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États-Unis (1994-1995): Débâcle électorale pour Bill Clinton

Publié le 15/09/2020

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« file:///F/dissertations_pdf/0/451047.txt[15/09/2020 14:08:42] États-Unis 1994-1995 Débâcle électorale pour Bill Clinton L'année 1994 devait être celle des grandes réformes.

Elle avait débuté sous de bons auspices pour le président Bill Clinton: l'économie américaine avait renoué a vec la croissance, et, fort d'une série de succès politiques, en particulier concernant l'ALENA (Accord de libr e-échange nord-américain), il avait entamé l'année avec 60% d'opinions favorables.

Pourtant, au fil de s mois, sa popularité ne cessait de s'effriter et, lors des élections du 8 novembre, 43% seulement des Am éricains se déclaraient encore satisfaits de son action (46% de mécontents).

Alors même que les doutes et polémiques sur la question du "tempé rament" du président et de son aptitude à gouverner, qui étaient apparus lors des élections pr ésidentielles de 1992, commençaient à s'effacer, des accusations et révélations en série sont venues à nouveau souligner sa vulnérabilité.

Les "affaires" - tant le scandale politico-immobilier Whitewater que les esc apades extraconjugales de B.

Clinton ou les spéculations boursières de son épouse - n'ont ce ssé de dominer les grands titres de la presse, éclipsant les quelques succès dont le président aurait pu se prévaloir.

L'opinion publique a ainsi semblé ne vouloir retenir que les événements négatifs, tels l'échec du projet de réforme du système de santé, qui devait être la grande réalisation législative de l'Administration Clinton, et qui, bien que vidé de sa substance par une succession d'amendements, n'a pas, faute de soutien politique, été soumis à un vote; ou le retrait peu glorieux des troupes américaines de Somalie e n mars 1994.

L'image de "Bill le Fuyant" (slick Willie), celle d'un politicien calculateur et opportuni ste, sans envergure ni convictions, a continué à coller à la peau du chef de l'État.

Virage à droite ou signal de fort mécontentement? La défaite des candidats du Parti démocrate aux élections du 8 novembre (mid term) était largement annoncée, mais son ampleur a surpris.

Les républicains allaient dé sormais disposer de 53 sièges sur 100 au Sénat, et de 230 sièges sur 435 à la Chambre des représen tants devenant, pour la première fois depuis quarante ans, majoritaires à la Chambre des représentants e t retrouvant par ailleurs la majorité - perdue en 1986 - au Sénat.

Un raz de marée comparable a été observé pour l'élection des gouverneurs: onze démocrates sortants ont été battus et sept des huit Éta ts les plus peuplés allaient désormais être aux mains des républicains.

Tous les "sortants" républicains (gou verneurs, sénateurs, membres de la Chambre des représentants) ont été réélus, alors que plu sieurs ténors démocrates, dont Mario Cuomo, gouverneur de l'État de New York, et Tom Foley, président sortant de la Chambre des représentants, étaient battus.

Par ailleurs, dès le lendemain des élections, u ne série de défections démocrates se sont produites, profitant aux républicains.

Les nouveaux élus, comparés à leurs prédécesseurs plus je unes, sont apparus en général plus riches et plus conservateurs, en particulier parmi les républicains.

Paradoxale ment, en effet, les démocrates élus ou réélus étaient le plus souvent classés plus à gauche, tandis que la droite du parti était en général balayée par la vague républicaine.

Cela allait encore compliquer l a tâche du président, les principaux dirigeants démocrates au sein de la Chambre des représentants - te ls le nouveau chef de file Richard Gephardt et son adjoint David Bonior - appartenant désormais à l'a ile "libérale" (au sens américain, c'est- à-dire progressiste) du parti.

Le président a été tenu pour responsable de la débâcle, y compris dans son propre camp.

Déjà, à la veille des élections, de nombreux candidats démocrates s'étaient éc artés de lui, certains allant même jusqu'à lui demander de s'abstenir de se montrer dans leurs circonscriptions, craign ant qu'il ne leur fasse perdre des voix...

Les "démocrates traditionnels" lui ont reproché d'avoir tr ahi le parti.

A vouloir gouverner au centre - alors qu'il avait fait campagne en 1992 sur le thème du changement -, il s'est aliéné les composantes les plus dynamiques et les mieux organisées de la "coalition démocrate " (syndicats, groupes ethniques, écologistes, minorités culturelles).

Les militants ont été déçus de voir le président courtiser ceux - les milieux d'affaires par exemple - qui allaient de toute manière voter républicain.

Même le Democratic Leadership Council, groupement centriste que B.

Clinton avait naguère présidé, s'est acharné contre lui.

Son président Dave McCurdy, membre de la Chambre des représentants battu dans l'Oklahoma, a imputé. »

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