnellement choisir de ne pas la traverser.

De mme, l'otage qu'on force ˆ faire quelque chose sous la menace n'est pas libre car il n'agit pas volontairement.

Mais en dehors de ces cas de contraintes, sit™t que je sais ce que je fais ( je le fais intentionnellement) et que je fais ce que je veux ( je le fais volontairement), je suis indŽpendant. Transition : Le problme avec cette premire dŽ Þnition, c'est que la libertŽ se rŽsume au fait d'agir comme on le veut.

Or cela ne su ffit pas; encore faut-il que notre volontŽ soit libre. I.

A mieux y regarder, la libertŽ doit aussi tre celle de la pensŽe et une action vraiment libre est l'expression de la volontŽ. Pour tre libre, il faut faire l'usage de sa facultŽ de choisir, cette facultŽ est le libre arbitre.

Il y a deux usages du libre arbitre, que Descartes nomme la libertŽ d'indi ffŽrence et la libertŽ ŽclairŽe.

En e ffet, il y a des cas o je suis totalement indi ffŽrent envers les solutions possibles. Par exemple, si je suis perdu en fort et que je tombe sur deux chemins qui partent l'un ˆ gauche, l'autre ˆ droite, je n'ai aucune raison d'aller ˆ droite plut™t qu'ˆ gauche mais je suis tout de mme capable de choisir et de trancher pour une direction sans raison car je possde le libre arbitre. Descartes mne cette analyse dans les MŽditations MŽtaphysiques (164l).

La libertŽ de la volontŽ est en elle-mme in Þnie.

Elle est le simple pouvoir de choisir indŽpendamment de toute contrainte extŽrieure.

Mme lorsque je n'ai pas de raison de choisir, je peux tout de mme. »